
Qu’elle n’était pas autorisée à exploiter
L’information émane d’un billet officiel publié il y a peu. La NSA – un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis – annonce la destruction de millions de données d’appels collectées depuis 2015. D’après l’Agence nationale pour la sécurité étasunienne, il s’agit de données qu’elle n’était pas autorisée à exploiter au motif de la présence d’irrégularités dans les enregistrements que les opérateurs de télécommunications lui ont fournis.
La loi américaine a inversé le processus par lequel la NSA procède à la collecte des informations des Américains en 2015. Faisant suite aux révélations d’Edward Snowden, les prérogatives de l’Agence sont désormais encadrées par le Freedom Act. Le texte précise qu’une décision de justice est nécessaire dans le cadre d’enquêtes pour requérir des opérateurs de télécom des transferts de leurs bases de données, ce, uniquement pour des détails comme la date et l’heure d’un appel ou d’un message texte, les numéros de téléphone des tiers impliqués dans un appel d’intérêt, la durée de ce dernier. Les informations transmises au gouvernement n’incluent pas le contenu des échanges, les noms, les adresses ou données de localisation. Ça, c’est dans le principe, mais il semble que le NSA y ait goûté même si des voix autorisées de la maison affirment le contraire.
« Nous ne pouvons donner plus de détails parce que ces derniers sont classifiés. Néanmoins, à aucun moment la NSA n’a reçu de telles informations », lit-on.
La NSA est lancée dans le processus de destruction depuis le mois de mai. Dans son communiqué, l’Agence ne fait pas dans le détail en ce qui concerne la portée de la « fuite d’informations ». Toutefois, le dernier rapport gouvernemental lié aux activités de surveillance de la NSA fait état de ce qu’elle a collecté plus de 534 millions d’enregistrements en 2017. À ceux-ci s’ajoutent au moins 151 millions en 2016. Ce sont donc plus de 600 millions d’enregistrements qui sont concernés par l’opération en cours ; des détails qui visent près de 82 cibles (individus, organisations, etc.) des investigations en 2016 et 2017.
Le programme de surveillance de la NSA : un échec pour les observateurs
« Ils disent être en train de se débarrasser de trois ans de données parce que ces dernières n’étaient pas fiables puisque corrompues par une espèce d’erreur technique. Les idées qu’ils espéraient se faire sur la base de ce programme de collecte sont donc sans valeur. [...] », a déclaré Davis Kris – un ex-employé du département de la Justice.
« Il s’agit d’un autre échec qui vient s’ajouter à une longue série qui montre que ces programmes de surveillance s’évadent de tout contrôle et ont plus d’une fois failli à se maintenir dans les limites imposées par le Congrès et la cour en charge de l’application du Foreign Intelligence Surveillance Act », a lâché Neema Singh – une responsable de l’union américaine des libertés civiles.
« Le public a le droit d’en savoir plus à propos de la cause et de la portée du problème, précisément, combien d’enregistrements ont été obtenus par erreur et si la NSA a notifié les individus concernés », rapporte le New York Times de ses propos.
Sources : billet NSA, NYT
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