En 2013, une loi a été proposée dont le but était de bannir la vente de matériel aux agences américaines par ZTE. Cette loi est prolongée par une autre loi proposée par le Congrès en 2018 afin de bannir tout marché entre le gouvernement américain et les fournisseurs intermédiaires qui utilisent des équipements de ZTE. Chris Wray, directeur du FBI s’est exprimé devant la commission permanente du Sénat des États-Unis dédiée à la surveillance de la communauté du renseignement américaine en ces termes : « Nous sommes profondément préoccupés quant aux risques liés à l'insertion dans notre réseau de télécommunications d'une entreprise ou entité détenue par un gouvernement étranger qui ne partage pas nos valeurs ».
En mi-avril 2018, le département du Commerce américain a interdit aux entreprises américaines de vendre des composants et logiciels provenant de la firme chinoise ZTE, et cela pour une durée de sept ans. Selon les autorités américaines, ZTE a enfreint les termes des sanctions économiques imposées à l'Iran. En effet, les États-Unis reprochent à ZTE d’avoir vendu des équipements et composants électroniques provenant des États-Unis tout en sachant qu'il y avait un embargo américain sur les ventes de marchandises à ce dernier.
Etant donné que la société dépend fortement des composants fabriqués aux États-Unis, en particulier les puces Qualcomm et la pile de logiciels Android de Google, la décision a contraint ZTE à cesser ses activités.
L’entreprise a déclaré que cette décision du département du Commerce était injuste, et pourrait nuire à sa survie : « Il est inacceptable que le BIS (Bureau of Industry and Security) du département du Commerce insiste pour imposer la sanction la plus sévère à ZTE avant la fin de l’enquête ».
« Ce refus aura non seulement un impact important sur la survie et le développement de ZTE, mais il nuira également à tous ses partenaires, dont un grand nombre de sociétés américaines », a poursuivi la firme pour ce qui est des impacts probables.
Il faut souligner que ZTE a écoulé 46,4 millions de smartphones l’an dernier, d'où son rang de septième fabricant de téléphones dans l’écosystème Android, selon la firme d’études IHS Markit.
Après avoir annoncé son désir de voir ZTE « revenir sur le marché », c’est dans un message publié via Twitter que le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé qu’un accord a été trouvé afin de permettre à l’équipementier télécom et fabricant de smartphones chinois d’opérer à nouveau aux États-Unis. Ils vont cependant devoir s’approvisionner en composant uniquement auprès d’entreprises américaines, notamment Qualcomm.
Après s’être plaint du fait que l'administration Obama ait permis à l'entreprise de « s'épanouir sans contrôles de sécurité », le président affirme avoir cette fois-ci des « garanties de sécurité de haut niveau », tout en ayant obtenu un changement de direction et du conseil d’administration :
« Le sénateur Schumer et l'administration Obama ont laissé prospérer la compagnie de téléphone ZTE sans contrôles de sécurité. Je l'ai fermé, puis je l'ai laissé rouvrir avec des garanties de sécurité de haut niveau, j'ai obtenu qu’ils changent de direction et de conseil, qu’ils se fournissent en pièces aux États-Unis et qu’ils payent une amende de 1,3 milliard de dollars. Les Démocrates ne font rien, si ce n’est se plaindre et faire obstruction. Ils n'ont fait que de mauvaises affaires (Iran) et leurs soi-disant Trade Deals sont la risée du monde ! »
Si ZTE considère cette nouvelle entente comme une bouée de sauvetage, il faut reconnaître que les conditions qui l’accompagnent sont un prix très fort à payer.
Source : Twitter Donald Trump
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