La plainte a été déposée vendredi 27 aout par Interval Licensing pour violation des brevets. Les sociétés misent en cause sont Apple, Facebook, Google, Netfix, Office Depot, OfficeMax, Staples, Yahoo et YouTube.
"Les quatre brevets en question couvrent plusieurs technologies liées à la recherche, le multimédia, les bases de données et les pop-ups, Cette plainte est nécessaire pour protéger nos investissements dans l'innovation" a déclaré David Postman, un porte parole de Paul Allen.
"Nous ne défendons pas des brevets déposés par d'autres groupes, pas plus que ne n'achetons des brevets initialement attribués à d'autres. Il s'agit de brevets développés par et pour Interval", a-t-il précisé.
Interval Licensing détient les brevets de Interval Research, la société aujourd'hui disparue fondée par Allen et David Liddle en 1992. Les brevets déclarés dans le plainte portent sur des technologies fondamentales de l'internet développées chez Interval Research.
Les brevets visés par la plainte sont les suivants :
- U.S. Patent No. 6,263,507, for "Browser for Use in Navigating a Body of Information, With Particular Application to Browsing Information Represented By Audiovisual Data."
- U.S. Patent No. 6,034,652, for "Attention Manager for Occupying the Peripheral Attention of a Person in the Vicinity of a Display Device."
- U.S. Patent No. 6,788,314, for "Attention Manager for Occupying the Peripheral Attention of a Person in the Vicinity of a Display Device."
- U.S. Patent No. 6,757,682, for "Alerting Users to Items of Current Interest."
Le Wall Street Journal, qui s'est penché sur le contenu de ces brevets, révèle qu'ils couvrent ce qui ressemble fort à un agrégateur de flux RSS (de type Google Reader par exemple) et à des variations de cette application.
"Nous pensons que cette action est absolument sans fondement et nous allons le combattre vigoureusement", s'est empressé de déclarer le porte parole de Facebook, Andrew Noyes, au Financial Times.
Une position reprise par Google dans une réponse encore plus cinglante au co-fondateur de Microsoft : "Cette action en justice contre des sociétés parmi les plus innovantes des Etats-Unis reflète une tendance malheureuse chez certains qui essaient de se battre dans les salles d'audience et pas sur le marché".
Le e-commerce est également touché par ces brevets. Ils décrivent par exemple la possibilité de proposer un contenu connexe en rapport avec un sujet principal. Typiquement, le fameux "vous avez aimé ceci, vous aimerez certainement celà".
Curieusement, note le journal fiancier, ni Microsoft, ni Amazon - pourtant deux grands utilisateurs de ces "technologies" - ne sont visés par cette action en justice.
Si pour Microsoft l'explication semble évidente, pour le site de vente en ligne elle reste ténébreuse.
A moins qu'il ne s'agisse d'un simple oubli dans cette attaque massive.
Source : Le communiqué d'Interval, les brevets épluchés par le Wall Street Journal, les réactions de Facebook et Google au Financial Times
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Le système des brevets va-t-il tuer l'innovation aux Etats-Unis ?
Pensez-vous que les autres parties du monde sont protégées contre le brevet logiciel ou que celui-ci va (malheureusement ?) s'imposer à l'international ?
En collaboration avec Gordon Fowler