
Les états qui s’opposent à cette taxation préconisent une solution de long terme, basée sur une réforme de la taxation à l’échelle mondiale. Le Danemark, la Suède et la Finlande considèrent que cette taxe est néfaste pour la compétitivité de l’Europe. Ils soulignent également qu’elle nuirait aux relations avec les États-Unis. Des pays comme le Luxembourg, Malte ou l’Irlande sont opposés au projet. Ces états disposent d’une fiscalité avantageuse et par conséquent seront impactés négativement par ce projet. Le Royaume-Uni, qui était au départ favorable au projet, s’est désolidarisé. « Je ne vois vraiment pas pourquoi le Royaume-Uni a changé d’avis », a lancé Bruno Le Maire. L’Allemagne, qui dispose de plusieurs entreprises qui seraient impactées par cette taxe, s’était montrée favorable au projet. À défaut de s’y opposer samedi, Berlin a montré des réticences à sa mise en œuvre. Le ministre allemand des Finances Olaf Scholz a jugé important que l’Europe se penche sur « la question morale » de la taxation des GAFA.
Face à ces réticences, le Français Pierre Moscovici, porteur du projet et par ailleurs commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, avertit qu’une solution à l’échelle internationale, n’est pas à envisager à court terme. « Il est urgent d’agir pour préserver notre marché unique », déclare-t-il. En dépit du fait que le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria ait mis en garde contre une démarche précipitée, l’Espagne a déclaré samedi, envisager l’idée de mettre sur pied sa propre taxe. Son ministre de l’Économie, Ramon Escolano, a soutenu lors d’une conférence de presse que « l’idée c’est de la mettre en place le plus rapidement possible afin qu’elle entre en vigueur en 2019 ». Bruno Le Maire a pour sa part réaffirmé la « détermination totale de la France, à faire aboutir un accord sur la question avant fin 2018 au niveau européen ». « Avec le président Emmanuel Macron, nous sommes absolument déterminés à aboutir à un accord au niveau européen, d’ici la fin de l’année », déclare-t-il. Selon le secrétaire général de l’OCDE, une telle démarche pourrait entrainer l’adoption de mesures incompatibles à l’échelle mondiale alors qu’une réforme fiscale mondiale est entamée incluant les États-Unis, le Japon, la Chine pour une solution à long terme.
La France soutient une démarche parallèle. En effet, Le Maire précise que le projet n’était pas incompatible avec un travail en parallèle sur une solution à plus long terme. L’enjeu pour le ministre français de l’Économie et des Finances est de jauger « l’indépendance » et la « capacité » de l’Europe à « protéger ses intérêts ». Bruno Le Maire estime qu’il ne faut pas compter sur la coopération des États-Unis pour l’adoption de ce projet. En effet, il interroge ses confrères : « qui, dans cette pièce, croit réellement que les États-Unis – qui ont diminué leurs propres impôts — vont donner leur accord pour une taxe mondiale des géants de l’Internet » ? Pour rappel, l’unanimité est requise pour les réformes touchant à la fiscalité dans l’UE.
Source : Reuters
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