
Des études ont été menées par des banques pour évaluer la faisabilité. Ainsi, le projet Jasper, lancé par la banque du Canada est une preuve de concept auquel Garrat a participé. « Grâce au projet Jasper, on a maintenant une bien meilleure idée de la façon dont une banque centrale et les institutions financières participantes peuvent effectuer des paiements interbancaires à l’aide d’un livre partagé », peut-on lire dans les résultats de l’étude. En 2017, la banque de règlements internationaux (BRI) étudiait aussi les impacts d’une cryptomonnaie dans l’optique de promouvoir la coopération entre les banques centrales à l’échelle mondiale. De son côté, la Suède étudie la possibilité d’émettre une cryptomonnaie pour les paiements mobiles, essentiellement pour les petits paiements. Il s’agit d’un succès sachant que l’usage des monnaies fiduciaires a reculé dans ce pays. Émise par banque centrale (The RiskBank), elle s’appelle e-Krona.
« Finalement ce n’est pas une chose si folle que cela », affirme le chercheur américain. Plusieurs formes sont envisageables si les banques centrales se décidaient à l’implémenter. Une monnaie numérique quelque peu semblable au bitcoin, pourrait être émise correspondant à la valeur stockée de l’argent fiduciaire. Déjà en octobre 2014, le blogueur J.P. Koning soulevait le concept d’une monnaie « FedCoin » administrée par la banque fédérale qui contrairement au bitcoin, verrait son prix fixé par rapport au dollar. À défaut d’être arrimée à la monnaie officielle, elle pourrait être adossée à l’or, à l’image de la « Royal Mint Gold », une cryptomonnaie mise en service par la « Royal Mint », agence exécutive chargée de la frappe de la monnaie britannique. La mise en place d’une cryptomonnaie officielle centralisée offrirait une plus grande fluidité dans les transactions en supprimant des tâches administratives grâce aux avantages de la blockchain. Elle permettrait aussi de réduire, voire de supprimer les frais de transactions au bonheur des utilisateurs finals. Elle serait par contre une menace pour les banques commerciales en raison des coûts d’intermédiation très faibles des services par rapport aux frais bancaires.
Pendant ce temps, le débat sur les cryptomonnaies et la blockchain continue d’être alimenté. La liste des détracteurs des cryptomonnaies compte de nouveaux adhérents. En effet, le fondateur de PayPal, Bill Haris, déclare que le « Bitcoin est la plus grande arnaque de l'histoire ». Au même moment, Amazon a lancé cette semaine, son service « Blockchain As A Service » pour rejoindre les initiatives d’IBM ou encore d’Oracle.
Source : MIT Technology Review, Bis.org, Riskbank
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