Il devient de plus en plus difficile d’avoir la carte de résident permanent aux États-Unis connu sous le nom de carte verte (green card). La durée d’attente d’une carte verte varie d’un individu à un autre et peut aller à plus de 20 ans. Une situation qui pousse les citoyens non américains à quitter les États-Unis pour d’autres pays ; c’est le cas du jeune indien Vikram Rangnekar qui a étudié l’informatique à l’université de Dalaware et par la suite a travaillé dans la Silicon Valley pendant environ six ans en tant qu’ingénieur logiciel chez LinkedIn.
Rangnekar a fait sa demande de carte verte en 2012 et utilisait le visa temporaire H-1B, un visa réservé aux travailleurs hautement qualifiés. Pendant ce temps, plusieurs de ses collègues indiens attendaient leur carte verte depuis dix ans ou plus sans succès. « Certains ont dit qu'il me faudrait attendre 20 ans, d’autres ont estimé la durée d'attente à 50 ans. », affirme Rangnekar. C’est une situation que le jeune indien refuse d’accepter. Ainsi, en début d’automne 2016, il prit sa femme et leurs deux enfants pour s’installer à Toronto au Canada.
En effet, le jeune indien avait connu sa femme à Mumbai et ont aménagé à Singapour après s’être mariés. Chaudhary, sa femme travaillait pendant ce temps pour la fondation de Salesforce.com Inc de Singapour. « J'ai été séduit par le style de vie californien […] l'environnement de travail, la nourriture gratuite, la salle de sport ultramoderne, une maison dans les montagnes de Santa Cruz » a affirmé Rangnekar. C’est sans doute ce qui l’a poussé à quitter Singapour pour se retrouver aux États-Unis. Or le visa de conjoint H-4 qui accompagne le H-1B interdisait à son détenteur de travailler. Les conditions de vie du jeune couple devenaient difficiles en Californie alors que l’administration de Trump a voté une loi qui limite le nombre de bénéficiaires de la carte verte. Le couple ne trouve donc pas d’autre solution que de s’en aller de là.
Après l’élection de Donald Trump, Rangnekar a reçu plusieurs mails de ses amis et collègues des États-Unis au sujet des conseils et astuces pour migrer. Il a donc décidé de créer un site web enregistré sous movnorth.com réservé uniquement aux questions relatives à la migration. Il partage le lien du site sur LinkedIn en espérant que cela puisse aider d’autres personnes se trouvant dans le besoin.
Aujourd’hui le site web de Rangnekar est très populaire, il atteint jusqu’à 100 000 vues par mois et compte environ 250 personnes qui paient 99 $ par an pour accéder à son forum. Plusieurs autres ingénieurs ont pu migrer grâce aux conseils publiés sur le site web.
Le Canada est un pays très hospitalier : 20 % de sa population est d’origine étrangère. Il est vrai que des groupes anti-immigrants existent au Canada, mais pas avec la même rigueur qu’aux États-Unis et en Europe. Rangnekar recevait des menaces de certains Américains par mail qui disaient « vous allez ruiner l'économie de votre pays en rendant plus difficile aux Canadiens de trouver un emploi, c’est pourquoi, nous ici aux États-Unis avons arrêté les visas étrangers ». C’est le genre de menace que ne faisaient pas les Canadiens malgré le fait qu’à Toronto, près de la moitié de la population est d'origine étrangère.
Rangnekar a créé sa startup au Canada et créait des API pour les développeurs canadiens. Chaque soir, il passe un peu de temps sur son site web MOV North après avoir passé toute la journée sur sa startup. De plus en plus, les gens qui bénéficiaient des services de MOV North lui envoyaient des mails pour le remercier et aussi pour demander de l’aide. « Cela m'a motivé parce que cela me prouvait que je faisais quelque chose de bien » se réjouit-il en se demandant s’il ne devrait pas faire de MOV North son activité principale. « Très peu de gens m'écrivent au sujet de mes API », ajoute-t-il.
Actuellement, la difficulté d’obtenir la carte verte est un réel avantage pour le Canada qui attire vers lui de talentueux travailleurs au détriment des États-Unis. Rangnekar continue de travailler sur son site web et jusque-là, des milliers de personnes s’y inscrivent et ne demandent qu’à migrer vers le Canada.
Source : Bloomberg Businessweek
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Le , par Francky
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