Avec la démocratisation d’Internet, chaque appareil connecté a besoin d'une adresse IP. Cependant, le nombre d'adresses IPv4 est limité et insuffisant pour répondre à l'explosion de la demande de nouvelles adresses pour les appareils connectés, y compris les objets connectés et les smartphones. En février 2011, l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority) qui supervise l'allocation globale des adresses IP, avait déclaré avoir épuisé les blocs /8 d’adresses IPV4 destinées aux registres Internet régionaux (RIR). Progressivement, les RIR ont épuisé leur stock à leur tour.
C’est l’APNIC ou Asia-Pacific Network Information Center qui dessert le continent asiatique qui déclare au cours de la même année, être à court d’adresse IPV4. Ce fut alors au tour à l’Europe (RIPE) en 2012 de s’essouffler. Depuis cette date le RIR européen rationne son dernier bloc d’adresse IP /8 qui fait un total de 16 millions d’adresses. Pour ce faire, les LIR (Local Internet Registrar), ne pouvaient disposer que d’un seul dernier bloc /22 extraits du dernier bloc /8. L’Amérique latine et les Caraïbe (LACNIC) ont atteint ses limites en juin 2014. Et c’est plus tard en février 2017 que LACNIC est passé à la « phase 3 », lorsque seules les entreprises qui n'avaient pas d'espace IPv4 ont été autorisées à obtenir l'une des adresses restantes – qui ne seront disponibles qu'en bloc /22. Enfin, l'American Registry for Internet Numbers a connu une sécheresse IPv4 en septembre 2015. Cette tendance a atteint cette semaine son paroxysme en Europe avec un quasi-épuisement du dernier bloc /8 visibles à travers le site du RIPE.
Ce qui rend inévitable la transition vers les adresses de type IPV6. Celui-ci, avec des adresses encodées sur 128 bits au lieu de 32 bits pour les adresses IPv4, devrait permettre d’attribuer des adresses IP à un nombre particulièrement large d’objets et terminaux connectés. Cependant, cette transition traine les pieds depuis son lancement. La campagne mondiale de lancement d'IPv6 continue de fournir des efforts incessants pour amener les gens à passer à l'IPv6 : cette semaine, elle a annoncé « un nouvel entrant passionnant » pour ses statistiques de mesure. Chunghwa Telecom est le plus grand opérateur téléphonique de Taiwan et affiche un taux de déploiement IPv6 incroyable de 21 %.
L'Arcep publie dans l'édition 2017 de son observatoire de la transition vers IPv6, un bilan mitigé de l’évolution au sein des opérateurs. Il montre des avancées encore inégales entre les opérateurs. Le taux d'utilisation d'IPv6 est en effet de 35 % pour Free, 33 % pour Orange, et moins de 1 % pour Bouygues Telecom et SFR. Des statistiques plus solides sont enregistrées du côté des fournisseurs de contenus et des intermédiaires techniques.
Sur le plan mondial, les tendances sont similaires. D’après Google, seuls un peu plus de 22 % de ses utilisateurs ont une connectivité IPV6. Des tendances qui risquent de changer avec cet épuisement presque total des stocks.
Source : RIPE
Et vous ?
Pensez-vous que la transition vers IPv6 soit devenue incontournable ?
Voir aussi
Europol appelle à la fin des attributions communes d'adresses IPv4 par les FAI, qui peuvent parfois nuire au bon déroulement d'une enquête
L'IAB indique que le pool d’adresses IPv4 non attribuées a été épuisé, l’organisme entend désormais accélérer la transition vers l’IPv6
IPv4 : la pénurie d'adresses profite au marché noir, l'autorité américaine a annoncé avoir observé un pic dans les détournements
Le dernier bloc d'adresses IPv4 disponibles est presque épuisé cette semaine en Europe
La transition vers IPV6 plus que d'actualité
Le dernier bloc d'adresses IPv4 disponibles est presque épuisé cette semaine en Europe
La transition vers IPV6 plus que d'actualité
Le , par Victor Vincent
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !