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Mozilla lance la première version de son internet health report
Une initiative visant à documenter et à analyser l'état de santé d'Internet

Le , par Stéphane le calme

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« Internet est un écosystème, un monde vivant sur lequel des milliards de personnes comptent pour leurs connaissances, leurs moyens de subsistance, d’expression, leurs relations amoureuses… L’état de ce système dépend de chaque personne qui le compose et les influence en retour. Les signes d’une mauvaise santé d’une de ses parties ont une incidence sur l’ensemble de l’écosystème. Nous sommes tous connectés », a avancé Mozilla en guise de préambule à sa nouvelle initiative.

Des mots qui semblent vouloir rappeler l’importance d’un internet qui peut affecter toutes les sphères de la vie quotidienne.

Pour la fondation, nos actions individuelles influent sur la santé de l’écosystème d’internet. Nous devons reconnaître quels sont les éléments sains afin de prendre des mesures positives pour le renforcer et les éléments en danger afin d’éviter les mesures qui l’affaiblissent.

Pour Mozilla, l’heure est à la sensibilisation. Avec son rapport 2018 sur la santé d’internet, Mozilla espère rappeler qu'internet est un écosystème social, commercial et technique complexe. Raison pour laquelle « S'attaquer à des choses comme le scandale Cambridge Analytica exige de prendre du recul et d'examiner tout cet écosystème. Le rapport sur la santé internet est conçu pour nous aider à faire exactement cela. »

La fondation explique que le rapport est également conçu pour inspirer. Il comprend des entrevues avec des volontaires en cybersécurité, des activistes de l’open source, mais également des ingénieurs de diverses spécialisations.

Dans la première version de son rapport, Mozilla s’est intéressé à cinq thèmes clés, notamment :
  • l’innovation ouverte ;
  • l’inclusion numérique ;
  • la décentralisation ;
  • la vie privée et la sécurité ;
  • l’éducation à internet.

Pour chacun de ces points, Mozilla a identifié le côté positif et le côté négatif avant de donner son pronostic.

L’innovation ouverte

Une grande partie des projets intéressants accessibles via internet existent grâce à la présence d’un système ouvert, que chacun a le loisir d’utiliser librement à des fins d’apprentissage et de création.

Par « ouvert », Mozilla entend utilisable par tout le monde, sans devoir demander d’autorisation, et exécuté au moyen de technologies transparentes et claires.

Les blocs de construction techniques qui rendent cela possible, à savoir les normes au cœur du Web telles que les langages HTML ou JavaScript, sont comme des briques Lego pour l’humanité : n’importe qui peut les utiliser et en faire des constructions. Désormais, nous nous trouvons face à une question centrale : est-ce que la structure ouverte d’internet va résister ou s’étioler ?

Aspects positifs

N’importe quel internaute peut créer un site web et tous les sites sont traités équitablement par internet. Il existe désormais plus de 1,8 milliard de sites d’après le baromètre InternetLiveStat et ce nombre augmente chaque seconde.


De plus en plus d’informations publiques relatives aux budgets et aux statistiques sont partagées en ligne dans des formats ouverts, même dans des pays où la liberté d’expression est limitée. Pour ce cas particulier, la France figure en quatrième position. En outre, de nombreux gouvernements régionaux et nationaux, y compris en Inde, au Royaume-Uni et aux États-Unis, emploient des logiciels open source pour réduire les coûts et faciliter la réutilisation de logiciels entre les départements.

Aspects négatifs

En matière de réglementations, internet est constamment menacé, aussi bien à l’échelle internationale. Cette année, en Europe, le Web est à la merci des législateurs qui devront décider si la publication de liens vers des articles d’informations sans autorisation doit être considérée comme une enfreinte au droit d’auteur.

Dans leur bataille contre le piratage, les grandes maisons d’édition et les détenteurs de droits de films, de livres et de musique en Europe et aux États-Unis utilisent des logiciels de gestion des droits numériques (en anglais DRM pour Digital Rights Management) afin de restreindre les possibilités de copier ou de modifier des contenus protégés par des droits d’auteur dans des navigateurs web. Malheureusement, il s’agit d’un système fermé qui pourrait contenir des failles de sécurité, et il peut limiter la liberté d’utiliser le contenu acheté selon ce qui est autorisé par la loi, par exemple en le visionnant sur l’appareil de votre choix.

Pronostic

Pour Mozilla, « Il est nécessaire de militer en faveur de pratiques open source, de transparence et de normes pour toutes les nouvelles technologies d’internet, y compris la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et l’apprentissage machine (données d’entraînement comprises), entre autres pour garantir qu’elles fonctionnent aussi correctement sur le Web.

« Il faut que plus d’internautes, de gouvernements et d’entreprises intègrent la composante open source à leurs réflexions et leurs pratiques. Si ce n’est pas le cas, elle se dégradera progressivement. Enfin, il faut également que davantage de personnes reconnaissent que c’est cela qui a permis toutes les principales réussites que nous attribuons à internet aujourd’hui. »

Décentralisation

La décentralisation permet le contrôle d’Internet par une multitude de personnes. Une structure composée de millions d’appareils reliés entre eux dans un réseau ouvert empêche qu’un acteur se l’approprie, la contrôle ou tire la prise pour tout le monde.


Tendances annuelles historiques de l'utilisation des systèmes de gestion de contenu pour les sites Web

Positif

Le Web prospère au-delà des « jardins clos » que sont les réseaux sociaux. Il compte plus d’un milliard de sites web grâce à un système de noms de domaines (DNS) décentraliséqui répertorie toutes les adresses du Web. Près de 27 % de ces sites fonctionnent sous WordPress, un système de gestion de contenu open source, gratuit et facile d’utilisation, même pour les internautes ne bénéficiant pas de compétences en codage.

Parmi les principes centraux d’Internet figure « la neutralité du Net », à savoir l’égalité de traitement pour tous les contenus mis en ligne. Pour des motifs économiques, de nombreuses entreprises de télécommunications préféreraient facturer des prix différents et offrir des vitesses de connexion différentes selon les types de contenus, ce qui empêcherait les internautes de réaliser des choix librement dans leurs expériences en ligne. Il est donc sain pour Internet que des réglementations visant à protéger la neutralité du Net aient vu le jour à de nombreux endroits, notamment en Inde, aux États-Unis et en Europe.

Négatif

Une petite poignée d’entreprises, dont Facebook, Google, Apple, Tencent, AliBaba et Amazon, dominent l’industrie mondiale du secteur. Elles fournissent des services très précieux à des milliards de personnes, mais consolident aussi leur contrôle sur les communications et les richesses à un niveau sans précédent.

Il en va de même avec les smartphones : deux entreprises détiennent le monopole du secteur, Google avec Android et Apple avec iOS. Du système d’exploitation de l’appareil aux applications disponibles pour chacun d’eux, tout est sous leur contrôle. Quant aux applications, le marché mondial se concentre dans quelques pays à revenus élevés (95 % de sa valeur provient de 10 pays), puisque les économies émergentes ne représentent que 1 % de ce marché.

Pronostic

Mozilla estime que, pour que l’état de santé d’Internet s’améliore, nous devons trouver des solutions permettant de renforcer la décentralisation. Une concurrence saine est nécessaire pour que les entrepreneurs se multiplient et que les internautes bénéficient de véritables choix. Cependant, les politiques sur la concurrence et les structures juridiques d’hier ne sont pas adaptées à toutes les dynamiques actuelles. Quelques-unes des solutions les plus efficaces pourraient être d’ordre technique.

Offrir aux utilisateurs la possibilité de transférer librement leurs données personnelles d’une plateforme en ligne à une autre accorderait également à chacun plus de liberté et de choix.

La décentralisation constitue un élément clé pour s’assurer qu’Internet demeure une ressource publique saine et accessible à tous, qui ne soit pas contrôlée par une poignée de gouvernements et d’entreprises. Si nous y parvenons, il est probable qu’Internet continue à favoriser la liberté et la créativité. Si nous échouons, l’avenir s’annonce plus dystopique.

Vie privée et sécurité

De nos téléphones aux bases de données gouvernementales dans lesquelles nous sommes identifiés, la sécurité numérique représente à l’échelle personnelle un enjeu personnel toujours plus important. Sans ne rien avoir à cacher, nous pouvons refuser d’être la cible de publicités agressives ou de pratiques de surveillance.

Nos activités sur le Web sont enregistrées, les caméras transmettant des informations en ligne omniprésentes dans les villes et les appareils connectés toujours plus nombreux dans nos maisons. Ces innovations ont donné lieu à un nombre incroyable de commodités et de services « gratuits », mais leur utilisation génère des données traitées, archivées et exploitées à des fins de marketing et de surveillance.

Nous faisons aujourd’hui face à des risques inconcevables il y a une décennie. De nombreux gouvernements et entreprises acquièrent des données et les utilisent sans tenir compte des intérêts des citoyens. Malheureusement, les entités auxquelles nous faisons confiance pour la gestion de nos données nous déçoivent parfois.

Une meilleure sécurité et plus de choix, tel est l’antidote à une perte de confiance dans les services en ligne. Nous devons militer pour l’application de pratiques plus respectueuses en matière d’utilisation de données, à savoir une limitation du nombre de données collectées et enregistrées en premier lieu.

Positif

La sensibilisation du public au sujet de la protection de la vie privée, menacée dans la sphère numérique, semble s’accroître. Une bonne nouvelle, puisque cette première étape est nécessaire pour défendre nos droits et de meilleurs services. Les législateurs de nombreux pays s’engagent de manière positive sur les questions de protection de la vie privée en ligne, en particulier en Europe.

Des centaines de millions de personnes se responsabilisent en installant des bloqueurs de publicité. La sécurité figure parmi les trois raisons le plus souvent citées pour l’utilisation de ces outils, car les publicités constituent un canal de transmission de logiciels malveillants. Cela représente un défi pour les éditeurs, mais aussi une forte motivation pour l’industrie à améliorer la publicité en ligne.

De plus en plus d’applications de messagerie, dont WhatsApp, proposent le chiffrement de bout en bout, à savoir une protection contre les tiers indiscrets, y compris les fournisseurs de services.

Le chiffrement du trafic web connaît également une augmentation, notamment grâce au lancement de Let’s Encrypt, une nouvelle autorité de certification offrant la possibilité de déployer facilement et gratuitement le protocole HTTPS pour n’importe quel site web. Cette technologie participe à la protection de la vie privée des internautes et apporte certaines garanties contre le risque d’afficher de fausses pages. Les moteurs de recherche et les navigateurs favorisent l’adoption du protocole HTTPS en récompensant désormais subtilement les sites web qui l’emploient.

La plupart des internautes ignorent que les communications sur Internet seront mieux sécurisées et possiblement plus rapides, avec la prochaine version du protocole cryptographique Transport Layer Security (TLS 1.3) utilisé pour sécuriser les communications entre les navigateurs web et les serveurs.

Négatif

En 2013, le lanceur d’alerte étasunien Edward Snowden ouvrait les yeux du monde sur la portée de la surveillance numérique de masse exercée par les gouvernements, même dans des pays démocratiques. Depuis, les réglementations relatives à la surveillance font l’objet d’une plus grande attention de la part du grand public. Toutefois, cela n’a pas empêché la Grande-Bretagne, le Pakistan, la France et plusieurs autres pays de proposer l’extension de leurs pouvoirs d’espionnage.

Alors que les voitures, les réfrigérateurs, les jouets et tous types d’appareils se connectent à Internet, les risques de surveillance et d’attaques augmentent. En novembre 2016, le logiciel malveillant Mirai a mobilisé 100 000 appareils connectés, dont des webcams et des babyphones, dans une attaque par déni de service distribué qui a brièvement bloqué l’accès à plusieurs parties d’Internet. Les propriétaires des appareils concernés ne sauront peut-être jamais, ou se fichent, de ce qui s’est passé. La fabrication d’appareils bon marché et non sécurisés se poursuivra, sauf si des normes de sécurité, des règles et des mesures relatives à la responsabilité sont définies.

Les fuites de données peuvent livrer en pâture les mots de passe de millions de personnes lorsque les données sont publiées en ligne ou vendues au plus offrant. Malheureusement, les fuites peuvent passer inaperçues pendant des années, même lorsqu’elles concernent un milliard de comptes. En d’autres termes, vous pourriez ne jamais découvrir la source d’une usurpation d’identité à l’origine de la chute de votre cote de crédit.

Les rançongiciels qui prennent le contrôle d’ordinateurs et réclament un paiement immédiat pour éviter la suppression de données représentent une industrie criminelle de plusieurs millions de dollars qui ciblent aussi bien des hôpitaux, des écoles et des entreprises que des internautes anonymes et qui s’attaqueront peut-être un jour à des infrastructures critiques. Il suffit d’un clic dans un courrier électronique qui semble légitime pour causer de véritables dégâts.

Pronostic

Internet dépend de la sécurité et de la confiance de ses utilisateurs pour fonctionner sainement. Est-ce que les mesures de sécurité et de protection de la vie privée développées pour les logiciels, les réseaux et les appareils seront à la hauteur des menaces ? Nous devons en appeler aux gouvernements et aux concepteurs de logiciels pour nous assurer que ce soit le cas.

Nos interactions quotidiennes génèrent des traces numériques indélébiles dans une série de bases de données gouvernementales et d’entreprises. Au niveau personnel, nous devrions prendre des précautions relatives aux noms d’utilisateur et aux mots de passe, jusqu’à ce que nous disposions d’une meilleure forme d’authentification.

Surtout, nous devrions être plus critiques sur les informations que nous partageons intentionnellement. Est-ce que votre profil, créé il y a 6 ans, sur un site de rencontres sera supprimé un jour ? Pendant combien de temps les publicités en ligne que vous voyez vous pistent ? S’informer sur les conditions relatives à la confidentialité des plateformes en ligne est loin d’être aisé. En effet, elles n’emploient généralement pas des termes compréhensibles pour la majorité des internautes.

La technologie peut être une véritable source de liberté et d’émancipation, mais elle peut également servir d’outil de contrôle autoritaire. Où que nous soyons, nous devons mettre un terme à la capacité des gouvernements et des entreprises d’archiver chaque mouvement et chaque mot, pour notre bien actuel et futur.

Éducation à Internet

Il faut que chaque individu possède les compétences de lire, d’écrire et de s’impliquer dans le monde numérique, afin qu’un nombre croissant de personnes ne restent pas consommatrices, mais deviennent créatrices et participent ainsi à la défense et au futur du Web.

La technologie est plus facile d’utilisation aujourd’hui qu’il y a 20 ans et cela a rendu Internet beaucoup plus accessible aux personnes de tout âge dans le monde entier. Cependant, la simplification des outils s’accompagne d’une moindre nécessité de comprendre le fonctionnement d’Internet. En d’autres mots, aujourd’hui vous pouvez avoir des compétences numériques plus étendues, sans réellement savoir ce qu’est le Web ou d’où provient son contenu. Ce manque de compréhension constitue une crise occulte de l’ère numérique.

Le concept d’éducation à Internet universelle (à savoir le fait que chaque individu devrait être en mesure de lire, d’écrire et de s’impliquer en ligne) est apparu pour répondre à ce problème. Si nous souhaitons que les internautes comprennent comment participer au futur du Web, comment rester en sécurité en ligne ou encore gagner leur vie avec Internet, nous devons nous assurer que chacun possède les compétences nécessaires pour une citoyenneté web saine.

Positif

À l’échelle internationale, une grande attention est portée à l’enseignement de telles compétences dans les écoles. Les politiques éducatives et les programmes scolaires sont revus, en tenant compte que la connaissance des outils numériques est essentielle au développement économique. La tendance consiste même à intégrer le codage au programme scolaire obligatoire dans une grande partie de l’Europe. Augmenter le nombre de jeunes adultes qui possèdent des compétences numériques figure parmi les Objectifs de développement durable des Nations Unies et l’organisation relève désormais le nombre d’écoles qui possèdent des ordinateurs et une connexion Internet.

Il est également réjouissant de constater que de nombreux enseignants informels favorisent l’innovation en matière d’éducation à Internet et au codage aux quatre coins du monde. Nous pouvons citer la EU Code Week et la New York Public Library Techconnect, ainsi que des options gratuites et en ligne comme Codeacademy et de nombreuses autres.

Nous remarquons aussi une multiplication des programmes favorisant la diversité, destinés aux communautés sous-représentées dans l’industrie technologique. Les programmes consacrés aux femmes sont les plus communs, parmi lesquels Girls Develop It aux États-Unis, Ladies Learning Code au Canada, Akira Chixs au Kenya, TechLadies à Singapour et le Women’s Coding Collective en ligne, pour n’en citer que quelques-uns.

Négatif

La plupart des gens ne comprennent pas réellement comment fonctionne Internet à un niveau de base. Souvent, lorsque des politiques publiques mettent l’accent sur les « compétences numériques », il s’agit de former les citoyens à mieux utiliser leur ordinateur ou à apprendre les bases du codage, pas de connaissances plus précises du Web qui préparent les individus à se développer et à s’adapter dans un monde connecté.

Par exemple, sans savoir comment vérifier des sources en ligne, les esprits, jeunes comme vieux, deviennent terreau fertile pour les fausses informations et les rumeurs qui entraînent des effets négatifs pour la société.

Il existe une idée reçue que les habitants des pays du Sud qui ont accès Internet pour la première fois au moyen d’un téléphone portable vont développer naturellement les compétences web nécessaires pour transformer leurs économies par le simple fait d’être connecté. Toutefois, peu d’éléments appuient cette hypothèse.

Même les jeunes qui ont grandi avec un accès à Internet ne développent pas automatiquement de réelles compétences web. Les études montrent qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni beaucoup de jeunes ne distinguent pas les contenus promotionnels des articles d’information ou les publicités des résultats de recherche.

Les compétences web, y compris mais sans se limiter au codage, gagneront en importance pour les emplois de demain et cela à l’échelle internationale. Il est donc probable que nous soyons témoins d’une augmentation du fossé socioéconomique entre les personnes bénéficiant de telles connaissances et les autres. Et, une fois de plus, les femmes ainsi que les populations rurales et marginalisées, sont les dernières à en bénéficier.

Pronostic

Si nous n’agissons pas, nous nous retrouverons avec un Internet dont la plupart des utilisateurs resteront passifs et consommateurs en ligne, plutôt que de devenir des participants actifs et des créateurs. Nous devons résister au creusement des inégalités entre une minorité informée du fonctionnement de la technologie et une majorité qui l’ignore.

Il faut que tout le monde reconnaisse que l’éducation à Internet ne se limite pas au codage. Les gouvernements, les enseignants et les parents doivent maîtriser le domaine afin de favoriser les opportunités pour les jeunes de développer ces compétences. Les entreprises du secteur technologique doivent aussi réfléchir à de nouvelles manières d’inclure l’apprentissage et l’éducation à Internet dans le rapport entre les utilisateurs et leurs produits.

L’éducation à Internet est devenue la 4e compétence requise avec la lecture, l’écriture et l’arithmétique. Nous avons réalisé de grandes avancées vers l’éducation à Internet universelle au cours des 20 dernières années. Cependant, des engagements plus soutenus sont nécessaires pour garantir que nos compétences se développent à la vitesse de l’expansion du rôle d’Internet dans nos vies.

Inclusion numérique

Chacun mérite l’égalité des chances en matière d’accès à Internet et de son utilisation pour améliorer sa vie et sa société.

La force d’un Internet ouvert se traduit par la possibilité donnée à ses utilisateurs de façonner le Web et par ce biais la société. À l’instar de celle-ci, chaque nouvelle voix qui rejoint le monde connecté le renforce.

Toutefois, de nombreuses barrières empêchent la diversité du monde de se refléter en ligne. Plus de la moitié de la population mondiale n’a pas encore accès à Internet et parmi les personnes connectées, beaucoup sont limitées par des facteurs tels que le coût, le manque de fiabilité de la connexion ou la censure.

La langue constitue aussi une barrière, puisque la majorité du contenu disponible sur le Web est en anglais, même si les internautes ne parlant pas cette langue sont bien plus nombreux que les internautes anglophones.

D’autres exemples illustrent comment la technologie est susceptible de traduire les préjugés inconscients des développeurs qui, pendant de nombreuses années, ne se sont pas souciés de la diversité. Nous pouvons citer, par exemple, les algorithmes qui peuvent perpétuer des stéréotypes raciaux dans la publicité ciblée ou les claviers d’ordinateur traditionnels, difficiles à utiliser pour des langues telles que l’hindi, l’ourdou ou le bengali.

Positif

Aujourd’hui, plus de trois milliards de personnes sont connectées et les économies émergentes comptent plus d’internautes que les économies occidentales. Cela représente un important pas en direction d’une plus grande diversité en ligne et une raison de se réjouir. En outre, les téléphones portables ont permis à plus de jeunes, de femmes et d’habitants de régions rurales que jamais de bénéficier d’un accès à Internet.

L’accès universel à Internet dans les pays les moins avancés d’ici 2020 figure parmi les nouveaux Objectifs de développement durable des Nations Unies. Y parvenir requiert la modification de nombreuses politiques. Cependant, le fait que l’accès à Internet soit considéré comme un élément crucial du développement ou, dans certains contextes comme un droit fondamental, représente un progrès en soi.

L’encyclopédie en ligne et collaborative, Wikipédia, reste une source de connaissances gratuite qui enregistre 16 milliards de visites par mois dans 284 langues.

Dans les pays en développement, les centres d’innovation et de technologies constituent des communautés dynamiques dont les activités se diversifient pour développer des services et des entreprises en ligne répondant aux besoins locaux.

Négatif

D’importants progrès ont été réalisés en matière d’adoption d’Internet dans le monde, mais de manière inégale. En effet, les habitants des pays riches ont beaucoup plus largement accès à une connexion et il est clairement démontré que l’adoption d’Internet est presque partout plus lente pour les femmes. Le manque de compétences et la méconnaissance de la valeur d’Internet sont les principaux facteurs pour lesquels les gens ne se connectent pas.

Dans le pire des cas, Internet contribue à renforcer et à exacerber les inégalités, les divisions et les pratiques discriminatoires, voire à en créer de nouvelles. Le harcèlement en ligne, par exemple, représente un fléau toujours plus répandu. Les femmes sont particulièrement prises pour cible sur diverses plateformes, tout comme le sont les minorités de manière générale. Cela entraîne inévitablement une méfiance et désintérêt par rapport au Web. Une conséquence qui, à son tour, appauvrit la diversité en ligne et se répercute sur l’état de santé général d’Internet.

Plusieurs gouvernements font preuve de peu de scrupules lorsqu’il s’agit de bloquer temporairement l’intégralité ou une partie d’Internet en invoquant des raisons allant de la sécurité nationale à la tricherie lors d’examens scolaires, même si cela menace les droits de l’homme et provoque des pertes économiques importantes. En 2016, AccessNow a recensé 51 coupures intentionnelles dans 18 pays.

Pronostic

Les obstacles à un Internet accessible et ouvert à tous sont nombreux et nous ne pourrons pas les surmonter en restant bras croisés. Une action soutenue est nécessaire. Plus le nombre d’internautes augmentera, plus se fera sentir le besoin d’une collaboration entre les entreprises, les gouvernements et les organisations de la société civile pour définir de meilleures politiques en faveur du haut débit et de nouveaux modèles économiques favorisant un accès équitable à Internet.

Nous avons également besoin de nouvelles pratiques et motivations favorisant la création et la visibilité de contenus locaux. De plus, il est indispensable d’imaginer comment les utilisateurs pourraient contribuer de manière plus importante au Web, en utilisant les langues, les formats et avec les supports les plus pertinents au niveau local.

Il est essentiel de mettre en place des actions communautaires et des solutions techniques pour répondre aux trolls, aux dénigreurs et aux auteurs de cyberharcèlement qui discréditent les dialogues civilisés et respectueux en ligne. On peut éradiquer la haine, le racisme et le sectarisme au moins aussi bien en ligne que hors ligne.

Considérer l’inclusion numérique comme un objectif présuppose qu’être connecté est positif. Il appartient à chacun de faire en sorte que cela soit vrai pour tout le monde.

Source : rapport Mozilla, InternetLiveStat, Index Global Open Data, W3CTechs

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