La firme britannique et le géant américain sont au centre d’un scandale qui continue de faire des dégâts importants notamment pour le plus populaire des réseaux sociaux de la toile. En effet, 50 millions d’utilisateurs de Facebook ont vu leurs données être collectées de manière abusive. Malgré la réfutation des faits avant de présenter des excuses, plusieurs procédures ont été intentées à leur encontre. Depuis qu’il a été révélé, il y a une semaine, que le fournisseur britannique d'analyses de données qui a travaillé avec la campagne présidentielle de Donald Trump a conservé les données privées de millions d’utilisateurs de Facebook, une pression considérable est exercée sur Cambridge Analytica et le géant des réseaux sociaux.
Selon The Guardian et la BBC, dix-huit agents britanniques sont entrés au siège social de Cambridge Analytica à Londres pour fouiller les lieux. L’intervention est survenue, semble-t-il, après l'approbation formelle mercredi d’un mandat de perquisition par un juge local. « Nous sommes satisfaits de la décision du juge, et le mandat est en cours d'exécution », a déclaré un porte-parole anonyme du « Information Commissioner’s Office », l’équivalent britannique de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés).
À ce jour, Cambridge Analytica et ses sociétés affiliées ont affirmé qu'elles n'avaient rien fait de mal malgré le fait qu’ils aient suspendu leur CEO Alexander Nix. Le PDG intérimaire de la société, Alexander Tayler, a écrit dans un communiqué vendredi qu'il était « désolé » qu'en 2014, SCL Elections (filiale de Cambridge Analytica) ait autorisé l’usage des données et produits dérivés de Facebook à une société de recherche (GSR). La société a estimé que les données avaient été obtenues conformément aux conditions d'utilisation et aux lois de protection des données de Facebook.
Tayler a rejeté les révélations apportées par un ancien employé, Christopher Wylie, à l’origine de ce scandale. « La source des allégations contre l'entreprise n'est pas un lanceur d'alerte ou un fondateur de l'entreprise, Christopher Wylie était un entrepreneur à temps partiel qui a quitté ses fonctions en juillet 2014 et n'a aucune connaissance directe de notre travail ou de nos pratiques depuis cette date. Il a travaillé pour nous pendant moins d’un an, après quoi il a fait l'objet d'engagements restrictifs pour empêcher son abus de la propriété intellectuelle de l'entreprise en tentant de créer sa propre entreprise rivale ». De son côté, le géant américain des médias sociaux a été en mode « contrôle des dommages », s'excusant de ses erreurs et procédant à des vérifications judiciaires.
Facebook est aujourd’hui sous le coup de quatre procès à la cour fédérale à San Francisco et à San Jose liés à cette affaire. Parmi elles, celle intentée par Lauren Price à San Jose. Une autre plainte a été déposée par un utilisateur de Facebook qui prétend que la société Menlo Park a agi avec « un mépris absolu » pour ses informations personnelles après avoir prétendument affiché qu'elle ne divulguerait pas les données sans permission ou notification. Ce procès, intenté mardi par Lauren Price à San Jose, vise à constituer un recours collectif au nom des 50 millions de personnes dont les données auraient été collectées sur Facebook par Cambridge Analytica à Londres. La plainte indique que lors de l'élection de 2016, Price a été « fréquemment ciblé par des publicités politiques tout en utilisant Facebook ». Il cherche à obtenir un dédommagement financier pour les allégations de pratiques commerciales déloyales et de négligence, selon lui. Facebook et Cambridge Analytica sont tous les deux concernés par cette plainte.
Sur un autre front, une commission du Congrès américain a officiellement demandé vendredi à auditionner Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, afin qu’il s’explique sur la collecte d’informations relative à 50 millions d’utilisateurs. Cette commission n’a pas précisé la date à laquelle elle souhaite auditionner Mark Zuckerberg, mais elle ne devrait toutefois pas avoir lieu avant le retour des parlementaires d’une vacance de deux semaines. Un porte-parole de Facebook a confirmé que le groupe avait reçu cette demande, mais n’a pas indiqué si Mark Zuckerberg y répondrait favorablement.
Pendant ce temps, les titres de la société, qui avaient déjà reculé de près de 2 % à la Bourse de New York, s’acheminent vers une perte de 12 % depuis le début de la semaine. Invité à s’exprimer sur ce scandale lors d’un échange sur Twitter avec Ryan Mac, un journaliste de BuzzFeed News, l’homme d’affaires Elon Musk déclare qu’il n’était même pas au courant que SpaceX avait une page Facebook. C’est donc rapidement que les pages de SpaceX et de Tesla ont été retirées de Facebook. Le cofondateur de WhatsApp et ancien employé de Facebook, Brian Acton, encourage les gens sur son compte Twitter à supprimer Facebook via le hashtag #DeleteFacebook. Son tweet a d’ailleurs été repris justement par Elon Musk qui écrit « c’est quoi Facebook ? ».
Sources : SFGate, Twitter, WP,
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Le , par Victor Vincent
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