La bataille sur le marché du smartphone fait rage. Même si Gartner note le premier recul mondial de la progression de ce marché depuis qu’il le suit, cela n’empêche pas que la barre du milliard d’appareils vendus est religieusement franchie chaque année.
Les constructeurs et les opérateurs téléphoniques dans plusieurs pays du monde entier ont multiplié et combiné les stratégies pour s’assurer que les offres puissent être abordables et attractives indépendamment du segment (entrée de gamme, moyen de gamme, haut de gamme).
Et une fois que vous l’avez obtenu, les développeurs d’applications déploient eux aussi des stratégies pour s’assurer que vous restiez le plus longtemps possible. Nous pouvons parler de Facebook qui vous envoie des messages si vous n’avez pas utilisé l’application depuis un certain moment, vous rappelant que vous manquez à « vos amis » sur sa plateforme, ou Clash Royale qui vous propose d’ouvrir périodiquement des coffres, vous rapportant des cartes qui pourraient vous être utiles dans votre aventure.
Vulgarisation du smartphone, qui est pratiquement entré dans la norme de la société moderne, associée à des applications qui tiennent le possesseur du smartphone captif pendant de plus en plus longtemps et vous obtenez un cocktail explosif. Un phénomène qui est déjà tellement répandu qu’il n’est pas rare de voir des personnes durant un rendez-vous ou une sortie entre amis qui ont les yeux rivés sur leur téléphone, pressées de prendre des photos et vidéos de la soirée et de lire les commentaires sur les réseaux sociaux.
Cette dépendance aux smartphones est tellement présente que de plus en plus de parents sont inquiets de voir leurs enfants passer par cet état. C’est ce que suggère un sondage de Common Sense Media et de SurveyMonkey qui a révélé que 47 % des parents interrogés ont peur que leur enfant soit accro à ses appareils mobiles. En comparaison, seulement 32 % des parents disent être eux-mêmes dépendants.
La moitié des parents se disent également préoccupés par la façon dont les appareils mobiles vont affecter la santé mentale de leurs enfants. À ce propos, près d'un parent sur cinq se dit « extrêmement » ou « très » préoccupé.
« Pour toute l'attention que la dépendance à la technologie reçoit chez les adultes, les parents – en particulier ceux avec des adolescents – sont beaucoup plus préoccupés par les habitudes de leurs enfants sur mobiles que leurs propres habitudes », a déclaré Jon Cohen, directeur de recherche chez SurveyMonkey.
Selon le sondage, 89 % des parents sont persuadés qu’il leur incombe de limiter l'utilisation des smartphones de leurs enfants.
L'enquête menée entre le 25 janvier et le 29 janvier comprenait un échantillon de 4201 adultes, dont 1024 parents d'enfants de moins de 18 ans. Les données ont été pondérées pour refléter la composition démographique des adultes de plus de 18 ans.
Récemment, des poids lourds de l’industrie technologique comme Facebook, Google et Apple ont été poussés à trouver des solutions pour empêcher les enfants de devenir accros à la technologie. Un problème qui est donc très loin d’être anodin.
Ce mois-ci, Common Sense Media et le Centre for Humane Technology, un organisme à but non lucratif, ont lancé une campagne pour explorer les conséquences de la technologie sur la santé mentale. La campagne « Vérité au sujet de la technologie » sera financée à hauteur de 7 millions de dollars provenant de Common Sense ainsi qu’avec l'argent provenant d’une collecte de fonds organisée par Humane Technology. L’argent va également provenir des dons d’antennes sur Comcast et DirecTV.
« Les inquiétudes des parents concernant la dépendance à la technologie et le contenu auquel les enfants sont exposés sur les appareils sont très réels, mais les parents estiment qu'ils sont seuls responsables de la gestion de ces problèmes », a déclaré le PDG de Common Sense Media, James P. Steyer. « Ce serait bien si les entreprises technologiques collaboraient avec les parents à cette fin. »
De nombreux appareils et services comportent des contrôles parentaux, mais certains parents peuvent ne pas savoir qu'ils existent. Le sondage Common Sense - SurveyMonkey a révélé que 22 % des parents ne savaient pas que YouTube propose des contrôles parentaux. De plus, 37 % n'ont pas utilisé les contrôles auparavant.
Parmi les parents interrogés qui disent que leurs enfants regardent des vidéos YouTube, 62 % ont déclaré que leurs enfants ont vu des vidéos inappropriées sur le site. La plupart (81 %) ont déclaré que c'est le travail des parents d'empêcher les enfants de voir ces vidéos.
Rappelons que deux actionnaires d'Apple ont réclamé à l'éditeur d'iOS des mesures pour lutter contre ce phénomène qui est de plus en plus répandu. Ils souhaitent la mise en place d'un logiciel permettant aux parents de limiter l'utilisation du téléphone de leurs enfants et ont aussi demandé à Apple d'étudier l'impact sur la santé mentale d'une utilisation excessive d'un téléphone.
En France, chez les jeunes, selon de récents sondages, le temps passé sur son smartphone dépasserait les 35 heures par semaine.
Source : résultats de l'enquête (au format PDF)
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Avez-vous rencontré le même problème dans votre entourage ?
Qu'est-ce qui peut, selon vous, expliquer cette addiction ?
À qui incombe, selon vous, la responsabilité de la fréquence d'utilisation du smartphone d'un enfant ?
Quelles suggestions pouvez-vous émettre pour réduire la dépendance aux smartphones ?
Dépendance aux smartphones : de plus en plus de parents sont inquiets face à la fréquence d'utilisation
Des appareils mobiles de leurs enfants
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Le , par Stéphane le calme
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