
La firme de Cupertino souhaiterait ainsi acheter des milliers de tonnes de cobalt sans passer par d’éventuels intermédiaires afin de sécuriser ses approvisionnements sur cinq ans ou plus. Les premières tractations avec les groupes miniers à la base de la chaine d’exploitation du cobalt et qui sont pour la plupart localisés en Afrique (Congo RDC, Zambie et Madagascar notamment) auraient débuté il y a plus d’un an déjà.
Rappelons qu’Apple est une entreprise qui fabrique une large gamme de produits électroniques : Mac, MacBook, iPhone, Apple Watch... La plupart de ces produits intègrent des batteries qui leur confèrent une certaine autonomie et favorisent la mobilité. Le cobalt, pour sa part, est un métal de transition appartenant au groupe du fer. Il a des propriétés physiques voisines de celles du fer et du nickel. Il permet notamment de fabriquer des batteries Lithium-ion. Environ 41 % de la production mondiale de cobalt serait destinée à la fabrication de batteries et un quart de cette même production mondiale serait englouti par le marché des smartphones seul.
À l’heure actuelle, de nombreuses entreprises technologiques à l’instar de Volkswagen et Samsung s’activent pour signer des contrats s’étalant sur plusieurs années (plus de dix ans) avec les exploitants des mines de cobalt. En agissant de la sorte, elles s’assurent qu’elles disposeront de suffisamment de métal pour atteindre les objectifs ambitieux de production de véhicules électriques qu’elles se sont fixés.
Mais, la croissance rapide de la demande de batteries sur le marché des véhicules électriques fait craindre une pénurie de la matière première, sachant qu’il faut environ huit grammes de cobalt raffiné pour concevoir la batterie d’un smartphone et qu’il en faut 1000 fois plus pour fabriquer celle d’une voiture électrique.
Un risque géopolitique lié au Congo RDC pèse également sur l’industrie technologique. En 2016, ce pays d’Afrique qui est quatre fois plus grand que la France concentrait à lui tout seul environ 50 % de la production mondiale de cobalt. Le Congo RDC envisagerait désormais de mettre en place une taxe sur les « métaux stratégiques » dont le cobalt ferait partie. Un nouveau taux d’imposition de 10 % devrait être adopté pour ces métaux, contre 2 % auparavant.
Le prix du cobalt sur les places de marché a triplé ces 18 derniers mois. Il s’échange désormais aux alentours de 80 000 USD la tonne et le développement rapide du marché des voitures électriques risque de créer une flambée des prix du cobalt encore plus importante, sachant que la demande pourrait augmenter de plus de 9300 % d’ici à 2040.
Source : Bloomberg
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