Les premières inculpations sont tombées, dans le cadre de l'enquête sur les liens entre la Russie et l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Les investigations menées par le procureur spécial Robert Mueller, ont conduit à la mise en cause de treize Russes et trois entités, russes elles aussi. Selon le communiqué, tous les inculpés sont accusés de complot en vue de tromper les États-Unis, trois d'entre eux sont accusés également de fraude bancaire et cinq autres de vol aggravé d'identité.
Dans son acte d’accusation, Robert Mueller a expliqué que « La défenderesse INTERNET RESEARCH AGENCY LLC («ORGANISATION») est une organisation engagée dans des opérations pour interférer avec les élections et les processus politiques. Les défendeurs MIKHAIL IVANOVICH BYSTROV, MIKHAIL LEONIDOVICH BURCHIK, ALEKSANDRA YURYEVNA KRYLOVA, ANNA VLADISLAVOVNA BOGACHEVA, SERGEY PAVLOVICH POLOZOV, MARIA ANATOLYEVNA BOVDA, ROBERT SERGEYEVICH BOVDA, DZHEYKHUN NASIMI OGLY ASLANOV, VADIM VLADIMIROVICH PODKOPAEV, GLEB IGOREVICH VASILCHENKO, IRINA VIKTOROVNA KAVERZINA et VLADIMIR VENKOV ont travaillé à divers titres pour lancer des opérations d’interférences ciblant les États-Unis pour le compte de l’ORGANISATION défenderesse. Depuis ou vers 2014 jusqu'à présent, les défendeurs ont sciemment et délibérément conspiré entre eux (et avec des personnes connues et inconnues du Grand Jury) pour tromper les États-Unis en altérant et en entravant les fonctions du gouvernement par la fraude et la tromperie dans le but d'interférer avec les processus politique et électoral des États-Unis, y compris l'élection présidentielle de 2016. »
« Les défendeurs, se faisant passer pour des citoyens américains et créant de fausses pièces d’identité, ont exploité les médias sociaux en créant des groupes et des pages pour attirer le public américain. Ces groupes et pages, qui ont traité des questions politiques et sociales controversées aux États-Unis, étaient prétendument contrôlés par des militants américains alors qu’en réalité ils étaient contrôlés par des défendeurs. Les défendeurs ont également utilisé de vraies identités volées à des Américains pour publier sur les comptes de médias sociaux contrôlés par l'ORGANISATION. Au fil du temps, ces réseaux sociaux sont devenus les moyens des défendeurs pour atteindre un nombre important d'Américains dans le but d'interférer avec le système politique américain, y compris l'élection présidentielle de 2016. »
« Certains défendeurs se sont rendus aux États-Unis sous de faux prétextes aux fins de recueillir des renseignements pour éclairer les opérations des défendeurs. Les défendeurs ont également acheté et utilisé une infrastructure informatique, basée en partie aux États-Unis, pour cacher l'origine russe de leurs activités et pour éviter la détection par les autorités de réglementation américaines et les forces de l'ordre. »
Plus loin, l’acte d’accusation affirme qu'Evgueni Prighozine, un allié du président russe Vladimir Poutine, a financé ce groupe ayant « pour objectif stratégique de semer la discorde dans le système politique américain » et qui a, à partir de la mi-2016, soutenu la campagne de Donald Trump et dénigré Hillary Clinton. Il aurait notamment contacté « à leur insu » des membres de l'équipe du candidat républicain.
L’acte d’accusation précise que « les opérations des défendeurs incluaient le soutien de la campagne présidentielle du candidat d'alors Donald J. Trump ("Campagne Trump" et le dénigrement d’Hillary Clinton. Les défendeurs ont fait diverses dépenses pour mener à bien ces activités, parmi lesquelles l'achat de publicités politiques sur les médias sociaux au nom des personnes et entités. Les défendeurs ont également organisé des rassemblements politiques à l'intérieur des États-Unis, tout en se faisant passer pour des entités et personnes américaines, sans révéler leur identité russe et l’affiliation de leur ORGANISATION, ont sollicité et indemnisé de réelles personnes américaines pour promouvoir ou dénigrer les candidats. Certains défendeurs, se faisant passer pour des personnes américaines et sans révéler leur association russe, ont communiqué avec des individus associés à la campagne Trump et avec d'autres militants politiques pour chercher à coordonner les activités politiques. »
À Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié d'absurdes ces accusations. « Treize personnes ont interféré dans les élections américaines ? Treize contre des services de renseignement (américains) dotés de milliards de dollars ? Contre les services de renseignement et de contre-espionnage, contre les dernières technologies ? Absurde, oui ! », a écrit sur Facebook Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe.
L'équipe de Robert Mueller cherche à établir s'il y a eu collusion de l'équipe de campagne de Donald Trump avec la Russie et si Donald Trump a tenté de faire obstacle aux investigations. Trois membres de l'équipe de campagne du futur président américain, dont son ex-directeur Paul Manafort, ont été mis en accusation et l'ancien conseiller du président à la sécurité nationale Michael Flynn a reconnu avoir menti au FBI et accepté de coopérer avec la justice.
De son côté, Donald Trump a réaffirmé que son équipe de campagne n'avait rien fait d'illégal : « La Russie a commencé sa campagne antiaméricaine en 2014, bien avant que je n'annonce ma candidature à la présidentielle. Les résultats de l'élection n'ont pas été impactés. La campagne Trump n'a rien fait d'illégal – pas de collusion ! », a tweeté le président, tenu informé des inculpations annoncées ce vendredi.
Source : acte d'accusation
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