Pour la dixième années consécutives, IBM et le (très libéral) journal anglais The Economist publient une étude mondiale sur l'état des nouvelles technologies dans 70 pays.
Ce vaste programme inclut aussi bien l'adoption de ces technologies par le grand public que les politiques gouvernementales pour les soutenir. Certaines mauvaises langues diront que ce dernier critère est un comble pour un journal qui voit plus l'Etat comme une entrave à combattre que comme un soutien à promouvoir.
Quoiqu'il en soit, au sommet de ce classement, on retrouve les bons élèves habituels (pays scandinaves et Etats-Unis).
La France, elle, perd 5 places et serait aujourd'hui la 20ème nation, seulement, dans les technologies de l'information et de l'informatique.
En cause, la « connectivité » (les infrastructures, notamment sur le très haut débit), et « l'environnement culturel et social » où le pays fait pâle figure face aux autres membres de ce Top 20.
Avis mitigé en revanche sur l'implication des politiques. Si le gouvernement français fait mieux que certains bons élèves – toujours d'après The Economist – il fait en revanche moins bien que les Bermudes ou Malte dans sa « vision politique».
Quant à l'environnement législatif hexagonal, il ne plait visiblement pas du tout à la rédaction du journal (ni aux analystes d'IBM) qui le classent au delà de la 25ème place mondiale.
Tout n'est pas noir. Il y a un peu de gris aussi. L'adoption des technologies par les français (grand public et entreprises) serait plutôt bonne... Mais au delà, tout de même, du top 10 des peuples les plus ouverts aux NTIC.
La réponse de la secrétaire d'Etat aux affaire numériques ne s'est pas faite attendre. Bien loin de remettre en cause les conclusions de cette étude, elle en profite pour réitérer l'urgente nécessité d'investir massivement (et de réaliser un « Grand Emprunt ») pour développer la fibre optique.
On notera que les pays francophones européens forment un trio compact. La Suisse et la Belgique occupent respectivement les rangs 19 et 21 du classement.
Au delà des questions de méthodologie, on peut se poser celle de la légitimité de l'étude.
Son premier auteur est en effet une entreprise partie prenante du secteur. Le deuxième est un journal provocateur, en croisade contre «l'Etat», qui ne se cache pas de défendre la libre entreprise, les privatisations, l'orthodoxie monétaire... ou la libéralisation des drogues durs. Un journal politiquement très marqué donc (mais un journal aussi extrêmement sérieux et populaire dont les titres assassins sont souvent marqués au sceau de l'humour anglais).
Bref, une étude qui parlera aux uns et s'attirera les foudres des autres.
Mais une étude qui possède au moins un mérite indubitable : celui d'avertir les décideurs politiques, économiques et IT pour qu'ils ne se reposent pas sur leurs lauriers.
Sous peine de réveil brutal.
Source : Classement 2010 de The Economist (pdf), le Tweet de NKM
Et vous ?
Que pensez-vous de cette étude ?
La France est-elle en retard dans les nouvelles technologies ou ce classement vous parait-il loin de la réalité des faits ?
La France prend elle trop de retard dans le monde IT ?
Une étude internationale d'IBM et The Economist laisse à penser que oui
La France prend elle trop de retard dans le monde IT ?
Une étude internationale d'IBM et The Economist laisse à penser que oui
Le , par Gordon Fowler
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