Après l’élection « surprise » de Donald Trump, Facebook a été accusé d’avoir influencé les campagnes présidentielles des États-Unis avec les fausses actualités et, au passage, donné un coup de pouce au candidat républicain, lui permettant d’accéder à la Maison-Blanche. Mark Zuckerberg a tout d’abord trouvé cette idée ridicule, avant de présenter ses excuses et commencer à prendre au sérieux le problème d'une possible ingérence russe dans l'élection américaine via les fausses actualités sur la plateforme de réseau social.
Facebook a ensuite découvert et déclaré que 10 millions de personnes avaient vu des publicités politiques achetées par la Russie, avant de revoir plus tard ses estimations à la hausse : 126 millions d'Américains pourraient avoir vu des contenus diffusés par les opérateurs de la propagande russe.
En novembre dernier, la firme de Mark Zuckerberg a donc été auditionnée par le Comité du renseignement du Sénat américain sur l'ingérence électorale russe sur les médias sociaux. À la suite de cette audition, Facebook a produit un rapport écrit pour répondre aux différentes questions qui lui ont été posées par le comité. Le rapport a été rendu au comité sénatorial le 8 janvier, mais n'a été rendu public que le jeudi.
Dans la lettre adressée au président du Comité du renseignement du Sénat américain, Facebook a admis avoir recommandé à certains utilisateurs des contenus produits par des opérateurs russes, ce qui confirme que le géant des réseaux sociaux avait sous-estimé à quel point les acteurs étrangers auraient pu manipuler sa plateforme pendant l'élection présidentielle de 2016.
« Cela est arrivé dans certains cas », a déclaré Facebook au Comité sénatorial des renseignements. Avant d'expliquer que « parce que nous n'étions pas conscients que ces pages n'étaient pas légitimes, elles étaient parfois recommandées lorsque les gens suivaient des pages similaires, par exemple. » Facebook répondait ainsi à une question de la sénatrice Susan Collins qui demandait si le moteur de recommandation de Facebook suggérait « à tout utilisateur de Facebook qu'il regarde, suive, ou se joigne à n'importe quelle page liée aux opérateurs russes ».
Facebook a également déclaré au Sénat avoir trouvé « un chevauchement insignifiant » entre les pages et les annonces créées par les acteurs russes et celles créées par la campagne électorale du président Donald Trump. En répondant à une autre question visant à savoir s'il existait une preuve de collusion potentielle entre Trump et le groupe russe sur les médias sociaux, le réseau social bleu a plutôt affirmé qu'il « ne croit pas être en mesure de corroborer ou de réfuter » de telles allégations.
Le Comité du renseignement du Sénat américain a aussi interrogé la société sur les revenus qu'elle avait tirés du contenu produit par l'Internet Research Agency, ou IRA, une organisation russe de diffusion de propagande sur Internet. À cette question, Facebook a répondu que les annonces n'étaient généralement pas diffusées sur les pages de l'IRA, ce qui pourrait apparemment rendre difficile d'estimer le montant exact, mais « nous nous attendons à ce que les revenus générés par ces annonces ne soient pas significatifs », assure le géant américain.
Cela dit, la société prévoit « augmenter de manière significative » le nombre de personnes travaillant sur l'intégrité électorale avant les élections de mi-mandat plus tard cette année, et a déclaré qu'elle allait embaucher « des gens qui enquêtent sur ce genre d'abus par des acteurs étrangers ».
Sources : BBC, Réponses de Facebook au Comité du renseignement du Sénat américain
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Fake news : Facebook admet avoir recommandé du contenu issu de la propagande russe à certains utilisateurs
Lors des élections présidentielles des USA
Fake news : Facebook admet avoir recommandé du contenu issu de la propagande russe à certains utilisateurs
Lors des élections présidentielles des USA
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !