En août dernier, James Damore, qui travaillait alors pour le compte de Google, a été licencié. La raison ? Un mémo qui a fait l’objet de critiques au sein de l’entreprise avant de devenir une affaire publique. Dans cette argumentation de dix pages, l’ancien employé de Google s’efforçait d’expliquer les inégalités du genre au sein de la tech par des « différences biologiques ». Il s’est érigé contre l’idée selon laquelle la différence de salaire entre hommes et femmes impliquait forcément du sexisme. En effet, de son point de vue, « les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et ces différences pourraient expliquer pourquoi les femmes ne sont pas représentées de manière égale dans la tech et [aux postes de responsabilité]. »
Si le PDG de Google, Sundar Pichai, avait défendu le droit des employés à exprimer leur point de vue, il a toutefois estimé que certaines parties de l’exposé sur les inégalités de genre dans la tech avaient violé le code de conduite de la société et franchit les limites en perpétuant des stéréotypes offensants sur le genre sur le lieu de travail.
Bien entendu, le PDG a pris cette décision après une concertation avec d’autres cadres supérieurs de l’entreprise. « Suggérer à un groupe de nos collègues des traits qui les rendent moins adaptés biologiquement à ce travail est offensant et pas correct », avait-il noté dans un communiqué.
Une décision qui a déçu Damore. Ce dernier a expliqué que « mon document de dix pages énonçait ce que je considérais comme un argument raisonné, bien étudié et de bonne foi, mais comme je l'ai dit, le point de vue que je défendais est généralement banni chez Google en raison de la "chambre d'écho idéologique" de l'entreprise. Mon licenciement confirme exactement ce point. »
En réponse à l'éventuelle action en justice, un porte-parole de Google a déclaré plus tôt ce mois-ci « Nous sommes impatients de défendre la poursuite de Damore devant le tribunal ». Il n’aura pas fallu bien longtemps pour voir cette éventualité devenir une réalité. En effet, après avoir préparé sa contre-attaque, Damore a porté plainte contre Google ce 8 janvier 2018.
Sundar Pichai, qui s’était jusqu’à lors tenu de faire le moindre commentaire quant au déroulement de cette affaire, est sorti de sa réserve. Le PDG de Google a déclaré que s’il ne regrette pas sa décision d’avoir mis un terme au contrat de Damore, il regrette que les gens l'interprètent comme un événement politiquement motivé. Lors d'une conversation en direct avec la journaliste et cofondatrice de Recode Kara Swisher, Ari Melber, animateur de MSNBC, et Susan Wojcicki, PDG de YouTube à San Francisco, Pichai a déclaré que la décision de licencier Damore visait à garantir que Google crée un environnement accueillant pour les femmes.
« Je regrette que les gens se méprennent sur le fait que nous avons pu en faire une croyance politique d'une manière ou d'une autre », a-t-il déclaré, précisant qu’il est « important pour les femmes chez Google, et pour toutes les personnes chez Google, de montrer que nous voulions créer un environnement inclusif. »
Lorsque Swisher a insisté sur la question du regret, Pichai a déclaré catégoriquement qu’il ne « le regrette pas ». Wojcicki, qui a parlé publiquement de la façon dont le mémo de Damore l'a affectée personnellement, a ajouté : « Je pense que c'était la bonne décision ». Et de continuer en disant que « si quelque chose viole notre code de conduite, nous devons être en mesure de réagir en conséquence. »
Source : TT
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Le PDG de Google ne regrette pas d'avoir renvoyé l'ancien Googler James Damore
Et assure qu'il ne s'agit pas là d'une décision politique
Le PDG de Google ne regrette pas d'avoir renvoyé l'ancien Googler James Damore
Et assure qu'il ne s'agit pas là d'une décision politique
Le , par Stéphane le calme
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