Uber a déclaré que 57 millions de ses comptes ont été touchés par un piratage dont elle a été la victime en 2016. Cependant, après avoir caché cet épisode pendant un an, l’entreprise n’a toujours pas donné de détails en fonction des pays touchés. Une situation qui n’a pas été du goût de la France. Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État chargé du Numérique, a écrit à Dara Khosrowshahi, le patron d’Uber, pour demander des explications sur ce piratage.
Mais, dans une plus grande mesure, le G29, qui rassemble les gendarmes européens de la vie privée et qui est actuellement présidé par la présidente de la CNIL française Isabelle Falque-Pierrotin, s’est réuni mercredi dernier à ce sujet, afin d’envisager une coordination des enquêtes. Manque de transparence, obligations d’information et de sécurité non respectées, etc. Les régulateurs ont de quoi sanctionner.
Ce jour-là, un groupe de travail a été créé pour se pencher sur le cas Uber : « Ce groupe de travail, dirigé par l'autorité néerlandaise de protection des données, sera composé à ce stade de représentants des autorités française, italienne, espagnole, belge et allemande et coordonnera les enquêtes nationales sur cette question importante », peut-on lire sur la page dédiée.
Bien entendu, le groupe de travail a reçu l’aval de la Commission. Lors d’une conférence de presse, la commissaire à la Justice Vera Jourova a fustigé l’irresponsabilité d’Uber. « Uber a attendu plus d'un an avant d'informer le public et ses consommateurs de cette faille » accuse-t-elle, avant de souligner que le RGPD permettra de mieux répondre à ce type de «comportement. »
Pour Giovanni Buttarelli, contrôleur européen de la protection des données, les législateurs de l'UE gagneraient à créer une nouvelle autorité centralisée pour la protection des données afin de superviser les enquêtes sur les atteintes à la vie privée qui affectent plus d'un État membre :
« Je pense qu'avec Uber, nous avons démontré immédiatement en tant qu'autorités de protection des données dans quelle mesure nous considérons qu'il est essentiel de coopérer. Nous avons établi un groupe de travail et nous synchronisons toutes nos actions. Donc, les enquêtes d'un point de vue formaliste vont être effectuées à l'échelle nationale, mais la substance de tout va maintenant être synchronisée. La même chose s'est produite avec la politique de confidentialité de Google et sur d'autres questions. Ici sur Uber, cela semble plus facile, car nous n'avons à ce stade que des questions de protection des données, de sécurité et de cybersécurité avec d'autres éléments – peut-être aussi du point de vue pénal, chantage et autre chose, qui devront être vérifiés. »
Source : Europa, entretien avec Giovanni Buttarelli
Uber : les autorités européennes de protection des données annoncent avoir formé un groupe de travail
Pour se pencher sur le cas de la société de VTC
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Le , par Stéphane le calme
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