Monsieur Ansip, vice-président chargé du marché unique numérique, a déclaré à ce propos : « Nous mettons fin aujourd'hui aux discriminations injustifiées lors des achats en ligne. C'est une excellente nouvelle pour les consommateurs. Les nouvelles règles permettront aux Européens de choisir le site web sur lequel ils souhaitent acheter, sans être bloqués ni redirigés. Ce vœu se réalisera d'ici à Noël de l'année prochaine. »
La commissaire Elżbieta Bieńkowska, chargée du marché intérieur, de l'industrie, de l'entrepreneuriat et des PME, a ajouté : « Nous nous employons à moderniser le marché unique de l'Union pour l'adapter au monde numérique en donnant aux consommateurs les mêmes possibilités d'accéder à l'éventail d'offres le plus large, que ce soit en entrant physiquement dans un magasin situé dans un autre pays ou en effectuant des achats en ligne. Prochaine étape : faire baisser les prix de la livraison transfrontière de colis, qui restent dissuasifs pour l'achat et la vente de produits entre pays de l'Union. »
La commissaire Mariya Gabriel, chargée de l'économie et de la société numériques, a conclu : « La fin des blocages géographiques injustifiés est un grand pas en avant pour les consommateurs et pour la construction d'un véritable marché unique numérique au service de tous. Profitant en outre de la portabilité et de la fin des frais d'itinérance, les Européens pourront, en ligne, acheter leur nouveau mobilier, réserver des chambres d'hôtel ou utiliser leur carte de crédit à l'étranger comme chez eux. »
Pour les citoyens, cela signifie qu'ils pourront acheter leurs appareils électriques en ligne, louer une voiture ou acheter des places de concert à l'étranger comme ils le font dans leur propre pays. Ils ne seront plus confrontés à des obstacles tels que la contrainte de payer avec une carte de débit ou de crédit émise dans un autre pays que le leur. Pour les entreprises, cela signifie une plus grande sécurité juridique pour exercer des activités à l'étranger.
Comme l'a déclaré Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, lors du sommet numérique de Tallinn qui s'est tenu en septembre dernier, les législateurs de l'UE doivent mener à bien les 24 propositions législatives que la Commission a présentées depuis le début de son mandat pour réaliser le marché unique numérique. La Commission européenne est disposée à aider le Parlement européen et le Conseil à négocier de bons accords, et elle l'a prouvé en permettant ce rapprochement des positions.
Les nouvelles règles définissent trois situations spécifiques dans lesquelles il n'existe ni justification ni critères objectifs permettant de concevoir un traitement différent a priori entre les clients de différents États membres. Ces cas sont les suivants.
- La vente de biens sans livraison physique. Exemple : un consommateur belge souhaite acheter un réfrigérateur et trouve la meilleure offre sur un site web allemand. Il pourra commander le produit et le retirer dans les locaux du négociant ou organiser lui-même la livraison à son domicile.
- La vente de services fournis par voie électronique. Exemple : une consommatrice bulgare souhaite acheter à une société espagnole des services d'hébergement pour son site web. Elle aura désormais accès au service, pourra s'enregistrer et acheter ce service sans avoir à payer de frais supplémentaires par rapport à un consommateur espagnol.
- La vente de services fournis dans un lieu physique précis. Exemple : une famille italienne peut acheter directement un voyage vers un parc d'attractions en France sans être redirigée vers un site internet italien.
Si le règlement n'impose pas d'obligation de vente et n'harmonise pas les prix, il interdit toutefois la discrimination en matière d'accès aux biens et aux services dans les cas où elle ne peut se justifier par des raisons objectives (par exemple, des obligations en matière de TVA ou des contraintes juridiques différentes).
La proposition ne s'applique pas aux contenus protégés par des droits d'auteur, notamment les services de diffusion de musique en streaming tels que Spotify et iTunes d'Apple, les livres électroniques, les séries télévisées et les films.
Le Parlement avait espéré inclure ces services, mais les industries musicales ont fait valoir avec succès que cela pourrait entraîner une augmentation des prix dans les pays où ces services sont moins chers.
Le Bureau européen des unions des consommateurs (BEUC) a fait valoir que, en excluant les matériaux protégés par le droit d'auteur, le choix du consommateur serait limité pour les personnes vivant ou étudiant à l'étranger.
« C'est particulièrement frustrant pour les consommateurs qui appartiennent à une minorité linguistique et qui aimeraient regarder des séries ou des films dans leur propre langue », a déclaré Monique Goyens, la directrice générale du BEUC, dans un communiqué.
Les nouvelles règles entreront en vigueur directement neuf mois après leur publication au Journal officiel, afin de permettre notamment aux petits opérateurs de s'adapter.
Source : communiqué de la Commission européenne