
qui a servi à contourner la sécurité de l'iPhone du terroriste
Durant l’affaire San Bernardino qui a opposé Apple au FBI l’année dernière, les forces de l’ordre ont annoncé avoir réussi à entrer dans l’iPhone appartenant à l’un des auteurs de l’attentat : « nous avons pu avoir accès aux données contenues dans l’iPhone de Farook et, par conséquent, n’avons plus besoin de l’aide d’Apple. »
La capacité qu’ont acquise les forces de l’ordre pour débloquer un iPhone par une méthode alternative soulève un certain nombre d’interrogations, notamment si la méthode utilisée pour déverrouiller l’appareil doit être publiée. D’ailleurs, les avocats d’Apple avaient précédemment indiqué que l’entreprise souhaite connaître la procédure qui a été utilisée pour déverrouiller son dispositif.
« D’un point de vue légal, ce qui s’est passé dans le cas San Bernardino ne signifie pas que le combat est terminé », a noté Esha Bhandari, avocat pour le compte de l’American Civil Liberties Union. Elle a rappelé qu’en général, le gouvernement passe par un processus où il décide s’il doit publier des informations relatives à certaines vulnérabilités afin que les éditeurs puissent les colmater. « J’espère qu’ils décideront de les donner à Apple afin que ces failles puissent être corrigées », a-t-elle déclaré, « mais si le gouvernement décide de classer l’outil, cela suggère qu’il n’ira probablement pas dans cette voie. »
Dans la perspective que le gouvernement ne lui donne pas ces informations, Apple a déclaré qu’il continuera à « améliorer la sécurité de nos produits étant donné que les menaces et les attaques sur nos données deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus sophistiquées. » L’entreprise a tout de même assuré qu’elle continuera à aider les forces de l’ordre dans leurs futures enquêtes.
Melanie Newman, porte-parole du département de la justice, a déclaré : « s’assurer que les forces de l’ordre puissent obtenir des informations numériques pour des questions de sécurité reste une priorité pour le gouvernement, que ce soit avec la coopération des parties adéquates ou via le tribunal si la coopération venait à échouer. » « Nous continuerons de chercher toutes les options possibles pour atteindre cet objectif, y compris chercher la coopération de constructeurs en nous appuyant sur la créativité à la fois dans le secteur privé et public. »
Face à cette déclaration, Riana Pfefferkorn, spécialiste en chiffrement et travaillant à la Stanford Center for Internet and Society, a estimé que « les tribunaux doivent être sceptiques lorsque le gouvernement déclare ne pas avoir d’autres options que d’obliger le constructeur d’un dispositif à apporter son assistance. » « Maintenant que le FBI a eu accès à cet iPhone, ils doivent donner le moyen utilisé à Apple. Apple devrait avoir l’opportunité de colmater cette faille, qui affecte vraisemblablement plusieurs autres iPhone. »
Pour atteindre cet objectif, Vice News, USA Today, et Associated Press ont entamé un processus judiciaire relatif à la liberté d'information pour que soit révélé le nom de l'outil, et donc du fournisseur, qui a servi au hacking mais également son prix.
Après plusieurs mois de batailles judiciaires, la Cour a donné raison au FBI, qui souhaitait ne pas donner des détails concernant l’outil de hack utilisé pour contourner la sécurité du iPhone de l’auteur de l’attentat.
Dans sa décision, la juge fédérale Tanya Chutkan a déclaré que désigner le vendeur et son coût équivaudrait à mettre une cible sur son dos et pourrait entraîner la perte ou le vol de l'outil qui a servi à faire le hack.
Le FBI a déclaré que les réseaux du fournisseur « ne sont pas aussi sophistiqués » que les siens, ce qui pourrait inciter à lancer des cyberattaques contre l'entreprise.
« Il est logique et plausible que le vendeur soit moins capable que le FBI de protéger ses informations exclusives face à une cyberattaque », a estimé le tribunal. « La conclusion du FBI selon laquelle la publication du nom du vendeur au public en général pourrait exposer les systèmes du fournisseur et, par conséquent, des informations cruciales sur la technologie à un risque d'incursion est raisonnable. »
Concernant la raison pour laquelle le tribunal a refusé que le prix d’achat du logiciel soit dévoilé, la juge a expliqué que « La publication du prix d'achat désignerait une valeur finie pour la technologie et aiderait les adversaires à déterminer si le FBI peut utiliser la technologie de façon générale pour accéder à leurs appareils chiffrés. »
Source : décision de justice
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