Le Premier ministre a tenu à redire un mot sur la logique d’ensemble dans laquelle ce plan s’inscrit : « Le gouvernement a été missionné pour mener à bien un projet de transformation en profondeur de notre pays. Pour ce faire nous avons décidé de nous appuyer sur deux leviers : d’abord le choix de nous engager dans des réformes économiques, fiscales et sociales pour veiller à la maîtrise de nos finances publiques. Ensuite nous voulons amplifier l’effet de ces réformes en les accompagnant par des investissements massifs. C’est tout l’objet de ce grand plan d’investissement qui va nous permettre d’accélérer l’adaptation de la France au XXIe siècle, de soutenir notre transition vers un nouveau modèle de croissance et de préparer l’avenir des générations futures. »
L’enveloppe globale du plan est de 57 milliards. Le Premier ministre a évoqué les grandes priorités suivantes :
- accélérer la transition écologique : c’est la continuité du plan climat qui a été présenté par le ministre d’État au début du mois de juillet. Il s’agit notamment d’amplifier le développement des énergies renouvelables, l’émergence d’un modèle de transport durable et l’effort de rénovation technique de bâtiments. À cette priorité seront affectés 20 milliards d’euros ;
- éditer une société de compétence et d’emploi : La France connaît un chômage de masse, qui touche avant tout les moins qualifiés. Le taux de chômage des Français sans diplôme est ainsi de 18 %, contre 6 % pour les Français ayant un diplôme bac + 2 et équivalent. Pour apporter une réponse concrète au chômage des moins qualifiés, le grand plan d’investissement formera 2 millions de personnes peu qualifiées et les accompagnera vers l’emploi.
Le ministre estime que cet axe est nécessaire « afin de faire cesser cette réalité vécue quotidiennement dans l’université française qui consiste à sélectionner par l’échec et qui voit un très grand nombre d’étudiants entrer à l’université et en sortir quatre ans après sans aucun diplôme ou aucune formation qualifiante. » Le ministre a évoqué une innovation pédagogique au sein de l’Éducation nationale. À cette priorité seront affectés 15 milliards d’euros ; - construire un État adapté à l’ère du numérique : il s’agit entre autres de soutenir la transition numérique du système public, en investissant dans les outils qui vont permettre de faire baisser les frais de fonctionnement. Sera mis en place un fonds de transformation de l’action publique doté de 700 millions d’euros pour financer des projets de modernisation et de transformation des services publics comme la généralisation du paiement électronique. À cette priorité seront affectés 9 milliards d’euros ;
- fonder le potentiel économique général sur l’innovation : l’innovation dans l’industrie, la culture et les services. Une priorité à laquelle seront affectés 13 milliards.
Concernant le numérique, le gouvernement estime que l’action publique doit se transformer pour intégrer les nouvelles technologies aux services publics et pour maîtriser durablement les dépenses publiques. Le grand plan d’investissement ambitionne de rendre l’État plus agile et d'améliorer la qualité et l’accessibilité des services publics, notamment en accélérant leur transformation numérique, et pour accompagner durablement la baisse des dépenses publiques. Le grand plan d’investissement aura pour objectif 100 % des services publics dématérialisés (hors délivrance des titres d’identité) et il permettra par ailleurs d‘investir pour réduire durablement la dépense publique d’ici 2022.
L’une des priorités de l’État est la médecine. Le gouvernement assure que notre système de santé et de sécurité sociale doit aussi se transformer pour intégrer les nouvelles technologies, répondre aux enjeux du territoire et trouver un équilibre financier. Le grand plan d’investissement mobilisera 4,9 milliards d’euros pour accélérer la numérisation du système de santé et de cohésion sociale, pour développer les maisons de santé dans les territoires en manque de médecins, pour moderniser les équipements hospitaliers et pour soutenir la recherche médicale.
Comme exemple d’action, l’État évoque la numérisation des hôpitaux et de leur environnement. Il s’agit d’accélérer la transformation numérique des établissements de santé pour rapprocher les hôpitaux de leurs patients. Les patients bénéficieront ainsi de services numériques comme la prise de rendez-vous et le paiement en ligne, de services en ligne de préadmission ou d’information sur l’hospitalisation de leurs proches, l’utilisation d’un dossier médical personnel universel, etc. L’ambition est également d’accélérer les liens entre l’hôpital et les professionnels de santé de ville : les services proposés faciliteront le partage d’informations sur leurs patients hospitalisés. Enfin, l’objectif est d’assurer l’harmonisation numérique des hôpitaux sur un même territoire, pour que le patient vive avec plus de facilité le passage d’un établissement à l’autre, par exemple, et bénéficie du même niveau de services. Un programme doté de 420 millions d’euros prendra la suite du programme Hôpital numérique pour mettre en œuvre ces nouvelles ambitions.
L’État parle également de l’accompagnement de la télémédecine. 50 millions d’euros seront destinés à généraliser la télémédecine, afin de renforcer la présence médicale dans les territoires, notamment dans les territoires ruraux et dans les territoires ultramarins, où l’organisation de téléconsultations permettra de faciliter l’accès aux soins. Le grand plan d’investissement soutiendra l’investissement dans les équipements numériques nécessaires, par exemple pour des consultations à distance ou des possibilités de paiement et de lecture de carte Vitale à distance.
Source : discours du Premier ministre, grand plan d'investissement (au format PDF)
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