
Les États-Unis et l’Union européenne ont mis sous pression les entreprises de médias sociaux, notamment Alphabet (avec YouTube), Twitter, Facebook et Microsoft en critiquant la mise en œuvre du code de bonne conduite approuvé par les plateformes en mai. La Commissaire à la justice, Věra Jourová, n’a pas manqué de souligner le manque de réactivité de ces grandes enseignes. Pour les gendarmes, les plateformes mettaient trop de temps à répondre : en effet, selon un rapport commandé par la Commission, seuls 40 % des signalements étaient examinés dans les 24 heures. Ce chiffre dépasse les 80 % après 48 heures.
En revanche, dans des pays comme l'Autriche et l'Italie, seuls 11 % et 4 % des contenus concernés sont ainsi supprimés dans les 24 heures. « Si Facebook, YouTube, Twitter et Microsoft veulent nous convaincre, moi et les ministres, que l’approche non législative peut fonctionner, il va falloir qu’ils agissent vite pour faire un sérieux effort dans les prochains mois », avait alors prévenu Věra Jourová.
Des critiques qui avaient pour objectif d’inciter les plateformes à multiplier leurs efforts de réaction. C’est dans ce contexte qu’elles ont mis sur pied une base de données partagée des contenus associés au terrorisme comme des images ou des vidéos de recrutement et de propagande. « Nous espérons que cette collaboration mènera à une plus grande efficacité alors que nous continuons à faire respecter nos politiques pour aider à freiner la question mondiale urgente du contenu terroriste en ligne », ont fait valoir les plateformes.
Néanmoins, les 299 649 comptes supprimés par Twitter parce qu’ils faisaient l’apologie du terrorisme représentent une baisse de 20 % comparée au semestre précédent. L’entreprise n’a pas évoqué de raison pouvant expliquer cela. Les trois quarts de ces comptes ont été suspendus avant même qu’ils n’aient eu le temps de publier leur premier tweet.
Le ministre de l'Intérieur de Grande-Bretagne, Amber Rudd, a fait une visite à Silicon Valley le mois dernier pour demander à Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube de redoubler d'efforts pour supprimer le contenu qui incite les militants après quatre attaques en Grande-Bretagne qui ont tué 36 personnes cette année.
« Les terroristes doivent être traités de la manière la plus sévère. Internet est leur principal outil de recrutement dont nous devons les priver ! » Le président américain Donald Trump a fait un tweet allant dans ce sens vendredi après un attentat dans le métro de Londres.
Moins de 1 % des suppressions de compte sont dues aux demandes du gouvernement, a assuré Twitter. 95 % résultent des efforts internes de la société pour lutter contre la radicalisation en ligne grâce aux outils développés en interne, contre 74 % lors de son dernier rapport semestriel de transparence.
Twitter définit l’apologie du terrorisme comme une incitation active ou des propos en faveur de la violence « associée à des organisations terroristes internationalement reconnues. »
La grande majorité des avis des gouvernements portaient sur des « comportements abusifs », qui incluent des menaces violentes, des harcèlements, des actes de haine ainsi que l'emprunt d'identité.
Twitter a déclaré avoir supprimé 935 897 comptes faisant l’apologie du terrorisme entre le 1er août 2015 et le 30 juin de cette année.
Au terme de son trimestre qui s’est achevé le 30 juin dernier, la plateforme a revendiqué avoir 328 millions d'utilisateurs actifs mensuels.
Twitter a déclaré avoir reçu environ 3 % de demandes légales et d’ordonnances judiciaires de plus qu’au premier semestre pour supprimer le contenu affiché par des utilisateurs.
Environ 90 % de ces demandes proviennent des quatre pays que sont la Turquie, la Russie, la France et l'Allemagne. La Turquie est le pays le plus demandeur de suppression de contenu avec des demandes représentant près de la moitié (45 %) des demandes mondiales.
Source : Twitter, Reuters
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