Le mois dernier, le FBI a informé les entreprises du secteur privé sur des renseignements indiquant que Kaspersky Lab, la société basée à Moscou spécialisée en cybersécurité, représente une menace pour la sécurité nationale.
L'objectif du FBI est que, comme l’a fait l’administration Trump, les entreprises américaines abandonnent à leur tour au plus vite ou s’abstiennent d’utiliser les solutions livrées par le Russe.
Dans sa campagne, lancée depuis le début de l’année, la section de contre-espionnage du FBI aurait d’abord fait des entreprises du secteur de l'énergie ainsi que celles qui utilisent des systèmes de contrôle industriel (ICS) et de contrôle de supervision et d'acquisition de données (SCADA) sa priorité.
À la lumière des cyberattaques successives qui ont été lancées contre le réseau électrique en Ukraine, le FBI s'est concentré sur ce secteur disposant d’infrastructures critiques.
En outre, le FBI aurait informé les grandes entreprises de technologie des États-Unis qui ont des partenariats de travail ou des ententes commerciales avec Kaspersky sur les produits (des routeurs aux machines virtuelles) qui touchent un large éventail d'entreprises et de civils américains.
Dans les briefings, les responsables du FBI auraient donné aux entreprises un aperçu de haut niveau de l'évaluation de la menace, y compris ce que la communauté de renseignement des États-Unis estime être une preuve de la coopération entre Kaspersky et les services de renseignement russes. Les responsables du FBI ont également porté plusieurs accusations spécifiques d'actes répréhensibles de Kaspersky. Entre autres, ils ont rappelé les tentatives de déstabilisation de la concurrence de Kaspersky qui ont été évoquées en 2015 par d'anciens employés de l’entreprise. Ces derniers avaient affirmé que, pour porter un coup à la concurrence, le logiciel avait identifié des fichiers bénins comme étant malveillants. Ils ont déclaré que la campagne secrète visait Microsoft Corp (MSFT.O), AVG Technologies NV (AVG.N), Avast Software et d'autres rivaux, en trompant certains utilisateurs pour les inciter à supprimer ou désactiver des fichiers importants sur les PC de leurs clients.
Certaines entreprises ont donc décidé de suspendre leur collaboration avec l’éditeur russe. Récemment, Best Buy, le numéro américain de la vente au détail de matériel électronique, a décidé de retirer les produits de sécurité de Kaspersky de son site Web et ses boutiques. L’entreprise n’a pas précisé si elle a pris cette décision conformément aux propositions du FBI, mais elle n’a pas dit le contraire.
Une situation qui a poussé Kaspersky à réagir. Dans un billet de blog, l’entreprise a déclaré :
« Actuellement, Kaspersky Lab a trois bureaux opérationnels en Amérique du Nord. Dans le cadre de son engagement continu envers le marché, la société prévoit d'ouvrir trois nouveaux bureaux dans la région en 2018 : Chicago, Los Angeles et Toronto. Étant donné que les ventes du gouvernement américain n’ont jamais été une partie importante de l'activité de l'entreprise en Amérique du Nord, Kaspersky Lab explore des opportunités pour optimiser le bureau de Washington DC responsable des offres de renseignements sur les menaces auprès des entités gouvernementales américaines.
« L'entreprise a opéré dans la région depuis 2005 et l'Amérique du Nord reste un marché stratégique pour Kaspersky Lab. L'unité nord-américaine de l'entreprise emploie près de 300 employés, y compris des membres de la Global Research and Analysis Team. Étendre la présence de l'entreprise dans la région permettra à Kaspersky Lab de mieux fournir à ses clients les meilleures solutions et services de cybersécurité. »
Eugène Kaspersky, fondateur et patron de l’entreprise, s’est empressé de publier sur son Tweet que « Malgré les turbulences géopolitiques, nous restons dévoués à nos clients nord-américains. Trois bureaux régionaux seront ouverts courant 2018. »
Source : Kaspersky, Tweet Eugène Kaspersky
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Le , par Stéphane le calme
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