
Le Japon est un pays dans lequel les seniors sont de plus en plus nombreux : 26 % de l’ensemble de la population de ce pays sont âgés d’au moins 65 ans. En 2016, le nombre de naissances est descendu sous le seuil symbolique du million, une première dans ce pays. Sans parler du fait que les Japonais sont de plus en plus nombreux (100 000 personnes en 2016) à abandonner leur travail pour aller s’occuper d’un parent plus vieux plutôt que de prendre soin d’un nouveau-né. Malgré tout, le Japon a l’un des taux de chômage les plus bas de la planète (moins de 2,8 %).
Paradoxalement, à cause de l’excédent d’emplois comparé à la faible demande, les travailleurs qualifiés se font de plus en plus rares au Japon. Lorsqu’ils sont disponibles, ils coûtent très cher. Les entreprises doivent fournir beaucoup d’effort pour attirer et conserver le personnel qualifié. Du coup, il devient plus intéressant pour certaines d’entre elles d’investir dans des machines pour remplacer les hommes plutôt que de recruter une main-d’œuvre qualifiée lorsqu’elle existe.
Face à ce défi, le gouvernement japonais a choisi de miser sur le renforcement de l’automation et la robotisation intensives de sa société au détriment de l’immigration. Cette solution pourrait paraître déconcertante pour un citoyen européen qui y verrait probablement davantage une menace pour l’accès à l’emploi et la cohésion sociale. Cependant, elle semble s’imposer de plus en plus comme un début de solution aux besoins spécifiques du Japon au vu de sa démographie déclinante. En l’absence d’une politique claire favorisant l’immigration de masse, les entreprises nippones, tous secteurs confondus, ont décidé de parier leur avenir sur les robots et des technologies d’information.
Le Japon jouit d’une très forte culture favorable à la robotique et à l’automation. En l’absence de ressources naturelles abondantes pour soutenir ses projets de développement, le Japon a réussi à se construire grâce aux progrès technologiques d’avant-garde qu’il a su développer et sa capacité à automatiser. L’approche des Japonais leur donne une relation particulière moins sceptique sur la cohabitation homme-machine. Pour eux, les machines ne représentent pas d'obstacles susceptibles de mettre en péril la position des hommes dans le monde.
Source : Bloomberg, Transcontinentale
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