D’après le New York Times, Apple a entrepris d’éjecter de son App Store les applications développées pour le public iranien. La raison ? Les restrictions commerciales américaines avec ce pays. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Apple n’a aucune présence dans le pays et n’offre même pas une version iranienne de sa vitrine de téléchargement.
Mais cela n’a pas empêché que les développeurs iraniens proposent des milliers d’applications à leurs compatriotes via des versions d’App Stores d’autres pays, parmi lesquelles la version américaine.
Jeudi, Apple a supprimé Snapp, une application qui propose un service similaire à Uber et qui est populaire en Iran. Une suppression qui a été précédée par d’autres du même ordre durant ces dernières semaines et qui concerne des applications de livraisons de nourriture, d’achats et d’autres services.
Dans un message adressé aux développeurs iraniens dont les applications ont été affectées par le bannissement, Apple a déclaré : « Sous la réglementation sur les sanctions américaines, l'App Store ne peut pas héberger, distribuer ou faire des affaires avec des applications ou des développeurs connectés à certains pays sous embargo américain. »
Mahdi Taghizadeh, cofondateur de DelionFoods, un service de livraison de nourriture en ligne, a déclaré que son application faisait partie de celles qui avaient été retirées. « Nous travaillons si dur et devons nous battre tout le temps, et maintenant ça », a-t-il déclaré lors d'une interview. « Les gens qui disposent d’un iPhone ne peuvent plus télécharger aucune des applications populaires. Imaginez si, aux États-Unis, vous ne pouviez pas obtenir Uber sur votre téléphone. »
Taghizadeh a lancé une campagne en ligne pour dénoncer cette mesure. Il a choisi de commencer par Twitter en lançant le hashtag #StopRemovingIranianApps, pour faire pression sur Apple afin que l’entreprise mette fin à cette situation. Le New York Times rappelle cependant que le gouvernement iranien a bloqué Twitter dans le pays. Aussi, seule l’utilisation de moyens détournés comme un VPN peut permettre aux utilisateurs de se rendre sur le réseau social.
Le mot d’ordre a été suivi par plusieurs personnes et nous pouvons voir des Tweets comme celui qui rappelle que « Bannir les applications pour des gens de certains pays est un acte contre le peuple et non contre le gouvernement », ou un autre qui invite Apple à admettre « Qu’il n’y a rien de plus menaçant pour la sécurité nationale des États-Unis que plus d’Iraniens prenant un taxi. » Un autre a demandé « Pourquoi ne pouvons-nous pas publier nos applications sur l’App Store ? Nous sommes des développeurs, au même titre que les autres. »
Google, qui permet aux développeurs Android de publier des applications en Iran tant qu'elles n'impliquent pas d'achats, ne semble pas avoir pris une action similaire contre les applications iraniennes dans son magasin Play, et les règles de sa vitrine en ligne autorisent la distribution des applications dans le pays.
Apple a demandé aux développeurs iraniens en février de supprimer toutes les options de paiement de leurs applications afin d'empêcher que l’argent iranien n’entre aux États-Unis en violation des sanctions. L'Iran a alors développé son propre système de paiement en ligne interne, baptisé shaparak. Après l'avis d’Apple, presque toutes les applications iraniennes, y compris Snapp, se sont tournées vers d’autres alternatives que les moyens de paiement proposés aux développeurs par Apple comme shaparak, le paiement en espèce ou d’autres moyens de paiement.
« La suppression complète des applications iraniennes par Apple signifie que notre travail sera beaucoup plus compliqué », a déclaré Taghizadeh. Sa société a lancé une campagne en ligne pour attirer plus de clients, mais a décidé de mettre fin à ces efforts pour le moment. « À quoi ça sert si les gens ne peuvent pas télécharger votre application ? »
Le nouveau ministre iranien des Télécommunications, Mohammad Javad Azari Jahromi, s'est plaint sur Twitter de la décision d'Apple de supprimer les applications et a déclaré qu'il envisageait de lancer des poursuites.
En effet, selon lui, « 11 pour cent du marché des téléphones portables en Iran appartient à Apple ». Il a ajouté que « Respecter les droits des clients est un principe aujourd'hui qu'Apple n'a pas honoré. Nous poursuivrons légalement la suppression des applications. »
Source : New York Times
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Apple a décidé de supprimer des applications développées pour le public iranien de son App Store
Au nom de l'embargo américain
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Le , par Stéphane le calme
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