Dans ce contexte, la question de savoir comment trouver le responsable et le point de contamination précis demeure. Mais des poids lourds de l’agroalimentaire pensent avoir trouvé en la blockchain un élément de réponse.
Pour rappel, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
En mars 2017, IBM a dévoilé son offre BaaS (Blockchain as a Service). Désormais, Nestlé, Unilever, Walmart, Dole, Driscoll’s, Golden State Foods, Kroger, McCormick and Company, McLane Company et Tyson Foods ont décidé de s’appuyer sur la technologie de l’équipementier pour travailler sur la traçabilité des denrées périssables. Accélérer l'accès à des informations fiables permettrait de réduire les risques sanitaires en cas de problèmes.
Avec la blockchain, trouver des informations comme l’origine, le conditionnement et le mouvement des denrées alimentaires sera une affaire de quelques secondes pour les agroalimentaires.
« L'opportunité que nous partageons est de fournir une transparence à travers l'écosystème aujourd'hui », a expliqué Brigid McDermott, vice-président d’IBM pour le développement de l’activité Blockchain.
Selon elle, concevoir une blockchain équivaut à la fois à apporter une « solution brillante » tout en assurant une « croissance de l’écosystème ».
« C'est ce que nous essayons de faire », a-t-elle déclaré. « Nous essayons d'utiliser cela pour obtenir cette transparence dans l'ensemble du système afin que nous puissions trouver le problème, afin que les gens puissent gérer des systèmes plus sûrs, des chaînes d'approvisionnement alimentaires plus sûres. »
La collaboration entre Walmart et IBM sur le sujet n’est pas une première. En effet, il y a quelques mois, Wallmart a lancé des projets blockchain et Internet des objets pour améliorer la traçabilité des produits alimentaires. L’américain s'est notamment appuyé sur la solution cognitive IdO Watson d’IBM. Lors d'une réunion des actionnaires en juin, Frank Yiannas, vice-président de la sécurité alimentaire à Walmart, a démontré l’importance du processus de suivi des informations à l'aide d’une blockchain.
« La technologie blockchain permet d’entrer dans une nouvelle ère de transparence de bout en bout dans le système alimentaire mondial – ce qui équivaut à éclairer les participants des écosystèmes alimentaires qui favoriseront davantage les actions et les comportements responsables », a déclaré Yiannas dans un communiqué de presse mardi.
« Elle permet également à tous les participants de partager des informations rapidement et avec confiance dans un réseau de confiance solide. Ceci est essentiel pour que le système alimentaire mondial demeure sécurisé pour tous. »
Selon des experts, la technologie pourrait fournir un réseau d'information sécurisé et transparent et révolutionner les industries allant des soins de santé à l'agriculture.
« Nous voyons d'autres industries comme l'énergie, la santé et le marketing, envisager une transformation qui pourrait vraiment se produire », a déclaré McDermott d'IBM. « Et je pense que c'est en partie parce que la transformation que vous voyez arriver avec la blockchain peut provenir de différents domaines. »
La plateforme d’IBM s’appuie sur les deux projets open source pilotés par la fondation Linux, le framework Hyperledger Fabric v1.0 et l’outil Hyperledger Composer pour la gestion des contrats. Elle permet à différentes parties prenantes de développer et d’opérer ensemble des réseaux blockchains. Le fournisseur apporte également une offre de conseil pour aider les entreprises à bâtir des réseaux sur la blockchain, à les opérer, les gouverner et les sécuriser.
Sur le volet développement, les équipes pourront se focaliser sur les cas d’usage et créer des langages métier en JavaScript. Selon IBM, les API fournies donnent la possibilité de se concentrer sur les aspects métier, sans devoir verser dans des considérations trop techniques, ce qui permettra à la plupart des développeurs de s’aventurer dans ce type de projet. Sur le volet gouvernance, la plateforme apporte à tous les participants un niveau de contrôle, en empêchant toute prise de contrôle exclusive par un seul des membres.
Source : CNBC
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