
Le surinvestissement est-il une raison d'échec ?
La Silicon Valley est sans doute le cœur battant des industries de pointe aux États-Unis. Cette région qui n’est pas une vallée à proprement parler comprend 3 millions d’habitants et 6000 entreprises de haute technologie. Son PIB est l’équivalent d’un pays comme le Chili.
L’image mythique de la Silicon Valley s’est forgée sur des entreprises, des jeunes pousses ou startups souvent parties de rien dans une résidence familiale (suivant l'exemple du garage Hewlett-Packard où avait été lancé en 1939 Hewlett-Packard à Palo Alto, devenu un musée, symbole du rêve américain et monument historique) pour devenir des géants technologiques et industriels (comme Apple à Cupertino ou Sun Microsystems et Intel à Santa Clara). Aujourd’hui encore, cette région reste l’épicentre technologique principal de la Californie où des investisseurs et des fonds de capital-risque cherchent sans cesse des idées et des porteurs de projets à financer.
Si tout le monde est fasciné par les success-stories de la Silicon Valley, il ne faut pas pour autant négliger la partie cachée de l’iceberg, car dans cette région, pour chaque startup évaluée à plus d’un milliard de dollars, il y a un nombre fulgurant de projets qui ont échoué, poussant les jeunes pousses à licencier leurs ingénieurs et envoyer des remerciements à leurs clients avant de fermer les portes pour toujours. Après leur faillite, ces startups emportent avec elles des centaines de millions de dollars de financement et de capitaux de VC partis en fumée, ce qui nous pousse à nous demander si le surinvestissement ne constitue pas l'une des raisons de l'échec des jeunes pousses.
Alors qu’on est au milieu de l’année 2017, plusieurs startups américaines ont déjà annoncé avoir fermé les portes. De Beepi (qui était évalué à 560 millions de dollars) qui a fermé les portes en février à Jawbone qui vient d’annoncer sa liquidation judiciaire alors qu’il était évalué à 3 milliards de dollars, voici les startups qui ont tout perdu jusqu’à présent en 2017.
Beepi : 2013 - février 2017
Les fondateurs de Beepi Ale Resnik et Owen Savir
Levée de fonds : 150 millions de $
Évaluation maximale : 560 millions de $
Beepi a lancé une plateforme d’achat et de vente de voitures d’occasion et qui a été fermée durant le mois de février. Deux entreprises concurrentes Fair.com et DGDG ont pensé à racheter l’entreprise, mais le rachat n’a pu s’établir. Finalement, l’entreprise a fait faillite.
Quixey : 2009 - février 2017
Levée de fonds : 133 millions de $
Évaluation maximale : 600 millions de $
Quixey a lancé un moteur de recherche pour applications, la startup a inventé un nouveau type de recherche qu’elle a appelé « recherche fonctionnelle ». Elle permet de rassembler les informations sur les applications à partir de plusieurs sources (sites web, blogs, réseaux sociaux…). Cette technologie a permis aux utilisateurs de faire des recherches sur plusieurs plateformes en utilisant différents appareils mobiles. Il apparait que l’entreprise n’a jamais su comment vraiment monétiser sa technologie, malgré le fait qu’elle a changé son PDG et fondateur Tomer Kagan en mars 2016.
Yik Yak : 2013 - avril 2017
Levée de fonds : 73 millions de $
Évaluation maximale : 400 millions de $
Yik Yak a été une application de réseau social anonyme lancé pour iOS et Android et qui a fait l’objet de nombreux scandales de harcèlement dans des universités américaines. L’entreprise a annoncé qu’elle va fermer ses portes le 28 avril, après avoir eu des difficultés à garder les utilisateurs sur sa plateforme. Néanmoins, le groupe d’ingénierie de Yik Yak a pu rejoindre Square, une entreprise de paiements, pour la somme de 3 millions de dollars.
Maple : 2014 - mai 2017
Levée de fonds : 29 millions de $
Évaluation maximale : 115 millions de $
Maple a été un service de livraison de repas basé à New York fermé le 8 mai. Le service a été réputé par son modèle unique incluant les pourboires et les frais de livraison inclus dans ses prix ainsi qu’un cookie offert avec tous les repas. Avant sa fermeture, la plateforme concurrente Deliveroo a acquis l’équipe de Maple.
Sprig : 2013 - mai 2017
Levée de fonds : 57 millions de $
Évaluation maximale : 110 millions de $
Sprig a été un service de livraison de repas de haute qualité et sur demande, sa dernière livraison a eu lieu le 26 mai. Le service s’est démarqué par sa vitesse de livraison qui ne dépasse pas les 15 minutes et le fait qu’il offre des produits locaux. Mais son modèle économique n’a pas pu rivaliser avec la concurrence dont les offres sont très meilleur marché. Dans une note publiée sur le site de Sprig, le fondateur et PDG de la startup Gagan Biyani a déclaré que « la complexité de contrôler la production de repas jusqu’à la livraison a été un défi. »
Hello : 2012 - juin 2017
Levée de fonds : 40 millions de $
Évaluation maximale : 300 millions de $
Hello a été l’entreprise derrière le détecteur de sommeil Sense conçu pour être posé dans les chambres des utilisateurs au lieu de les mettre sur leurs poignets. La startup a fermé les portes le mois dernier après avoir échoué à trouver un acheteur.
Hello a fait ses premiers pas sur Kickstarter, et a même pu conclure un accord pour commercialiser Sense dans les rayons de Target et Best Buy. Mais malgré cet accord, Hello n’a pas été au rendez-vous du succès.
Jawbone : 1997 - juillet 2017
Hosain Rahman, PDG et co-fondateur de Jawbone
Levée de fonds : 1 milliard de $
Évaluation maximale : 3 milliards de $
Jawbone a été pendant des années un pionnier des objets connectés et les wearables, l’entreprise s’est concentrée sur les trackers de fitness et les haut-parleurs portatifs, mais elle a eu des soucis financiers avec ses vendeurs. Jeudi, des sources ont confirmé que Jawbone est entré en liquidation judiciaire. Son PDG et fondateur Hosain Rahman a lancé une nouvelle entreprise appelée Jawbone Health Hub spécialisée dans le matériel de santé et les logiciels de l’espace.
Source : Business Insider
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