
Les résultats d’une étude de Hadopi
Avec la fermeture récente du site de téléchargement illégal t411, on sait au moins que les utilisateurs de ce genre de sites courent certains risques. Du moins, c’est le cas, s’il s’agit d’utilisateurs qui mettent en ligne une grande quantité de contenu, comme l’ont laissé entendre la Sacem et l’Alpa. Mais Hadopi nous donne une autre version des risques encourus par les utilisateurs de sites de pirates.
Comme par coïncidence, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) vient de publier les résultats d’une étude sur les risques auxquels s’exposent les internautes en visitant les sites comme t411, c’est-à-dire de la grande famille des sites de téléchargement illégal (en streaming, en échange par P2P ou en téléchargement direct). Du 25 janvier au 2 février 2017, L’IFOP et Hadopi ont interrogé plus de 1500 internautes dont 798 avaient des pratiques illicites, c'est-à-dire qui consomment des produits culturels de manière illégale, soit de façon exclusivement illégale, soit en mixant pratiques légales et illégales. Hadopi a d’abord mené des travaux d’observation du Web sur 62 sites manifestement illicites et a abouti à une première évaluation des risques et désagréments que présente leur visite par les internautes. Ceux-ci ont été classés en nuisances et préjudices.
Nuisances :
- affichage de faux messages alarmants pour vous inciter à acheter ou à installer, ex. un outil d'amélioration de performances ou un antivirus inutiles ou à des prix démesurés ;
- augmentation importante de courriers indésirables (spams) reçus dans votre boîte mail après avoir laissé votre adresse sur un site ;
- ralentissement soudain de votre appareil informatique lié à l'infection présumée par un virus ou un logiciel malveillant ;
- apparition de publicités destinées à des publics adultes (contenus pornographiques, sites de jeux) lors de votre navigation sur Internet ;
- apparition importante et soudaine de nombreuses publicités s'affichant lors de votre navigation ;
- une modification des réglages par défaut de votre navigateur contre votre volonté.
Préjudices :
- perte d'argent à la suite d'un vol de vos coordonnées bancaires ou d'une usurpation de vos moyens de paiement ;
- vous faire usurper votre identité sur un site ou service nécessitant un compte utilisateur (réseau social, site de jeux…) ;
- être victime d'une arnaque consistant à souscrire un abonnement non désiré après avoir répondu à un formulaire prétexte ;
- achat, à votre insu, de produits ou prestations avec les identifiants de votre compte sur un site marchand ;
- utilisation à votre insu de votre boîte mail qui se met à envoyer des mails non sollicités (spams) à vos contacts sans votre consentement ;
- ne plus réussir à accéder à vos fichiers personnels (ils ne s'ouvrent plus ou sont illisibles) et devoir payer pour les récupérer (infection par un ransomware).
L’étude montre avant tout que dans leur ensemble, les internautes ont déclaré avoir connaissance de ces nuisances et préjudices auxquels ils sont exposés sur Internet. Chaque risque est connu par au moins 80 % des répondants. Le graphique suivant montre que les nuisances que peuvent constituer l’apparition intempestive de publicités, la réception de spams ou l’affichage de faux messages d’alerte ont été expérimentées par la plupart des internautes (consommateurs illégaux ou non). En ce qui concerne la confrontation à un véritable préjudice (arnaque, usurpation d’identité…), elle est plus rare, mais concerne tout de même 41 % des internautes.
Question : Voici une liste de préjudices ou nuisances auxquels vous pouvez être confrontés en naviguant sur Internet. Pour chacun de ces risques, indiquez si ça vous est arrivé une fois ou plusieurs fois
L’étude va plus loin pour faire remarquer que, si ces menaces guettent tous les internautes, ceux qui s’adonnent au téléchargement illicite d’œuvres culturelles sont les plus impactés.
Pourcentage d’internautes impactés par les nuisances et préjudices selon le type de consommation (légale ou illégale).
Dans son rapport, Hadopi note donc que le risque est un facteur important incitant les internautes à une consommation plus souvent légale. Cette conclusion émane notamment des prochains résultats de l’étude.
83 % des consommateurs ou anciens consommateurs aux pratiques illicites ont modifié ou diminué leur façon de consommer pour se protéger. Hadopi s’est intéressé à l’évolution de la consommation illégale pour limiter les risques d’infection. Il a été en effet demandé aux consommateurs aux usages illicites s’ils ont modifié leur façon de consommer les produits afin de se protéger des éventuels risques sur Internet. La réponse est détaillée dans le graphique suivant :
70 % des consommateurs qui ont diminué ou arrêté la fréquentation de sites illégaux disent rencontrer moins de problèmes qu'avant ou plus aucun problème. Il a également été demandé aux internautes qui ont changé, diminué ou arrêté leur fréquentation de sites illégaux comment évoluent les préjudices et nuisances subis depuis leur changement de comportement. La réponse dans le graphique suivant :
Source : Rapport de l’IFOP et Hadopi
Et vous ?


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