
selon des professeurs
Pour un simple devoir qui consistait à écrire un code qui permettrait à un ordinateur de visiter des pages Web situées sur un autre, deux élèves de la classe de H. E. Dunsmore à l'Université de Purdue ont rendu près de 100 lignes de code identiques. Le fruit du hasard ou le résultat d’une tricherie ?
En examinant leur travail, M. Dunsmore, un ancien professeur de sciences informatiques, a vu un passage qu'il a considéré comme « l'arme du crime » :
Code : | Sélectionner tout |
1 2 3 | Boolean Done = true; While (! Done) { |
Étant donné qu’ils ont écrit la condition Done avec le point d’exclamation dans la boucle While (en programmation, ce symbole renvoie à “NON”), le programme a traduit la condition en “PAS VRAI”, ce qui fait que tout le code dans la boucle While a été ignoré et les deux élèves ont échoué à l’exercice. Dans une classe d'environ 450 étudiants, ils étaient les seuls à avoir commis cette erreur qui leur a été fatale.
« C'est une preuve assez forte que l'un a copié l'autre », a déclaré M. Dunsmore. Plus tard, ils ont avoué la collusion. »
L’intérêt pour les cursus en sciences informatiques est allé grandissant, boosté par des éléments comme les salaires des ingénieurs de grandes entreprises technologiques (Facebook, Google, Microsoft, etc.), les séries télévisées, un phénomène de mode ou autres. Cependant, il s’est accompagné d’un effet secondaire indésirable : la tricherie. Plusieurs étudiants ont déjà été attrapés après avoir emprunté du code informatique à leurs camarades ou sur Internet.
« Il y a beaucoup de discussions à ce sujet, à la fois dans le département et également dans le domaine », a déclaré Randy H. Katz, professeur au Département d'ingénierie électrique et informatique de l'Université de Californie, Berkeley, qui a découvert en un an qu'environ 100 de ses 700 étudiants dans une catégorie avaient violé la politique du cours autour du code sur la collaboration ou la copie.
Les professeurs d'informatique ont décidé de procéder par des avertissements sévères au début de chaque cours et certains d’entre eux ont opté pour déployer un logiciel afin de détecter le plagiat. Cette méthode leur a permis de trouver de nombreux fraudeurs.
À l'Université Brown, plus de la moitié des 49 allégations de violations du code académique l'an dernier ont impliqué une tricherie en informatique. À Stanford, jusqu'à 20 % des étudiants dans un cours de sciences informatiques en 2015 ont été signalés pour tricherie.
Harvard n’est pas en reste, puisque l’école s’est distinguée négativement l’automne dernier : selon The Harvard Crimson, plus de 60 des étudiants ont été référés au conseil d'honneur de l'université, un comité qui examine les allégations de malhonnêteté scolaire, comme le plagiat et les violations du code d'honneur.
Dans les entrevues, les professeurs et les étudiants ont déclaré que les causes n'étaient pas difficiles à repérer. En effet, pour certains étudiants attirés par ces cours, il n’est pas aisé de développer. La mayonnaise peut demander beaucoup de temps avant de prendre.
Certains ont expliqué que des plateformes comme GitHub peuvent avoir la réponse à un devoir que les étudiants ont du mal à résoudre et posté par une personne qui a précédemment suivi le cours.
« Vous avez des étudiants qui ont eu du mal à passer un tiers de leur temps sur leurs ensembles de problèmes avec l'option de copier sur Internet », a déclaré Jackson Wagner, qui a suivi le cours Harvard en 2015 sans avoir été inquiété par des accusations de plagiat. « C'est la raison pour laquelle les gens trichent ».
Ce qui peut sembler déroutant pour certains est l'éthique collaborative qui est cultivée chez les développeurs, ce qui encourage le partage de code d’une manière qui n’est pas acceptable dans une classe. Les professeurs permettent également souvent aux étudiants de discuter de problèmes entre eux, mais pas de partager leur code, une politique que certains élèves estiment brumeuse quant à ce qui constitue un acte de tricherie.
Les copieurs peuvent essayer de couvrir leurs traces en remplaçant les mots par des synonymes, comme 0 au lieu de NULL, ou en remplaçant les noms de l'auteur original par des variables propres. Dans un exemple hypothétique de tricherie qu’il voit parfois, Thomas Doeppner, vice-président du département informatique à Brown, a fourni un extrait de codage pour un programme qui traverse un labyrinthe :
Code : | Sélectionner tout |
1 2 3 4 | struct visit_list node; node.row = row; node.col = col; node.next = NULL; |
Quelqu’un qui copie le code et essaye de le mettre à sa sauce pourrait écrire :
Code : | Sélectionner tout |
1 2 3 4 | struct rooms_visited room; room.r = r; room.c = c; room.link = 0; |
D’ordinaire, un logiciel anti-tricherie peut découvrir ces astuces. L'un d’eux, qui a été développé par Dr Aiken, s'appelle MOSS, pour Measure of Software Similarity. Un autre programme, développé par une société britannique Codio, surveille les frappes des élèves : des frappes qui sont soudaines vont soulever des questions sur l'origine du code.
Source : New York Times
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