« L’ADN est le support de stockage le plus dense de l’univers. C’est la raison pour laquelle les gens s’y intéressent. Nous essayons d’aller vers une croissance exponentielle de la quantité de données qu’il est possible de stocker, » peut-on lire dans un billet de blog du MIT Technology Review.
Microsoft possède déjà un prototype de système de stockage à base d’ADN. Il est le fruit de travaux de recherches menés en partenariat avec l’université de Washington (UW). Le Seattle Times fait en effet partie des médias qui, en 2016, ont annoncé qu’une équipe conjointe UW-Microsoft a réussi à encoder et décoder approximativement 200 Mo de données sur des molécules d’ADN synthétiques. Karin Strauss, chercheur en chef de l’équipe Microsoft avait alors déclaré que « les systèmes de stockage à base d’ADN comme celui dont on vient de faire la démonstration peuvent permettre le stockage d’un milliard de gigaoctets de données sur 16 cm3 ».
« Le stockage d’une telle quantité de données par le biais des moyens conventionnels demanderait que l’on dispose d’un centre de données de la taille d’un entrepôt », avait-elle ajouté. Les chercheurs ont également souligné que les systèmes de stockage à base d’ADN sont durables. Ils ont indiqué qu’en comparaison aux autres supports de stockage comme les disques durs, bandes magnétiques et DVD qui permettent l’accès aux données après des durées respectivement estimées en années, décennies et en siècles, ceux à base d’ADN permettraient un accès aux données après des milliers d’années. L’utilisation des molécules d’ADN apparaît donc comme la solution ultime à la mise sur pied de systèmes de stockage denses et durables.
Si densité et durabilité sont au rendez-vous avec les systèmes de stockage à base d’ADN, il y a encore d’importants obstacles avant que des systèmes commerciaux puissent voir le jour. Du point de vue technique, l’écriture et la lecture des données se font encore très lentement. Les chercheurs ont en effet révélé que l’écriture se fait au rythme de 400 octets à la seconde, ce qui est infiniment peu en comparaison de ce que Microsoft recherche comme performances, à savoir 100 Mo par seconde. Au-delà des considérations techniques, il y a les problèmes de coût qu’il faut prendre en compte. Microsoft fait en effet état de ce que l’achat du matériel ADN nécessaire pour mettre en place le système de stockage de 200 Mo a coûté 800 000 dollars.
« Le problème principal avec les systèmes de stockage à base d’ADN est le coût », rappelle le professeur Yaniv Erlich de l’université de Columbia, lui-même auteur d’une nouvelle approche de stockage à base d’ADN. Et d’ajouter : « la principale question est celle de savoir si Microsoft a résolu ce problème. Je ne vois rien dans leurs travaux qui montre qu’il y a eu des avancées par rapport à cet aspect, mais peut-être ont-ils prévu quelque chose ». Chez Microsoft en tout cas, on projette la mise sur pied d’un prototype commercial dans trois ans. Il sera testé dans un des centres de données de la firme.
Source : MIT Technology Review
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Le , par Patrick Ruiz
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