La réalité, appuyée par de nombreuses études, montre qu’un travailleur est plus productif quand il est heureux. Ainsi, pour booster la productivité de leurs employés, certaines entreprises essaient de créer un environnement qui permet à ces derniers d’être plus heureux afin qu’en retour, ils puissent les aider à atteindre leurs objectifs. Le bien-être d’un travailleur est toutefois lié avant tout à son métier. Par exemple, un ouvrier d’une usine d’assemblage d’iPhone en Chine ne sera certainement pas plus heureux qu’un ingénieur de la Silicon Valley.
L’une des manières de rendre les travailleurs plus heureux est de jouer sur les facteurs susceptibles de les rendre moins heureux ou mécontents et d’en minimiser l’impact. Cela passe donc d’abord par la détermination de ces facteurs.
Dans une étude, quatre chercheurs de quatre universités basées en Allemagne, Italie, Finlande et Norvège ont voulu déterminer le niveau de bonheur des développeurs. Entendons ici par bonheur, le fait que les développeurs soient heureux ou non. Dans leur étude, les chercheurs mesurent d’abord le niveau de bonheur de ces derniers, avant de mettre en évidence les facteurs les plus susceptibles de rendre un développeur moins heureux, mécontent ou encore triste au travail.
Distribution du niveau de bonheur des développeurs au travail
Les chercheurs ont réalisé un sondage quantitatif et qualitatif de 2200 développeurs sélectionnés sur GitHub. Ils ont également utilisé le SPANE-B (une métrique utilisée en psychologie) pour mesurer le niveau de bonheur des développeurs. Sur les 2220 développeurs, ils ont pu obtenir un échantillon riche et équilibré de 1318 réponses complètes.
Le niveau de bonheur mesuré avec la métrique SPANE-B varie de -24 à 24. Dans le cas de cette étude, les développeurs ont eu des scores allant de -16 à 24 et une moyenne de 9,05. D’après les chercheurs, cela veut dire que les développeurs sont « un peu heureux », puisque même dans le pire des cas, ils n'étaient pas totalement malheureux, alors que dans les meilleurs cas, ils étaient totalement heureux.
Pourquoi les développeurs pourraient-ils ne pas être assez heureux au travail : le top 10 des causes
Si les développeurs sont une population un peu heureuse d’après l’étude, les chercheurs pensent que la nécessité de limiter leur malheur ou mécontentement demeure. Ils se sont donc intéressés aux facteurs qui pourraient influer négativement sur le bonheur des développeurs au travail. Ils en ont identifié 219, avant de mettre en évidence le top 10.
Être bloqué dans la résolution d'un problème. C'est de loin la cause la plus importante. Comme le rappellent les chercheurs, le développement de logiciels est essentiellement composé d'activités de résolution de problèmes, souvent exigeantes intellectuellement. Il est fréquent que les développeurs soient bloqués dans le codage, le débogage et toutes sortes d'autres tâches. Beaucoup de développeurs ont dit se sentir vraiment mécontents quand ils rencontrent des problèmes qu'ils n'arrivent pas à résoudre ou contourner.
La pression du temps. La plupart du temps, c'est une situation dans laquelle les développeurs se retrouvent lorsqu'on leur impose des délais serrés. D'après l'étude, c'est l'une des principales raisons pour lesquelles les développeurs peuvent être mécontents au travail.
De mauvaises qualités de code et pratiques de codage. Un code de mauvaise qualité ou de mauvaises pratiques de codage sont également parmi les causes les plus évoquées par les développeurs enquêtés. Mais comme vous pouvez l'imaginer, dans presque tous les cas, ce sont des causes de mécontentement chez les développeurs lorsqu'il s'agit d’un code écrit par d'autres développeurs et non par eux-mêmes. Certains développeurs affirment en effet qu'ils sont de mauvaise humeur lorsqu'ils doivent utiliser le code d'un autre développeur et qu'ils se rendent compte qu'il est plein de bogues.
La sous-performance d’un collègue. Le développement de logiciels est souvent un travail d'équipe. La sous-performance d’un collègue (que ça soit un membre de l'équipe, un membre d’une autre équipe, ou un collaborateur externe) peut donc avoir un impact négatif sur le travail collectif. Les répondants ont en effet affirmé qu’il est souvent frustrant de voir que d'autres collègues ne prennent pas le temps de se mettre à jour et se former aux technologies et pratiques de développement modernes.
Avoir le sentiment d’être sous-qualifié pour un travail. Pour certains développeurs, c’est la pire des choses qui peut leur arriver. Cela peut se manifester comme un sentiment de non-qualification ou sous-qualification dans certains aspects de leur travail. Il peut s’agir d’une maitrise insuffisante des outils, langages, frameworks ou méthodes de développement qui sont utilisés dans les projets.
Les tâches banales ou répétitives. Les développeurs semblent éprouver plus de plaisir au travail quand chaque journée est un nouveau défi à relever. D'après l'étude, les tâches ennuyeuses, monotones, triviales ou encore récurrentes sont susceptibles d'avoir des effets négatifs sur l'épanouissement des développeurs au travail.
Un code qui ne marche plus sans raison. Pour certains développeurs, la pire des choses qui peut leur arriver, c’est de voir qu’ils n’ont rien changé à un code et qu’il ne marche plus tout à coup. C’est vraiment pénible pour eux de ne pas pouvoir expliquer ce qui s’est passé.
Mauvaises prises de décision. Comme n'importe quel employé en général, les développeurs sont également affectés par les mauvaises décisions prises par leurs supérieurs hiérarchiques ou pairs. Ces prises de décision peuvent être vues sous différents aspects, mais c'est surtout lorsqu’ils ne sont pas impliqués dans les processus décisionnels, pour des choix technologiques par exemple.
Limites imposées par les technologies de développement. Parfois, les technologies ou l’infrastructure technique sur lesquelles repose un projet de développement logiciel imposent certaines limitations aux développeurs. Les outils, langages et autres technologies utilisés ne fonctionnent toujours pas comme prévu ; parfois, parce qu'ils sont bogués, parfois parce que, par conception, ils imposent certaines limites ou ignorent certains cas d'utilisation. Les développeurs doivent donc trouver des solutions de contournement qui ne sont pas toujours aisées techniquement, et qui peuvent conduire à un code sale ou qui met en évidence des pratiques déconseillées. Pour certains développeurs, cela peut être également une source de mécontentement.
Les problèmes personnels. Comme dans n'importe quel autre métier, les développeurs peuvent vivre des problèmes personnels ou privés non liés au travail, mais qui affectent dans une certaine mesure leur travail. C'est le cas par exemple des problèmes de famille. Certains répondants disent en effet que les situations personnelles ont des effets importants sur le niveau de bonheur au travail. Ainsi, des problèmes personnels sont susceptibles de les affecter négativement et les rendre moins productifs.
Source : Rapport de l’étude
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Pour vous, quels sont les facteurs susceptibles d’amener un développeur à se sentir moins heureux ou mécontent au travail ?
Qu'est-ce qui est susceptible de rendre les développeurs moins heureux au travail ?
Une étude met en évidence les 10 principaux facteurs
Qu'est-ce qui est susceptible de rendre les développeurs moins heureux au travail ?
Une étude met en évidence les 10 principaux facteurs
Le , par Michael Guilloux
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