S’inspirant du livre sur les arts martiaux intitulé On the Warrior’s path (Sur la voie du guerrier), dans lequel l’auteur essaie de comprendre les différentes psychologies des artistes martiaux en étudiant une demi-douzaine d'archétypes (ronin, guerrier tribal, etc.), Eric Steven Raymond (connu également sous les initiales ESR), un célèbre hacker américain à qui l'on doit notamment la popularisation du terme open source, s’est proposé d’en faire un parallèle en informatique.
« Je n’ai pas lu le livre », confie-t-il, « mais mon amie Susan Sons m’a fait savoir qu’elle l’a trouvé très pertinent pour motiver de jeunes artistes martiaux débutants. » Selon elle, ce livre leur donne un premier aperçu de ce qu’ils essayent de devenir : « Ils sont renversés non seulement par les entraînements physiques évidents de la formation, mais également par ses aspects mentaux, beaucoup plus qu’ils ne l’avaient été avant ou que leurs pairs en âge/expérience ne l’avaient été. »
L’idée est donc de développer une galerie d’archétypes du hacker pour motiver les nouveaux. Raymond prévient que la liste ci-dessous n’est pas complète, que quelques noms peuvent changer, mais qu’elle est suffisante comme point de départ de réflexion pour la communauté.
Il a également rappelé qu’aucun hacker n’appartient exclusivement à une seule catégorie. Cependant, au fil de la réflexion, ils sont parvenus à la conclusion qu’il était plus indiqué de parler d’un archétype dominant et d’un archétype secondaire.
Les algorithmicistes : très bons en algorithmes et en codage soutenu et complexe, ils disposent d’une intuition mathématique et sont l'un des deux types (avec les architectes) qui ont la plus grande tolérance pour la complexité. Ils aiment l'idée de preuves correctes et pensent naturellement en termes d'invariants. Ils gravitent entre l'écriture de compilation et la crypto. Souvent solitaire et avec de faibles compétences sociales ; ils ont tendance à échouer par une habileté excessive. Ne les laissez jamais gérer une équipe !
Les bricoleurs : les hackers qui sont attirés par des passages croisés avec le monde physique. Avec les archétypes Farceurs, il s’agit de l'un des deux types qui sont le plus susceptibles de figurer parmi les serruriers. Ils ont des connaissances pratiques en électronique (y compris l’électronique analogique et RF) et sont adeptes de la rétro-ingénierie. Lorsque vous pouvez les pousser à s’éloigner des détails (ce à quoi ils peuvent résister assez fort), ils font d’incroyables ingénieurs système complets.
Les architectes : des individus qui sont fascinés par l'architecture dans des systèmes complexes. Rois du réusinage de code productif, ils ont un sens très aiguisé des motifs de conception et peuvent balayer tous les coins dans l'espace de conception. Le mode d'échec de l'architecte est de perdre de vue le sol. Les architectes n'ont pas nécessairement les compétences en communication ; s'ils en disposent, ils peuvent faire de bons chefs d'équipe.
Les tireurs d'élite : des personnes obsédées par les détails qui sont les plus à l'aise avec une vue ascendante du code et aiment dégommer les bogues plus que presque tout. Dans une autre époque, ils auraient été heureux d'écrire en assembleur. Pôle opposé de l'architecte, ils sont plus productifs lorsqu’ils sont en équipe. Il ne serait pas judicieux de les laisser gérer n'importe quoi.
Les hommes à tout faire (HATF): les grandes forces de l'homme à tout faire sont l'adaptabilité, l'adoption rapide de nouvelles idées et la flexibilité mentale. Le HATF ne fait rien de mieux que les autres types, mais peut faire un peu de tout. Le mode d'échec du HATF consiste à essayer de tout faire eux-mêmes. Un HATF est plus susceptible que d'autres types de faire un excellent chef d'équipe, pourvu qu'il soit suffisamment conscient pour déléguer des décisions techniques approfondies à d'autres personnes.
Les farceurs : leur penchant naturel est contradictoire ; ils sont géniaux quand il faut imaginer des moyens de perturber et de subvertir des systèmes (ou simplement les mettre face à des usages inattendus et hilarants). Ils gravitent entre la sécurité informatique et l'ingénierie des tests. Ceux d’entre eux qui sont vraiment bons peuvent faire de l’ingénierie sociale plus impitoyablement et plus efficacement que n'importe lequel des autres types.
Les Castellains : les fous de contrôle suprême qui ont le pouvoir de se concentrer sur ce dont ils sont responsables et d’en connaître les détails. Les Castellains mémorisent les manuels; ils adorent se faire avocats d’un langage, l'automatisation des processus et emmagasiner des connaissances spécifiques au domaine sur lequel ils travaillent. Les administrateurs système de la vieille école sont souvent des castellains.
Les traducteurs : ce type vient créer le pont entre l'homme et la machine. Ils tendent à exceller dans le développement, la documentation, les questions de politique et de chaîne d'approvisionnement, l'analyse des besoins, la formation des utilisateurs, etc. Ils sont très impliqués dans les interactions sociales, ont une base moins technique que d'autres, mais d'une manière qui leur permet d’aider d'autres hackers à comprendre comment les non-hackers interagissent avec la technologie. Certains d'entre eux font de bons gestionnaires de projets, mais comme le HATF, ils doivent pouvoir réaliser leurs limites techniques et surtout laisser les décisions difficiles à des types qui baignent naturellement dans des eaux techniques plus profondes. De tous les types, les traducteurs sont les moins susceptibles de s'identifier eux-mêmes comme des hackers, même s'ils sont familiers de cette culture et y travaillent.
Source : billet Eric Raymond
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Le , par Stéphane le calme
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