S'il est une entreprise dont le nom n'a cessé de revenir encore et encore ces dernières années, jusqu'à être quasiment omniprésent en 2009, c'est bien Google. La firme qui ne connait pas la crise a rencontré une croissance exponentielle lors de cette décennie. Aujourd'hui, Google est partout. Et comme chaque entité majeure de ce monde, il a ses partisans et ses détracteurs. L'un des vice-présidents du groupe, Jonathan Rosenberg, a publié il y a quelques jours un long message sur le blog de l'entreprise. Un texte pour expliquer la philosophie de Google au monde, en somme.
Le premier point abordé est celui de l'open source, domaine où Google a fortement assis sa présence ces derniers mois avec ses nombreux projets : Android, Chrome et Chrome OS. La firme a également proposé des standards ouverts (o3d , OpenSocial, Google Wave Protocol), ce qui va à l'inverse des services propriétaires.
Il est demandé aux employés Google d’utiliser des standards ouverts, de rendre leurs logiciels disponibles dans des licences Open Source, et de faciliter l’exportation des données des services Google afin de lutter "pour un Internet qui reste ouvert".
Le Vice-Président d'écrire :
« Les systèmes ouverts sont (…) compétitifs et beaucoup plus dynamiques [en développement]. Dans un système ouvert, un avantage concurrentiel ne provient pas du fait de rendre un client captif (prisonnier) mais du fait de mieux comprendre notre environnement que tous les autres et d’utiliser nos savoirs et savoir-faire pour produire des produits et services meilleurs et plus innovants au service de nos clients. (…)
Nous utilisons des dizaines de millions de lignes de code open source pour faire tourner nos produits. Nous renvoyons également à la communauté : Nous sommes le plus gros contributeur open source du monde. Nous contribuons à plus de 800 projets qui totalisent plus de 20 millions de lignes de code à l’open source, avec quatre projets (Chrome, Android, Chrome OS, and Google Web Toolkit) et plus d’un million de lignes de code chacun. (…)
La capacité que nous avons à adopter cette stratégie est critique. Au lieu de bâtir des murs autour de vos produits, bâtissez des ponts. (…)
Nous croyons dans la puissance de la technologie pour proposer et améliorer l’information. Nous croyons dans la capacité de l’information à créer du positif. Nous croyons qu’un monde ouvert est le seul moyen que cela ait le plus d’impact pour toutes les personnes.
Nous sommes des optimistes de la technologie qui pensont que le chaos d’un monde ouvert bénéficie à tous.
Nous lutterons pour promouvoir ceci à chaque occasion.
Le monde ouvert gagnera.
Il gagnera sur Internet et cela aura ensuite des répercussions sur d’autres domaines de la vie :
Le futur de la gouvernance des États (gouvernements) est la transparence
Le futur du commerce est la symétrie dans l’information
Le futur de la culture est la liberté
Le futur de la science et la médecine est la collaboration
Le futur des jeux est la participation
Chacun de ces futurs dépend de ce que l’Internet sera OUVERT."
Nous utilisons des dizaines de millions de lignes de code open source pour faire tourner nos produits. Nous renvoyons également à la communauté : Nous sommes le plus gros contributeur open source du monde. Nous contribuons à plus de 800 projets qui totalisent plus de 20 millions de lignes de code à l’open source, avec quatre projets (Chrome, Android, Chrome OS, and Google Web Toolkit) et plus d’un million de lignes de code chacun. (…)
La capacité que nous avons à adopter cette stratégie est critique. Au lieu de bâtir des murs autour de vos produits, bâtissez des ponts. (…)
Nous croyons dans la puissance de la technologie pour proposer et améliorer l’information. Nous croyons dans la capacité de l’information à créer du positif. Nous croyons qu’un monde ouvert est le seul moyen que cela ait le plus d’impact pour toutes les personnes.
Nous sommes des optimistes de la technologie qui pensont que le chaos d’un monde ouvert bénéficie à tous.
Nous lutterons pour promouvoir ceci à chaque occasion.
Le monde ouvert gagnera.
Il gagnera sur Internet et cela aura ensuite des répercussions sur d’autres domaines de la vie :
Le futur de la gouvernance des États (gouvernements) est la transparence
Le futur du commerce est la symétrie dans l’information
Le futur de la culture est la liberté
Le futur de la science et la médecine est la collaboration
Le futur des jeux est la participation
Chacun de ces futurs dépend de ce que l’Internet sera OUVERT."
« Si vous tentez de faire grandir une industrie aussi largement que possible, les systèmes ouverts dépassent les systèmes fermés. C’est exactement ce que nous souhaitons faire avec Internet. Notre engagement dans les systèmes ouverts n’est pas altruiste. C’est du good business parce-que cela crée une dynamique d’innovations constante qui attire les utilisateurs et les usages et permet à toute l’industrie de croître plus rapidement. »
le gain = (la valeur totale ajoutée à une industrie) x (la part de marché dans cette industrie)
Ce qui exprime, en termes plus simples, que Google affirme avoir fait prosperer son marché, en ayant contribué au développement d'Internet, «même si cela signifie en avoir une plus petite part».
La "petite part" représente tout de même plus de 60 % du marché de la recherche en ligne, et des chiffres équivalents concernants celui de la publicité on-line. Or, Google garde jalousement privés ses algorithmes de recherche et de placement publicitaire. L'ouverture, oui, mais pas sur son propre terrain semble-t-il.
Rosenberg contredit cette opinion en arguant qu'un open-sourcing de pagerank «serait la porte ouverte aux manipulations» et à l'amoindrissement de la qualité pour les utilisateurs.
Google est donc contradictoire. D'un côté, «les systèmes ouverts gagnent». De l'autre, on protège becs et ongles un algorithme pour en tirer profit.
«En ligne, la plus importante monnaie est la confiance», se défend Rosenberg. Les internautes feront-ils confiance au géant ?
Source : Jonathan Rosenberg «The meaning of open» («La signification de l'ouverture»)