Au début de cette semaine, WikiLeaks a mis en ligne un tas de documents confidentiels de la CIA. Ces documents décrivent les techniques et programmes de l’agence américaine pour pirater les téléphones, ordinateurs et appareils connectés à Internet. Les documents ont également révélé de nombreuses failles de sécurité dans des logiciels qui auraient été exploitées par la CIA.
Juste après cette fuite des outils secrets de la CIA, des entreprises de technologie, en particulier Google et Apple, ont affirmé que leurs produits avaient déjà corrigé la plupart des failles citées dans les documents publiés par WikiLeaks.
L’organisation fondée par Julian Assange n’avait toutefois pas publié les programmes complets de la CIA, qui dans ce cas, auraient pu facilement être exploités par d’autres acteurs pour mener des attaques. Seuls des extraits de code informatique ont été publiés. WikiLeaks prévoit toutefois de publier tous les détails techniques des outils de piratage et d’espionnage de la CIA, mais une fois que les entreprises de technologie auront déployé des correctifs de sécurité pour leurs produits vulnérables. Au moment de la publication de la première vague de documents, WikiLeaks a en effet fait savoir qu’elle travaillera avec les grandes entreprises de technologie afin de corriger les vulnérabilités qui permettent aux outils de la CIA de fonctionner.
Dans une conférence de presse de l’ambassade de l’Équateur à Londres, où Julian Assange s’est réfugié depuis 2012, le fondateur de WikiLeaks a confirmé qu’il va partager le code de la CIA avec les principales entreprises de technologie comme Google, Apple, Microsoft, pour leur permettre de « désarmer » les outils de piratage de l’agence américaine. Après quoi, il pourra publier le code de ces outils en ligne.
« Nous avons décidé de travailler avec [les fabricants] pour leur donner un accès exclusif aux détails technologiques supplémentaires que nous avons, afin que les correctifs puissent être développés et déployés, pour que les gens puissent être en sécurité », a déclaré Assange. « Une fois que nous aurons effectivement désarmé ce matériel, nous publierons des détails supplémentaires. », dit-il.
Après le message d’Assange, Microsoft et Cisco, dont les produits sont également exploités dans le programme de piratage de la CIA, ont fait savoir qu’ils apprécieront recevoir les détails des vulnérabilités dans leurs produits par les procédures habituelles. « Nous avons vu la déclaration de Julian Assange », a déclaré un représentant de Microsoft. Le géant du logiciel dit toutefois qu’il n’a pas encore été contacté, avant d’indiquer comment il souhaiterait recevoir les informations détenues par WikiLeaks : « Notre méthode préférée pour toute personne connaissant des problèmes de sécurité, y compris la CIA ou WikiLeaks, est de nous soumettre des détails à secure@microsoft.com afin que nous puissions examiner les informations et prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les clients », dit-il.
Du côté de la CIA, si l’on n'a pas explicitement confirmé l'authenticité des documents publiés par WikiLeaks, on dénonce toutefois chez l’organisation une tentative de miner les opérations de l'agence. Après la déclaration de Julian Assange, un porte-parole de la CIA jette un doute sur l’intégrité du fondateur de WikiLeaks, avant d’affirmer que ces révélations n’impactent aucunement les activités de l’agence. « Malgré les efforts d'Assange et de ses proches, la CIA continue de recueillir agressivement des renseignements à l'étranger pour protéger les États-Unis des terroristes, des États-nations hostiles et d'autres adversaires ».
Sources : Reuters, NPR.org
WikiLeaks va partager le code de la CIA avec les entreprises IT
Quand la CIA dit continuer à collecter agressivement des renseignements à l'étranger
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Le , par Michael Guilloux
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