
Pour mieux comprendre comment ces pirates sont parvenus à défigurer autant de sites avec succès, il faut savoir que l'API REST introduite dans les versions 4.7 et 4.7.1 permet d’afficher, de modifier, de supprimer ou de créer des publications. Vu qu’elle est activée par défaut dans ces deux versions, les pirates envoient simplement une charge utile (code malicieux) vers l’API REST, ce qui leur permet d’élever leurs privilèges et de modifier les publications sur les sites WordPress vulnérables. Selon Logan Kipp de l’entreprise de sécurité SiteLock, son « confort d’exécution est si faible et si facile que nous voyons des pirates amateurs prendre cet exploit et s’en donner à cœur joie ». Cette faille a même été exploitée en exécutant du code à distance sur ces sites ayant les plug-ins Insert PHP, Exec-PHP ainsi que d’autres plug-ins similaires. En principe ces plug-ins permettent aux utilisateurs d’insérer directement dans les publications du code PHP afin d’effectuer plus facilement des personnalisations. Aussi, en couplant cette faille à ces plug-ins, les attaquants sont en mesure d’exécuter du code PHP tout en injectant du contenu dans les bases de données.
Même si ces campagnes sont assez persistantes, certains experts expliquent qu’elles ne durent pas longtemps, car les pirates trouvent difficilement les moyens de tirer des avantages pécuniaires. Toutefois, depuis quelques jours, l’on note une escalade dans les pratiques de ces tiers malveillants. En effet, ces derniers ont commencé à chercher les voies et moyens pour se faire de l’argent en exploitant cette faille. La trouvaille qu’ils ont eu à faire est de mettre sous les mots laissés sur les sites défigurés des liens renvoyant vers un site de pharmacie en ligne proposant un médicament pour lutter contre le dysfonctionnement érectile. SiteLock qui en a fait la découverte explique que si un internaute venait à entrer ses identifiants de carte de crédit afin d’acheter ce produit, ses identifiants seraient enregistrés et utilisés par ces pirates pour faire des achats ou vendus à d’autres personnes dans le pire des cas.
Pour se prémunir contre ses attaques, il est fortement conseillé de faire la mise à jour de WordPress en passant à la version 4.7.2 disponible depuis le mois de janvier. En principe, les CMS WordPress des utilisateurs devraient être à jour, car la mise à jour automatique est activée par défaut dans le produit. Mais si, comme le souligne Kaspersky, plus de 1,5 million de sites web sont encore exposés à ces attaques, c’est que les utilisateurs ont certainement préféré désactiver cette fonctionnalité.
Pour celui qui fait face à ce cas de défaçage de son site ou un site tiers, il est recommandé, en attendant de faire la dernière mise à jour, de le traiter comme s’il avait affaire à une à l’exploitation d’une vulnérabilité de type XSS en faisant le ménage au niveau des valeurs pointant vers le contrôleur de l’API.
Source : SiteLock, Kaspersky
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