Lorsque nous parlons de cycle de vie d’un logiciel, nous évoquons toutes les étapes du développement d'un logiciel, de sa conception à sa disparition. Et si cette fois-ci nous nous intéressions au développeur lui-même ? Francis est un développeur indépendant qui vient de recevoir la commande d’une application. Pour évaluer chaque étape qu’il va traverser, nous allons l’exprimer en pourcentage de joie.Le début : à ce stade, rien n’est encore joué. Francis est motivé par le défi, mais veut dissiper l’adrénaline qui monte face à cette nouvelle aventure pour rester concentré. Niveau estimé de joie ? 50 %.
Mais voilà que lorsqu’il analyse le cahier des charges du client, sa fougue s’en va peu à peu, il ne sait pas par où commencer et n’a aucune idée de ce qu’il doit faire. Niveau estimé de joie ? 20 %.
Plus il va loin dans son analyse, plus la situation empire. Quand il réalise son diagramme UML, il se demande s’il ne fallait pas plutôt faire X au lieu de Y. Son cerveau bouillonne. La moindre contrariété suffit à le mettre dans une colère noire. Levant les yeux vers le plafond, il se surprend même à regretter d’avoir suivi un cursus informatique : « bon sang ! Pourquoi je n’ai pas fait une licence en Littérature ? » Niveau estimé de joie ? 10 %.
Après une bonne nuit de sommeil (la nuit porte peut-être vraiment conseil ?), Francis a comme une illumination, il y voit beaucoup plus clair. Un sourire se dessine sur son visage, il sent le Viking se réveiller en lui. Niveau estimé de joie ? 45 %.
Alors Francis se lance dans le développement. Il fredonne par moment un air de Johnny Hallyday (Allumer le feu) tandis qu’il multiplie les lignes de code, il se sent comme investi de la Force. Lorsqu’il est presque prêt à déboguer, son pourcentage de joie grimpe et atteint les 60 %.
Et voilà, Francis a lancé la compilation. Ses yeux s’illuminent lorsque tout se passe bien. Niveau de joie ? 95 %.
Mais la joie va être de courte durée lorsqu’il va constater une erreur de segmentation. Niveau estimé de joie ? 0 %.
Puis vient le débogage et Francis n’arrive toujours pas à retrouver son sourire. Alors il se tourne vers l’une des meilleures solutions qu’il connaît pour se redonner un coup de fouet : de l’alcool. Ça y est, le vin rouge fait son petit effet et les soucis semblent s’éloigner un chouia. Niveau de joie ? 70 %.
Éméché, il se rappelle les délais de livraison avec stupeur et réalise qu’il les a déjà dépassés. Il se remet très vite au travail et le stress mêlé à l’angoisse font littéralement chuter son pourcentage de joie qui frôle les 5 %.
Mais voilà qu’il avance dans le projet, le soleil semble alors éclairer de ses rayons les ténèbres qui menacent de l'engouffrer. Son niveau de joie monte à 80 %, puis à 100 % lorsqu’il a fini, poussant un gros soupir de soulagement plus fort que celui de Cristiano Ronaldo lorsque le Portugal a remporté le Championnat d’Europe.
C’est alors qu’il réalise qu’il a oublié de rajouter une petite fonctionnalité. Bon gré mal gré, il se remet au travail. Sa joie, qui était déjà à 35 %, se dissipe complètement lorsqu’il fait encore face à une erreur de segmentation.
Francis décide alors de tout envoyer valser et d’aller jouer à Call of Duty, après tout, ce n’est qu’une petite fonctionnalité, personne ne s’en rendra vraiment compte. Niveau de joie ? 100 %.
Et vous ?
À quel point êtes-vous un Francis ? Quelles étapes pouvez-vous ajouter ? 
Envoyé par arond
