Harold T. Martin III, un ancien employé de la NSA, a été arrêté en fin août à son domicile à Glen Burnie dans l’État du Maryland : selon le Washington Post, il aurait volé à lui seul plus de 50 terabytes de données hautement sensibles en provenance de la CIA, de la NSA, du département de la défense, du Cyber Command ainsi que du National Reconnaissance Office (NRO - qui gère les satellites espions des États-Unis).
Selon l’acte d’accusation porté contre lui, les documents qui ont été dérobés incluent des courriers électroniques de la NSA, des documents sur l’antiterrorisme, des briefings, des renseignements sur les techniques de piratage des pays étrangers, des informations sur des architectures techniques employées par la NSA ou encore un aperçu des cybercapacités des États-Unis.
Sans compter des cibles de l’armée américaine, des informations sur le Cyber Command, les lacunes du Pentagone, des informations sur un satellite espion ou encore de la documentation sur les méthodes et les sources d’information d’agences de renseignement d’autres pays.
Le quotidien Washington Post a rapporté certaines suppositions des procureurs parmi lesquelles Martin aurait volé 75 % des outils de hack de la Tailored Access Operations (TAO), une équipe de la NSA dont la mission est d’identifier, surveiller, infiltrer et recueillir des renseignements sur les systèmes informatiques utilisés par des entités étrangères aux États-Unis.
Le vol de Martin a été découvert plus d'un an après un autre au sein de la TAO dans lequel un employé de longue date a été surpris avec des quantités importantes (même si elles sont moins importantes en volume que celles subtilisées par Martin) sans autorisation des outils de hack de l'unité de la NSA.
Ce mercredi, il a finalement été inculpé pour avoir délibérément copié et conservé des informations classifiées relatives à la défense nationale.
Pendant 20 ans, il a pu tranquillement récolter cette montagne d’informations. Son avocat l’a présenté comme un patriote qui est rentré avec des données chez lui pour améliorer son travail et non pour passer des informations à une agence étrangère de renseignements.
Visiblement, les enquêteurs n’ont pas établi une hypothétique entente avec une puissance étrangère qui pourrait corroborer la supposition de vente de renseignements. De plus, ces documents extrêmement sensibles semblent ne pas avoir été diffusés sur Internet ; les enquêteurs ne les ont retrouvés que dans sa maison et dans sa voiture.
Martin devra se présenter devant un juge le 14 février prochain et risque jusqu’à deux cents ans de prison ferme si jamais la justice le condamne à la peine la plus lourde (dix ans) pour chacun des vingt chefs d’accusation dont il fait l’objet.
« En tant que contractuel privé qui a travaillé sur des programmes classifiés dans divers organismes gouvernementaux américains, le défendeur a eu l’autorisation d'accès à des documents gouvernementaux sensibles », a déclaré le substitut du Procureur général adjoint McCord. « Martin aurait violé la confiance que notre nation lui a accordée en volant et en conservant des documents classifiés et d'autres documents relatifs à la défense nationale. Les menaces d'initiés constituent un danger important pour notre sécurité nationale et nous continuerons à travailler sans relâche avec nos partenaires des forces de l’ordre et du renseignement pour identifier, poursuivre et punir ces personnes ».
« L'enquête du FBI et cet acte d'accusation révèlent une confiance brisée d'un détenteur d'une autorisation de sécurité », a déclaré l'agent spécial en charge Gordon B. Johnson, de la division Baltimore du FBI. « Conserver volontairement des renseignements hautement classifiés sur la défense nationale dans un contexte vulnérable est une violation de la politique de sécurité et de la loi qui affaiblit notre sécurité nationale et ne peut être tolérée. Le FBI se montre vigilant face à de tels abus de confiance et va enquêter avec toute son énergie sur les cas où les informations classifiées ne sont pas maintenues conformes à la loi ».
Source : communiqué de presse du DoJ
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Après avoir copié et conservé un énorme volume de données hautement sensibles
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Le , par Stéphane le calme
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