Malgré les efforts des géants du web comme Google et Facebook pour limiter l’usage des bloqueurs de pub, les gens continuent de recourir à ces logiciels pour bloquer la publicité en ligne. Les derniers chiffres indiquent une expansion de l’usage des ad-blockers, notamment en Asie.
PageFair, une startup qui propose aux propriétaires de sites de détecter le nombre de leurs internautes recourant à des ad-blockers, a publié son rapport annuel sur l’utilisation des bloqueurs de publicité sur ordinateurs ou appareils mobiles. Au total, près de 11 % des internautes dans le monde utilisent des ad-blockers pour éviter une forme de publicité lors de leur navigation sur le web. Cela veut dire que 615 millions d’appareils allant des smartphones aux PC traditionnels utilisent des bloqueurs de pub, dont 62 % sont des smartphones. Selon PageFair, ce chiffre représente une augmentation de 30 %.
C’est en Asie que l’utilisation des bloqueurs de publicité a le plus augmenté en 2016. En Indonésie par exemple, Adblock est utilisé par deux tiers de la population. Les pays asiatiques regroupent à eux seuls 94 % de l’usage des adblockers sur smartphone. Au contraire, en Europe et Amérique du Nord, la vaste majorité des appareils ayant installé un bloqueur de publicités sont des ordinateurs.
En utilisant des logiciels pour bloquer la publicité en ligne, les détracteurs des adblockers estiment que les internautes rompent un contrat tacite, en empêchant l’affichage des espaces publicitaires dont les sites tirent leurs revenus. Un manque à gagner effectivement important, car la publicité peut, sur certains sites, s’élever à une dizaine de milliards de dollars chaque année. Cependant, l’usage des adblockers continue d’exploser et particulièrement dans les pays en développement. « Il y a eu une augmentation massive des adblockers mobiles dans ces pays, que personne n’a anticipée, » a dit Sean Blanchfield, directeur général de PageFair. « En occident, je pense que cette tendance va nous prendre de court dans un futur proche. »
Profils des utilisateurs des adblockers
En général, les publicités en ligne sont accusées d’être énervantes et intrusives. Les internautes reprochent à ces annonces d’envahir leur intimité et d’interrompre leur expérience utilisateur. D’après une étude précédente menée par PageFair, on constate que l’usage des adblockers s’est démocratisé chez des personnes plus âgées, et touche à présent des individus de tous les genres. Les utilisateurs des logiciels antipubs sont majoritairement des gens diplômés (45 % d’entre eux détiennent un bachelor). Leur principal motif est de bloquer certaines publicités énervantes et intrusives, ainsi qu'assurer leur sécurité en ligne. À vrai dire, ils donnent aux logiciels antipubs le même ordre d’importance que les antivirus et les pare-feux.
Dans les pays en développement, les adblockers sont utilisés principalement pour éliminer les éléments vidéos et les autres annonces lourdes sur les sites mobiles, qui ralentissent le chargement des pages et consomment parfois une grande quantité de data.
Même la présence d’un contenu inédit, à forte valeur ajoutée ou que les internautes ne peuvent pas trouver sur un autre site ne les incite pas à désactiver Adblock. Selon l’étude, 74 % des utilisateurs américains préfèrent ainsi quitter les sites en question, quitte à ne pas accéder à la page qui les intéresse.
Cette explosion de l’usage des adblockers n’est pas passée inaperçue. En aout dernier, Facebook, l’un des plus importants pourvoyeurs de publicité en ligne au monde a essayé de bloquer l’usage de logiciels antipubs sur son réseau social. Les efforts de la firme ont poussé les développeurs d’adblockers à proposer de nouveaux outils pour contourner ce blocage. En dépit du rejet en masse de la publicité sur Internet, les formats non intrusifs seraient bien mieux acceptés que les autres formats jugés intrusifs : 52 % des utilisateurs interrogés se sont déclarés favorables à l’usage des bannières statiques.
Le blocage de publicité porte préjudice à tout l’écosystème, a expliqué Paul Verna, analyste au cabinet de recherche eMarketer. « La meilleure façon pour l’industrie de s’attaquer au problème, c’est de proposer des expériences publicitaires convaincantes que les utilisateurs ne voudront pas bloquer. » Récemment, les annonceurs ont commencé à recourir à d’autres formes de publicité comme le native advertising et les articles sponsorisés pour faire face au déclin des revenus des annonces en ligne. D’autres sites exigent le paiement d’une somme pour accéder à leur contenu.
Source : The New York Times
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Voir aussi :
Une nouvelle technique pour contourner les adblockers avec les websockets, elle serait exploitée par des sites web pour afficher des publicités
L'usage des bloqueurs de pubs a augmenté de 30 % en 2016
Le phénomène prend de l'ampleur dans les pays en voie de développement
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Le , par Coriolan
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