Le nombre d'entreprises de technologie à faire front contre le décret anti-immigration de Donald Trump frôle désormais la centaine. Le 27 janvier, le nouveau président américain a signé un décret qui interdit l’entrée sur le sol étasunien de ressortissants de sept pays, à savoir le Yémen, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et l’Irak. Si le camp Trump a évoqué des questions de sécurité nationale, la plupart des observateurs ne le voient pas de cette manière, mais dénoncent plutôt une mesure discriminatoire contre des pays majoritairement musulmans ; laquelle mesure a été baptisée « MuslimBan ».
Juste après la signature du décret, un certain nombre de PDG d’entreprises de technologie - comme Satya Nadella de Microsoft, Mark Zuckerberg de Facebook et Jack Dorsey de Twitter – ont exprimé leur désaccord avec cette mesure. Pendant ce temps, le procureur général de l’État de Washington Bob Ferguson a porté plainte contre le décret de Donald Trump pour anti-constitutionnalité.
Vendredi soir, James Robart, un juge fédéral de Seattle, à Washington, a ordonné la suspension sur l'ensemble du territoire des États-Unis du décret de Trump, en attendant un jugement plus approfondi sur la légalité de cette mesure. Attaquant James Robart, Donald Trump a promis que la décision « ridicule » de ce « soi-disant juge » serait invalidée, juste avant que le département américain de la Justice fasse appel de la décision du juge fédéral de Seattle.
Pour les entreprises de la technologie qui ont immédiatement ressenti l’impact de ce décret anti-immigration, c’est donc le moment d’adopter une position ferme. Le 5 février, 97 d’entre elles, y compris Apple, eBay, Facebook, Google, Intel, LinkedIn, Microsoft, Mozilla, Netflix, Twitter ou encore Uber, ont donc déposé un amicus brief pour soutenir la décision du juge James Robart. Dans le langage juridique américain, un amicus brief est un document dans lequel une personnalité ou un organisme, non directement lié aux protagonistes d'une affaire judiciaire, propose au tribunal de lui présenter des informations ou des opinions pouvant l'aider à trancher l'affaire.
Dans le document déposé par les entreprises de technologie, ces dernières affichent leur opposition au décret de Donald Trump. Elles estiment en effet qu’il est en violation de la Constitution des États-Unis, discriminatoire, sans oublier de mettre un accent particulier sur le fait qu’il perturbe leurs opérations commerciales et son effet d’entraver leur capacité à recruter des talents.
L’amicus brief indique que les bénéficiaires de la politique d’immigration américaine dont les principes ont été définis depuis 50 ans « ne sont pas seulement les nouveaux immigrants… mais les entreprises américaines, les travailleurs et les consommateurs, qui bénéficient d'immenses avantages de l'infusion de talents des immigrants », ont déclaré les entreprises. Elles ajoutent que « l’ordre exécutif abandonne ces principes et inflige des préjudices considérables aux entreprises américaines, à l'innovation et à la croissance. Le décret rend plus difficile et coûteux pour les entreprises américaines de recruter, d'embaucher et de retenir certains des meilleurs employés du monde. Il perturbe les opérations commerciales en cours. Et cela menace la capacité des entreprises à attirer des talents, des affaires et des investissements aux États-Unis ».
Le message laissé par les différentes entreprises de technologie est le même que celui de Mark Zuckerberg dès la signature du décret anti-immigration de Donal Trump : les États-Unis sont une nation d’immigrés, et de nombreuses entreprises, y compris elles-mêmes, comptent énormément sur des talents provenant de pays étrangers.
Source : Amicus brief
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Trump va-t-il céder à la pression des entreprises de technologie ?
USA : 97 grandes entreprises de technologie se liguent contre Donald Trump et son "MuslimBan"
Qui menacerait leurs capacités à attirer des talents
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Le , par Michael Guilloux
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