La VZBZ (Verbraucherzentrale Bundesverband), fédération allemande des consommateurs, a demandé au tribunal de comté de Berlin d’émettre une injonction à l’encontre de Facebook pour que le réseau social arrête le partage des données avec WhatsApp, mais supprime également celles qu’il a déjà reçues de WhatsApp. Pour la VZBZ, Facebook a abusé de la confiance des utilisateurs. L'autorité de protection des données de Hambourg a également ordonné à Facebook de cesser d'importer des données WhatsApp.
Lorsque Facebook a acquis WhatsApp en 2014, le service de messagerie a promis de maintenir une indépendance vis-à-vis du réseau social. Cependant, avec ses nouvelles politiques de confidentialité, le service donne à Facebook la possibilité d'accéder aux numéros de téléphone des utilisateurs de WhatsApp et à d’autres détails analytiques comme la résolution d'écran de l’utilisateur ainsi que les identifiants de périphérique. Le but ici est de participer à l’amélioration des annonces ciblées sur Facebook.
« Nous allons explorer des façons dont les entreprises et vous pouvez communiquer ensemble […], comme passer des commandes, effectuer des transactions, obtenir des informations de rendez-vous, recevoir des bons et avis de livraisons, être informé des mises à jour de produits et services et du marketing », ont expliqué les responsables du service de messagerie pour justifier les interactions avec les entreprises. Si WhatsApp a réaffirmé que les bannières publicitaires ne seront toujours pas autorisées sur sa plateforme, le réseau social a indiqué que les messages envoyés par les marques pourront « contenir une offre pour quelque chose qui pourrait vous intéresser ».
Et pour ce qu’il en est du partage des numéros de téléphone avec Facebook, WhatsApp avançait que cela servirait à « faire des suggestions de produits (par exemple d’amis, de connexions ou de contenus intéressants) et à afficher des offres et des publicités pertinentes ».
Toutefois, la plateforme a laissé à l’utilisateur la possibilité de ne pas se soumettre à ses nouvelles conditions, notamment en décochant la case pour vous opposer au partage de vos données sur Facebook. Une solution qui semble loin de faire l’unanimité.
Selon le VZBV, Facebook et WhatsApp sont en violation de la loi européenne de protection des données à cause de ce partage de données. La plainte demande non seulement la suppression des données déjà transmises, mais aussi le blocage de huit dispositions présumées illégales dans les nouvelles conditions de service de WhatsApp.
« Nous demandons à la fois une injonction pour empêcher la poursuite de l'application de termes et conditions spécifiques et une ordonnance de suppression des données que nous considérons avoir été transmises à Facebook illégalement, en particulier les données de tiers qui n'utilisent pas WhatsApp », a déclaré le conseiller juridique VZBV Carola Elbrecht.
Un porte-parole de WhatsApp a assuré que les termes et conditions « sont conformes à la loi », ajoutant que Whatsapp « donne aux utilisateurs une explication claire et simple de la façon dont fonctionne le service, ainsi que le choix sur la façon dont leurs données sont utilisées. Les mises à jour sont également conformes aux directives émises par les régulateurs de l'UE ».
En novembre, le régulateur britannique de la protection de la vie privée a obligé Facebook à cesser d'importer les données des utilisateurs de WhatsApp sur le territoire. Le gendarme européen à la concurrence a estimé pour sa part que Facebook a fait des promesses « trompeuses » quant à la séparation de données lors du rachat de WhatsApp.
Le Centre d'information sur la protection de la vie privée aux États-Unis s'est également plaint auprès de la Federal Trade Commission sur le sujet en avançant que WhatsApp et Facebook se livraient à des « pratiques déloyales et trompeuses ».
Source : communiqué de presse VZBZ
WhatsApp poursuivi en justice par la fédération allemande des consommateurs VZBZ
Qui l'accuse de partage illégal de données avec Facebook
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Le , par Stéphane le calme
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