La nouvelle administration américaine pourrait appliquer des plans visant à forcer les visiteurs des États-Unis à dévoiler leur liste de contacts, leur historique de navigation et les données de leurs réseaux sociaux. April Doss, une ancienne avocate de la NSA a qualifié ces mesures comme étant “énormément intrusives, “grossièrement par-dessus bord” et probablement illégales. « Il est tout simplement incroyable que l’historique de navigation et les listes de contact de chaque personne qui veut entrer aux États-Unis aient possiblement une valeur pour les services de renseignement », a dit April Doss. Une autre avocate de la NSA, Susan Hennessey, a déclaré être du même avis. Elle a dit dans un tweet que quand « April dit qu’une chose est contraire à la loi, c’est la fin de la discussion. »
Ces déclarations sont intervenues après qu’un rapport de CNN a suggéré que la Maison-Blanche est « en train de discuter la possibilité de demander aux visiteurs étrangers de dévoiler tous les sites web et les sites de médias sociaux qu’ils ont visités, et de partager les contacts présents dans leurs téléphones mobiles ».
Doss qui « a fourni le conseil juridique aux opérations de renseignement de la NSA » a précisé que les agents et responsables des douanes et des services frontaliers n’ont ni l’autorité légale ni la capacité logistique pour fouiller dans les téléphones mobiles personnels ou les appareils électroniques de chaque personne qui cherche à entrer dans le pays. Elle a ajouté qu’il y a un précédent légal qui assure un minimum de confidentialité pour les listes de contacts et les données de médias sociaux. »
La suggestion de ces nouvelles mesures qui permettraient aux agents de douanes ou des services frontaliers d’examiner les téléphones des visiteurs, vient juste après que le président américain Donald Trump a signé un décret qui vise à bannir temporairement l’immigration des gens issus de sept pays à majorité musulmane. Ce décret affecte même ceux ayant une Green Card et les autres qui ont le droit légal de retourner sur le sol américain après avoir quitté le pays. Ce décret a déclenché la colère et les protestations partout dans le pays, et a été vivement condamné par les firmes de technologie, déçues de voir certains de leurs employés affectés par l’ordre.
Malgré le fait qu’un juge fédéral a suspendu le décret anti-immigration, un porte-parole de la Maison-Blanche a précisé que le jugement de samedi n’affecte en rien l’application du décret. Tous les visas stoppés resteront suspendus et toutes les admissions le seront également. Ceux qui ne pourront plus voyager seront toujours prohibés. « Ce décret constitue une action vitale pour renforcer les frontières des États-Unis et donc sa souveraineté. L’ordre reste en place. »
Les lois comme celles-ci, si elles sont appliquées, pourraient avoir des implications sérieuses pour l’administration de Trump au niveau domestique et local. Doss a rappelé que les implications internationales pourraient réduire la marge de partage de données de renseignement entre les États-Unis et les autres pays, comme l’Iran qui a déjà banni à son tour les citoyens américains de son territoire en se basant sur le principe de la réciprocité. Ce décret pourrait également affecter le commerce international et les flux de données, a dit Doss.
« Je ne peux pas imaginer Privacy Shield survivre dans des circonstances comme celles-ci, dit-elle, « parce qu’il sera difficile pour les autorités européennes de protections des données d’être d’accord avec le partage de ce type de données personnelles d’individus, en tant qu’exigence pour voyager aux États-Unis. »
Doss a également précisé que cette démarche ne va en rien aider à améliorer l’efficacité des services de renseignement, mais au contraire, elle pourrait affecter négativement la collecte de données pour les services de renseignement. « Il est impossible de concevoir que toutes les informations de chaque personne qui cherche à entrer aux États-Unis soient liées à la sécurité nationale ou les services de renseignement », a dit l’avocate. « Mener ce genre de collecte à cette échelle sera nuisible aux activités de renseignement parce que vous finirez avec un tas de déchets qui n’ont rien à voir avec le reste. »
Il va sans dire qu’une démarche similaire va épuiser les ressources si on prend en compte le volume des gens qui entrent aux États-Unis, a dit l’avocate. Sans oublier que les agents chargés de cette mission seront gênés ou détournés de tâches beaucoup plus importantes sur le terrain et qui pourraient être plus effectives.
Source : INQUISITR
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Voir aussi :
Un nouveau décret signé par Trump menace Privacy Shield, un accord censé protéger les données personnelles des citoyens européens
Forcer les visiteurs des États-Unis à partager leur historique de navigation
Est illégal et intrusif selon une ancienne avocate de la NSA
Forcer les visiteurs des États-Unis à partager leur historique de navigation
Est illégal et intrusif selon une ancienne avocate de la NSA
Le , par Coriolan
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