Le chômage pour les professions de l'informatique gagne 45 % en un an, d'après les estimations de Pole Emploi
De grandes questions se posent actuellement sur le véritable taux de chômage des informaticiens, puisques les estimations officielles divergent. Le Syntec informatique (fédération patronale), l’estime à 2,5% en évoquant de 7.000 à 10.000 destructions d’emplois en 2009, quand la Dares l’évalue à plus de 5%. Comment ces chiffres peuvent-ils passer du simple au double, suivant l'organisme dont ils proviennent ?
Les estimations du Syntec seraient calculées de façon hasardeuse, ne prenant en compte que les emplois de la branche LSI (Logiciels & Services Informatiques), et s'arrêtant surtout aux demandeurs d’emplois dont le dernier employeur était une entreprise de la branche (SSII, éditeurs, SCT, etc.).
Quid alors de la qualification (code ROME de l'ANPE qui ne correspond non pas au secteur de la précédente entreprise mais à la qualification et au poste recherché) et des jeunes diplômés primo-demandeurs d’emplois (qui ne sont pas pris en compte puisqu’ils n’ont jamais travaillé) ?
Ils passent tout simplement à la trappe. Facile alors, dans ces conditions, d'atteindre le taux rassurant de 2.5 %...
La Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) dénombrait quant à elle 20 845 demandeurs d’emploi en informatique (cat.1) et 31 300 (toutes catégories), soit un taux de chômage moyen de la profession d’environ 5.58% (chiffres de juillet-août 2009). Aucune reprise de l'emploi n'a été observée depuis et la situation semble même encore empirer.
Fin septembre 2009, dans la catégorie A (sans emploi), on comptait 28 900 informaticiens en recherche d’emploi, soit un taux de chômage de 5,6 % (sur la base des 515 000 informaticiens salariés et demandeurs d’emploi dénombrés par l’Insee).
En incluant les catégories B et C (demandeurs d’emploi ayant une activité réduite), la proportion d’informaticiens au chômage s’élevait à 34 100 demandeurs d’emploi, soit un taux de chômage de 6,3% pour l’ensemble de la profession.
De plus, alors que le taux de chômage national et global entrait dans une phase de stabilisation en juillet-août, il empirait de 7.72 % dans l'informatique. Pire, sur une période d'un an, le nombre de demandeurs d'emplois en informatique gagnait 45 % (alors que la hausse tous secteurs confondus plafonnait à 25.8 %).
La situation ne devrait d'ailleurs pas s'améliorer en 2010 où les recrutements seraient encore timides, puisqu'il faudrait, selon le Syntec, tenir compte d'un décalage de 12 à 24 mois entre la reprise de l'activité et celle de l'emploi.
Sources : Les chiffres du Syntec (PDF) et les chiffres de la Dares/Pole emploi (XLS)
Pourquoi le Syntec tente-t-il ainsi de minimiser ses estimations ?
Que vous inspirent de tels chiffres ? Pourquoi une période si morose ?
Est-ce que vous ou vos proches rencontrez actuellement des difficultés pour trouver ou retrouver un emploi dans les secteurs de l'IT ?
Le chômage pour les professions de l'informatique gagne 48 % en un an
D'après les estimations de Pole Emploi
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Le , par Katleen Erna
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