
Dans les 24 heures suivant l’ordre des autorités russes, les opérateurs de télécommunications locaux ont coupé l’accès des utilisateurs en Russie au réseau social professionnel détenu par Microsoft. Si cette mesure est considérée comme de la censure, le gouvernement russe estime que les nouvelles exigences sont conçues pour veiller à ce que les données personnelles des utilisateurs russes soient correctement protégées, ce qui ne pourrait être possible que si elles sont hébergées sur des serveurs qui sont sous la juridiction russe.
La Russie ne s’est toutefois pas arrêtée là. D’après le quotidien The New York Times, le pays de Poutine a ordonné à Google et Apple de supprimer l’application mobile de LinkedIn de leurs boutiques d’applications respectives en Russie. Ce qui veut dire que les utilisateurs d’appareils mobiles situés en Russie, à moins d’avoir recours à des mesures techniques de contournement, ne pourront plus télécharger l’application LinkedIn sur les mobiles iOS ou Android.
Apple et Google se seraient déjà conformés à la demande des autorités russes. La firme à la pomme a même confirmé au New York Times qu’elle a reçu l’ordre de supprimer son application LinkedIn en Russie il y a environ un mois. Google, de son côté, ne s’est pas montré suffisamment clair sur la possibilité qu'il ait supprimé LinkedIn du Play Store russe, mais le géant de l’internet a déclaré être en conformité avec les lois locales dans les pays dans lesquels il opère.
Il est toutefois possible que cette nouvelle mesure n’empêche pas certains utilisateurs de LinkedIn en Russie d’avoir accès à leur contenu. C’est probablement le cas des utilisateurs qui ont installé la version mobile LinkedIn avant la censure, mais aussi les utilisateurs sur Windows Phone. Il semble en effet que Microsoft et Windows Phone/Windows 10 Mobile ne sont pas concernés, probablement à cause des parts de marché de l’OS mobile de Microsoft.
Cette mesure serait donc plus un signal de la Russie pour montrer qu’elle est capable de contraindre les géants de la technologie à se conformer à de telles mesures de censure, comme la Chine l’a récemment fait à l’égard du New York Times. Apple a en effet décidé de retirer l'application du New York Times de son App Store à la demande de Pékin.
LinkedIn a exprimé sa déception et confirmé le fait que les autorités russes ont étendu la censure du réseau social professionnel aux applications dans les boutiques russes App Store et Google Play. « Cela empêche l'accès à nos membres en Russie et aux entreprises qui utilisent LinkedIn pour développer leurs activités », a réitéré Nicole Leverich, une porte-parole de LinkedIn.
La censure de LinkedIn avait déjà suscité des réactions du côté de Washington en novembre dernier. Les Etats-Unis avaient en effet appelé les autorités russes à rétablir immédiatement l'accès à LinkedIn, estimant que ces restrictions vont nuire à la concurrence et au peuple russe. Mais l’heure n’est pas actuellement au dialogue entre les deux pays. Rappelons en effet que les États-Unis accusent la Russie d’être responsable du piratage du parti démocrate. Vladmir Poutine est également accusé d’avoir initié cette campagne de piratage pour tenter d'influencer l'élection présidentielle et aider Donald Trump à accéder à la Maison-Blanche.
Source : New York Times
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