L’ASFC, l'agence des services frontaliers du Canada, teste actuellement une machine d'intelligence artificielle baptisée Avatar (Automated Virtual Agent for Truth Assessments in Real Time) qui a pour objectif d’aider les douaniers à déterminer si les voyageurs leur mentent sur les motivations à se rendre sur le territoire.
« Avatar est un guichet, comme on en trouve dans les zones d'enregistrement dans un aéroport ou une caisse automatique dans un supermarché », a expliqué le professeur de management des systèmes d'information à l'université de San Diego Aaron Elkins et accessoirement la personne à l’origine de ce projet. « Cependant, ce guichet possède un écran facial qui pose des questions aux voyageurs et peut détecter des changements physiologiques ou comportementaux pendant l'interrogatoire. Le système peut détecter des changements dans les yeux, la voix, les gestes et la posture pour déterminer des risques potentiels »
Voici comment il fonctionnerait : une fois que les passagers se rendent au kiosque, il leur sera posée une série de questions telles que « avez-vous des fruits ou des légumes dans vos bagages ? » ou « avez-vous des armes avec vous ? ». Avatar dispose de nombreux capteurs qui lui permettent de surveiller les voyageurs, tandis qu’ils répondent aux questions, à la recherche d’un signe physiologique de mensonge ou d’inconfort.
Pour éviter des interprétations erronées ou abusives, par exemple avec les personnes stressées parce qu’elles ont peur de l’avion, Avatar peut d’abord formuler une série de requêtes sans importance avec son interlocuteur pour établir des mesures de base. Une fois qu’Avatar un mensonge, un agent de la douane va prendre le relais afin de poursuivre l’interrogatoire et procéder à des questions plus approfondies.
Elkins a commencé à travailler sur le projet Avatar lorsqu'il il effectuait sa thèse à l'université d'Arizona. Il a poursuivi ces travaux sur l'intelligence artificielle lorsqu'il est devenu professeur assistant à l'université de San Diego récemment. Entre les deux, cette technologie a déjà été testée par l'aéroport de Bucarest en 2014 et à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. « Nous avons réalisé que cette technologie pouvait être utilisée pour la sécurité aux frontières mais aussi pour le maintien de l'ordre public, les entretiens d'embauche et avoir d’autres applications pour les ressources humaines également », a-t-il expliqué. « Nous continuons à faire des améliorations en analysant les données collectées par des techniques d’analyse de Big Data qui pourrait faire d'Avatar un outil intéressant pour de nombreuses industries ».
Entre temps, Elkins est à la recherche d’un gouvernement désireux d’utiliser cette technologie : «Avatar a été testé en laboratoire, dans les aéroports et dans les postes frontières » a-t-il assuré, précisant que « le système est entièrement prêt pour aider à endiguer les flux de contrebande, poursuivre les criminels en fuite et détecter les potentiels terroristes ».
Néanmoins, l’usage de cette technologie ne fait pas l’unanimité quant à sa potentielle efficacité. Pour Olivier Oullier, professeur de psychologie et neurosciences à l'université d'Aix-Marseille, « le lien entre mensonge et émotions d'une part et entre émotions et variables physiologiques d'autre part n'est pas linéaire et de ce fait difficilement prédictible. Sa fiabilité est remise en question ».
Source : Université de San Diego
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L'agence des services frontaliers du Canada teste une intelligence artificielle
Pour détecter les mensonges des voyageurs
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Le , par Stéphane le calme
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