S’il est une chose qu’on aura retenue des élections présidentielles américaines 2016, c’est qu’elles ont été nourries par divers scandales. D’abord, les États-Unis ont ouvertement pointé du doigt la Russie pour avoir piraté les données du parti national des démocrates afin d’influencer le vote des électeurs en faveur de Donald Trump. Pendant que la phase à proprement parler des votes avait débuté, le scandale de la messagerie privée installée par Gillary Clinton a refait surface, ce qui aurait fait pencher la balance en faveur de Donald Trump au détriment de son concurrent Hillary Clinton. Enfin, au soir de la défaite d’Hillary Clinton, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer le fait que les géants de la toile tels que Google, Twitter et Facebook auraient participé à l’élection de Donald Trump en ayant favorisé la désinformation pour avoir permis la diffusion d’articles trompeurs par des sites engagés politiquement.
Depuis, ces différentes entreprises se sont engagées dans une nouvelle politique afin de lutter plus efficacement contre les sites qui servent à propager des informations mensongères. Facebook pour sa part a annoncé l’intégration prochaine de nouveaux outils pour lutter contre les fausses informations sur sa plateforme. Ces outils permettront dès leur sortie de dénoncer directement les messages contenant de fausses informations, ce qui aura pour effet de marquer ces informations comme sujettes à contestation.
Mais avant la sortie de ces outils, Facebook annonce déjà qu’il bannira de son réseau publicitaire Audience Network les sites qui rapportent de fausses actualités. En principe, toutes ces actions devaient pouvoir faire comprendre que le problème est pris très au sérieux par le réseau social.
Toutefois, à en croire les nouvelles résolutions du gouvernement allemand, le réseau social ainsi que les autres plateformes sociales ne feraient pas assez pour lutter contre ces informations très préjudiciables pour les entités qui en sont affectées. Aussi, le gouvernement allemand est en train d’éditer un projet de loi qui imposera des amendes allant jusqu’à 500 ;000 euros à Facebook et aux autres plateformes lorsque ces sites permettront la diffusion de fausses actualités ou des informations racistes sur leur plateforme. Thomas Oppermann, le chef parlementaire allemand du parti social-démocrate, donne plus de détails dans une interview accordée au magazine hebdomadaire Der Spiegel et explique que « ;si après les contrôles pertinents Facebook ne supprime pas immédiatement, dans les 24 heures, le message préjudiciable alors [il] devra subir des sanctions sévères allant jusqu’à 500 ;000 € ;».
Hans-Georg Maassen, le chef du renseignement domestique en Allemagne, déclare pour sa part que « ;Facebook gagne énormément d’argent avec de fausses actualités ;». Il ajoute qu’une « ;entreprise qui gagne des milliards à partir d’Internet a également une responsabilité sociale ;».
En plus d’imposer des amendes en cas de non-réactivité après la diffusion de fausses informations, le projet de loi devrait également obliger Facebook et les autres plateformes à fournir les identités des auteurs des messages offensants.
Relativement à toutes ces mesures, il est bon rappeler qu’en plus des États-Unis qui ont accusé la Russie d’avoir influencé ses élections, l’Allemagne également appréhende le fait que la Russie pourrait essayer d’influencer les prochaines élections générales qui auront lieu en 2017, avec Angela Merkel en course pour un quatrième mandat. Toutes les mesures sont donc bonnes pour combattre les fausses informations. Et pour Oppermann, ce projet de loi une fois votée obligera Facebook et les autres plateformes sociales à mettre en place une véritable « ;unité de protection légale ;» au profit des personnes affectées par les fausses informations. Selon lui, cela obligera ces entreprises à répondre plus rapidement aux plaintes contre la diffamation et les fausses informations.
Ce projet de loi sera présenté après la pause des fêtes de fin d’année 2016.
Source : Financial Times
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Le , par Olivier Famien
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