Verizon Communication, qui a entamé le rachat de Yahoo en juillet dernier, n’a pas bien accueilli le piratage de plus de 500 millions de comptes annoncé par le fournisseur de messagerie au cours du mois de septembre. Tim Armstrong, le patron d’AOL, la filiale de Verizon à laquelle sera rattaché Yahoo, a donc rencontré les responsables de la société piratée pour réclamer une réduction d’un milliard de dollars sur le contrat de 4,8 milliards $. Ce qui serait une sorte de prime d’assurance qui devrait aider à faire face aux dommages que la violation de la sécurité de Yahoo pourrait causer. Craig Silliman, l’avocat général de Verizon avait également prévenu que le piratage de Yahoo pourrait avoir un « impact significatif » susceptible de permettre l’annulation du contrat de rachat.
Le dernier piratage de plus d’un milliard de comptes annoncé cette semaine ne vient donc pas arranger les choses. D’après le quotidien Bloomberg, parmi les victimes, on dénombre plus de 150 000 membres du gouvernement des États-Unis et d’agences du renseignement américain, ce qui pourrait être préjudiciable pour la sécurité nationale. C'est une fuite qui pourrait permettre aux services de renseignements étrangers d'identifier les employés du gouvernement et des agences de renseignement US et de pirater leurs comptes personnels et de travail. Ces employés avaient en effet donné leurs comptes officiels du gouvernement à Yahoo comme adresses de secours. On y trouve des comptes appartenant au personnel actuel de la Maison-Blanche, des membres du Congrès, des agents du FBI, de la NSA, de la CIA et du bureau du directeur du Renseignement national (ODNI), pour ne citer que ceux-là.
Verizon digère donc mal ce second piratage et, en réponse au communiqué de Yahoo, dit examiner l’impact de cette nouvelle violation de sécurité avant de prendre des décisions par rapport au rachat du fournisseur de service sur internet. « Comme nous l'avons toujours dit, nous allons évaluer la situation alors que Yahoo poursuit son enquête. Nous examinerons l'impact de ce nouveau [piratage] avant d'arriver à des conclusions finales, » a déclaré l’opérateur de télécommunications.
D’après Bloomberg, une source familière au dossier lui aurait confié que Verizon Communications envisage une réduction du prix ou une possible annulation de l'acquisition de Yahoo, après que la société a annoncé ce deuxième hack touchant jusqu'à un milliard de comptes d'utilisateurs. Alors qu'un groupe de Verizon dirigé par le CEO d'AOL Tim Armstrong est toujours concentré sur la planification de l’intégration de Yahoo, une autre équipe est, quant à elle, en train d’examiner les divulgations de violation et les options de Verizon.
La source révèle qu’une équipe juridique dirigée par l'avocat général de Verizon, Craig Silliman, évalue les dommages causés par les violations de sécurité et étudie la possibilité d'annuler le contrat ou renégocier le prix d'achat de Yahoo à la baisse. L'un des objectifs majeurs de Verizon serait d’arriver à un accord qui lui permet de ne pas endosser la responsabilité pour les conséquences juridiques futures des différents hacks.
En parlant de conséquences juridiques, il faut rappeler que Yahoo fait déjà l'objet d'une poursuite pour négligence après le premier piratage. Quelques heures après la nouvelle annonce, un autre recours collectif a été lancé contre Yahoo. Cette nouvelle plainte stipule que « Yahoo a failli et continue de faillir dans son obligation d'assurer une protection adéquate des informations personnelles et confidentielles de ses utilisateurs... Les informations personnelles et privées des utilisateurs de Yahoo ont été à plusieurs reprises compromises et demeurent vulnérables », explique la plainte. Verizon voudrait donc que si le contrat n'est pas annulé, Yahoo puisse assumer toute responsabilité durable pour les dommages causés par ces piratages.
Source : Bloomberg
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Verizon digère mal le second piratage annoncé par Yahoo
Et envisage une réduction de son offre voire l'annulation du contrat de rachat
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Le , par Michael Guilloux
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