
Comme la Russie dans ses récentes tentatives de limiter l’utilisation de technologies étrangères, la Chine avance comme argument que les produits des firmes étrangères sont susceptibles d’inclure des portes dérobées qui pourraient être utilisées pour l’espionner. Cette nouvelle loi devrait donc permettre aux autorités chinoises de vérifier les produits de Microsoft et autres firmes de technologie pour s’assurer qu’il n’y a pas de porte dérobée.
Le problème est que cela peut permettre également à la Chine de rechercher certaines failles dans les produits de ces entreprises et les garder secrètes pour les exploiter à des fins de cyberespionnage. N’oublions pas non plus la réputation qu’a le pays de Xi Jinping en matière de violation de la propriété intellectuelle, ce qui semble d’ailleurs la plus grande crainte des entreprises de technologie qui doivent se soumettre à cette loi. D’ailleurs en juin dernier, un développeur chinois d’IBM a été accusé de vol de code source de l’entreprise en vue de le revendre à une entité gouvernementale.
Pour ces différentes raisons, en septembre dernier, Microsoft a décidé de coopérer avec les autorités chinoises en leur permettant d’examiner ses produits, mais à condition que cela se fasse dans un environnement sécurisé. Microsoft a en effet promis l’ouverture d’un « centre de transparence » où les développeurs du gouvernement chinois pourraient tester et analyser ses produits pour s’assurer qu’il n’y a pas de porte dérobée. Une proposition que le gouvernement chinois aurait rejetée.
D’après le Wall Street Journal, Microsoft, IBM, Intel ainsi que d'autres firmes de technologie ont exprimé leur opposition à la demande de la Chine d’examiner leurs codes source. Dans sa réponse, Microsoft explique en effet que cela n’offrira pas à la Chine le contrôle et la sécurité qu’elle recherche. D'après la firme de Redmond, « cela prouve seulement qu'il y a un code source », qui peut au passage tomber dans de mauvaises mains. Intel ajoute encore que cela risque de freiner les investissements des firmes de technologie dans le pays. Toutefois, selon les experts juridiques chinois, cette situation qui est susceptible de freiner l’innovation technologie dans le pays ne risque pas de pousser les entreprises étrangères à se retirer du grand marché que représente la Chine. « Je ne pense pas qu’elles vont se retirer », affirme James Gong du cabinet d’avocats Herbert Smith Freehills, qui aide les entreprises étrangères installées en Chine sur le plan juridique. Si la nouvelle réglementation doit entrer en vigueur en juin 2017, il assure ne pas avoir « entendu parler d'une entreprise qui a décidé de partir ».
Source : Fortune
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