Le lancement de la sonde orbitale TGO et de l’atterrisseur Schiaparelli a été effectué le 14 mars 2016. Ce qui s’est soldé le 19 octobre par la mise en orbite réussie de la sonde TGO, mais aussi par le crash sur Mars du module européen Schiaparelli. Après l’échec de l’atterrissage de Schiaparelli sur Mars, une analyse préliminaire a permis de pointer du doigt l’ordinateur de l’atterrisseur. Un possible un bogue informatique aurait faussé les calculs d’altitude, faisant croire à l’atterrisseur qu’il était à une altitude plus basse qu’il ne l’était en réalité.
En poursuivant son enquête, l’ESA a pu conclure que c’est une erreur de calcul du système de navigation qui a entrainé la chute libre de Schiaparelli. D’après l’agence spatiale européenne, tout se déroulait comme prévu au début : « Le parachute a été déployé normalement à une altitude de 12 km et à une vitesse de 1730 km / h. Le bouclier thermique du véhicule, ayant rempli sa mission, a été libéré à une altitude de 7,8 km. » Mais les choses ont mal tourné peu de temps après le déploiement du parachute, lorsque la centrale à inertie est arrivée « à saturation ». Une centrale à inertie ou Inertial Measurement Unit (IMU) est un dispositif électronique utilisé en navigation. Il est capable d’intégrer les mouvements d’un mobile (accélération et vitesse angulaire) pour estimer son orientation, sa vitesse linéaire et sa position. La centrale à inertie est utilisée, entre autres, dans les véhicules spatiaux pour lesquels elle mesure par exemple la vitesse de rotation.
Dans le cas de l’atterrisseur Schiaparelli, la saturation de la centrale à inertie a duré plus longtemps que prévu, une seconde de plus selon l’ESA. Cette situation a produit des informations erronées, qui lorsqu’elles ont été intégrées au système de navigation, « ont généré une altitude estimée négative, c’est-à-dire au-dessous du niveau du sol ». L’atterrisseur a donc cru qu’il s’était déjà posé sur Mars, alors qu’en réalité, le véhicule spatial était encore à une altitude d’environ 3,7 km. « Cela a successivement déclenché une libération prématurée du parachute et du carénage, un bref déclenchement des propulseurs de freinage et enfin l’activation des systèmes au sol comme si Schiaparelli avait déjà atterri », explique l’ESA. L'agence avertit toutefois qu'il s'agit de conclusions préliminaires.
Schiaparelli sous son parachute
Malgré le crash de l’atterrisseur Schiaparelli, l’agence spatiale reste très optimiste en ce qui concerne la seconde mission. « Nous aurons beaucoup appris de Schiaparelli qui contribuera directement à la deuxième mission ExoMars développée avec nos partenaires internationaux pour le lancement en 2020 », a-t-elle affirmé.
Toutefois, pour le programme qui a déjà coûté 1,5 milliard d’euros, l’ESA va demander encore 400 millions à ses États membres pour poursuivre l’aventure sur Mars. D’après David Parker, directeur des vols habités et de l'exploration robotique de l’agence spatiale, l’ESA a besoin « d’un peu plus de 400 millions d’euros pour le projet, pour tous les travaux techniques nécessaires pour amener le véhicule jusqu’à la phase de lancement », a-t-il annoncé à la presse le vendredi 25 novembre.
Les ministres des 23 pays participants au programme spatial, y compris le Canada doivent décider, lors d’une rencontre qui se tiendra jeudi et vendredi à Lucerne (Suisse), s’ils vont accorder le financement supplémentaire demandé par l’ESA.
Sources : ESA, France 24
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?