
Tout semblait avancer tranquillement jusqu’en fin septembre, où le PDG de Salesforce a tenté de saboter l’opération entamée par Microsoft. Candidat malheureux au rachat de LinkedIn, Mark Benioff semble ne pas avoir digéré sa défaite face à celui qui s’annonce comme un concurrent sérieux dans le domaine des CRM en particulier et des SaaS en général. Dans un communiqué, Burke Norton, le directeur des affaires juridiques de Salesforce, a demandé un examen plus approfondi du rachat de LinkedIn, mettant en avant une menace pour l’innovation et la concurrence.
Burke Norton explique en effet qu’en s’appropriant « les données uniques de LinkedIn sur plus de 450 millions de professionnels situés dans plus de 200 pays, Microsoft sera en mesure d’empêcher des concurrents d’accéder à ces données et, ce faisant, obtiendra un avantage concurrentiel injuste ». Le fournisseur de solutions CRM croit que le rachat de LinkedIn par Microsoft « pose d’importants problèmes de confidentialité des données et antitrust qui doivent être profondément examinés par les autorités de la concurrence et la protection des données aux États-Unis et dans l’Union européenne ».
Les États-Unis ayant déjà donné leur aval, il ne restait plus que l’Union européenne. Mais les autorités européennes de la concurrence ont-elles entendu la voix de Salesforce ? Peut-être oui. D’après le quotidien Reuters, lors d’une réunion avec les dirigeants de Microsoft la semaine dernière, la responsable européenne de la concurrence a exprimé ses préoccupations au sujet de l'accord visant à racheter le réseau social professionnel. Cherchant à apaiser les inquiétudes, Microsoft a donc fait des concessions sur son accord de 26 milliards de dollars. C’est ce qu’affirme Reuters citant la Commission européenne. L’autorité européenne de la concurrence n’a toutefois pas fourni de détails.
D’après des sources de Reuters familières du dossier, Microsoft voit de la concurrence de la part de Facebook et aurait donc demandé à la Commission d’en tenir compte dans l’examen du dossier.
Mise à jour le 22/11/2016 : Dans un nouveau rapport, Reuters fournit un peu plus d’informations sur les propositions faites par Microsoft pour obtenir l’aval des autorités européennes pour finaliser le rachat de LinkedIn. Microsoft cherche à rassurer les autorités européennes de la concurrence sur le fait que la firme ne va pas favoriser LinkedIn aux dépens de ses rivaux.
Microsoft disposerait d’une API à laquelle ont accès différents réseaux sociaux professionnels, et d’après des sources familières au dossier, la firme promet que les réseaux sociaux professionnels qui ont accès à son API continueront d'avoir cette facilité, après le rachat de LinkedIn. Microsoft aurait également pris l’engagement de donner la possibilité aux constructeurs partenaires d’installer des produits et services de concurrents de LinkedIn sur leurs dispositifs. Ce qui suggère que la société ne devrait pas inclure des produits et services de LinkedIn dans des packages pour écraser la concurrence.
L’UE devrait se prononcer sur le rachat de LinkedIn le 6 décembre. D’après Reuters, la Commission cherche à obtenir des réactions de la part des concurrents et des clients avant de décider d'accepter les concessions, ou d’exiger plus de Microsoft. Dans le pire de cas, la Commission va ouvrir une enquête qui peut prendre jusqu'à cinq mois, avant de donner son verdict sur l’accord entre les deux sociétés américaines.
Source : Reuters
Et vous ?

Voir aussi :



Vous avez lu gratuitement 343 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.