Le jeudi 17 novembre, la Russie a ordonné aux fournisseurs de services internet de bloquer l’accès à LinkedIn sur son territoire dans un délai de 24 heures. Le même jour, l’accès au site via certains opérateurs de télécommunications locaux n’était plus possible, et LinkedIn a également eu des retours de certains de ses membres en Russie qui disent ne plus être en mesure d’accéder à la plateforme.
Cette mesure fait suite à un verdict rendu par deux tribunaux russes après que LinkedIn a refusé de se conformer à une nouvelle loi qui oblige les entreprises de technologie à stocker les données des utilisateurs russes sur des serveurs locaux. Certaines entreprises comme Google, eBay et Uber se seraient déjà pliées à la loi qui est entrée en vigueur l’an dernier.
Si cette mesure est considérée comme de la censure, le gouvernement russe estime que les nouvelles exigences sont conçues pour veiller à ce que les données personnelles des utilisateurs russes soient correctement protégées, ce qui ne pourrait être possible que si elles sont hébergées sur des serveurs qui sont sous la juridiction russe.
D’après le quotidien Reuters, le gouvernement américain a dénoncé le blocage de LinkedIn qui pourrait ouvrir la porte à des actions similaires contre de nombreux autres sites fonctionnant en Russie. « Les États-Unis sont profondément préoccupés par la décision de la Russie de bloquer l'accès au site LinkedIn », a déclaré Maria Olson, porte-parole de l'ambassade des États-Unis à Moscou, dans un communiqué envoyé à Reuters. « Cette décision est la première de son genre et établit un précédent troublant qui pourrait être utilisé pour justifier la fermeture de tout site Web qui contient des données d’utilisateurs russes, » a-t-elle ajouté.
D’après Olson, Washington exhorte donc les autorités russes à rétablir immédiatement l'accès à LinkedIn, estimant que ces restrictions vont nuire à la concurrence et au peuple russe.
Pour le ministre russe des Communications, Nikolai Nikiforov, ce problème avec LinkedIn peut encore être résolu, mais à condition que le numéro un des réseaux sociaux professionnels se conforme à la demande de relocalisation des données des utilisateurs russes. Il précise par ailleurs que de nombreuses entreprises n’ont pas de problème à se soumettre aux lois du pays. « Nous espérons qu'un dialogue constructif pourra permettre de résoudre cette situation », dit-il, avant d’ajouter que « toutes les entreprises étrangères doivent agir conformément à la loi et il y en a beaucoup qui n'ont aucun problème à respecter la loi. »
Après avoir bloqué LinkedIn, certains analystes des services internet pensent que d'autres entreprises de technologie, y compris Facebook et Twitter, pourraient également subir le même sort, à moins qu'elles déplacent les données des utilisateurs russes sur des serveurs dans le pays. C’est ce que pense d’ailleurs Matthew Hammond, directeur financier de Mail.Ru, le fournisseur russe qui fait tourner certains des services Internet les plus populaires en Russie : « Je ne sais pas si le gouvernement russe va appliquer [cette mesure] plus largement, mais il semble raisonnable que cela se produise », a-t-il dit.
Source : Reuters
Les États-Unis s'insurgent contre le blocage de LinkedIn en Russie
D'autres entreprises de technologie pourraient également subir le même sort
Les États-Unis s'insurgent contre le blocage de LinkedIn en Russie
D'autres entreprises de technologie pourraient également subir le même sort
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !