Les fausses actualités sur Facebook ont-elles vraiment aidé Donald Trump à remporter les élections présidentielles contre Hilary Clinton ? C’est ce que regrette Paul Horner, un professionnel qui exploite plusieurs sites qui publient de fausses actualités en général à caractère humoristique. Il exerce cette activité depuis des années et revendique aujourd’hui 10 000 dollars par mois uniquement grâce au service AdSense de Google.
Comment fonctionne son business ? Le principe est simple. Il publie un article, qui est ensuite diffusé sur les réseaux sociaux. Les médias et certaines personnalités relaient la fausse actualité. Peu de temps après, les médias qui l’ont repris réalisent que l’article est faux, ils essaient donc de se rattraper en démentant l’information. Mais le tir étant déjà parti, ceux qui ont relayé la fausse actualité finissent par se sentir ridicules de ne pas avoir pris le soin de vérifier l’information. L’idée est de se faire de l’argent avec le trafic généré, peu importe le contenu de l’article, le plus important c’est qu’il soit aveuglément partagé sur les réseaux ou repris par d’autres sites.
Mais les choses ont dérapé pendant les campagnes présidentielles des États-Unis, dit-il. Horner a remarqué que les gens croyaient tout, ne vérifiaient rien et ne prenaient pas le temps de lire les démentis au sujet des fausses actualités. « Honnêtement, les gens sont clairement plus bêtes », dit-il. « Ils ne font que partager des trucs. Personne ne vérifie… C’est effrayant. Je n’ai jamais vu ça. »
Paul Horner avoue ne pas être un partisan de Trump, ce qui l’a conduit à écrire des faux articles pour ridiculiser le camp du candidat républicain. Mais ses articles ont été pris au sérieux et ont produit le contraire de l’effet attendu. « Mes sites ont été tout le temps repris par les partisans de Trump », dit-il. « Ses partisans ne vérifient rien - ils postent tout, ils croient n'importe quoi. Son directeur de campagne a posté mon article au sujet d'une personne qui a reçu 3500 $ pour manifester » lors d’un rassemblement des pro-Trump.
Paul Horner dit avoir écrit cet article pour se moquer des partisans de Trump qui croyaient vraiment que des gens étaient payés pour protester lors de leurs rassemblements, croyant qu’ils allaient se sentir ridicules quand ils verront que l’article est faux, mais ça n’a pas été le cas. « Je pensais qu'ils l'auraient vérifié... Je veux dire que c'est la façon dont cela a toujours fonctionné : quelqu’un reprend ce que j’ai écrit, ils découvrent que c’est faux et ils se sentent idiots [d’avoir cru que c’était vrai]. Mais les partisans de Trump - ils continuent juste à avancer avec cela ! Ils ne vérifient jamais rien », explique Horner, qui pense donc qu’il aurait donné un coup de pouce à Donald Trump dans les campagnes présidentielles.
Source : The Washington Post
Et vous ?
Pensez-vous que c’est plutôt les gens qu’il faut blâmer et les non les réseaux sociaux ?
Fausses actualités : « les gens sont clairement plus bêtes, ils ne vérifient rien »,
Conclut un professionnel des fausses actualités
Fausses actualités : « les gens sont clairement plus bêtes, ils ne vérifient rien »,
Conclut un professionnel des fausses actualités
Le , par Michael Guilloux
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