
Microsoft a apporté des réponses à cette question et affirmé que des hackers russes exploitent la faille divulguée par Google. Le groupe de hackers appelé Strontium est mieux connu sous le nom de « Fancy Bear » ou APT 28. Il s’agit du même groupe qui serait à l’origine d’une campagne de piratage sans précédent visant à perturber et discréditer les élections présidentes américaines. D’après le service de renseignement américain, ce groupe travaille pour le GRU, l'agence de renseignement militaire russe. Leurs attaques ciblaient le Democratic National Committee (DNC), la plus haute instance du Parti démocrate, ainsi que les services chargés des listes électorales dans plusieurs États, dont l’Arizona et l’Illinois.
Au début du mois d’octobre, l’administration Obama a d’ailleurs formellement accusé le gouvernement russe d’être impliqué dans ces piratages. Le directeur US du renseignement national et le chef du département de la sécurité intérieure ont également affirmé être « convaincus » de l’implication du gouvernement russe dans des cyberattaques liées à la campagne présidentielle américaine constatées au cours des derniers mois.
Microsoft dit avoir travaillé avec Google et Adobe pour enquêter sur cette campagne malveillante qui exploite la faille découverte par Google et pour préparer un correctif pour les versions de Windows affectées. C’est pour cette raison que Microsoft estime que « la décision de Google de divulguer ces vulnérabilités avant que les correctifs soient largement disponibles et testés est décevante » et ne pourra qu’exposer les clients à un risque plus élevé.
« Dans la foulée, les correctifs pour toutes les versions de Windows sont maintenant testés par de nombreux participants de l'industrie », a déclaré Microsoft qui prévoit de publier ces mises à jour le mardi 8 novembre, le jour des élections présidentielles des États-Unis. Sans vouloir établir de lien, Reuters s’est donc demandé si la faille en question n’a pas été exploitée par les hackers russes dans les attaques visant à perturber les élections présidentielles des États-Unis. Reuters n'a pas pu joindre les représentants du FBI ou du département de la Sécurité intérieure des États-Unis pour avoir une réponse à cette question.
Mise à jour le 09/11/2016 : Comme prévu, le 8 novembre, Microsoft a publié une mise à jour pour corriger la faille divulguée par des chercheurs de Google. D’après la firme de Redmond, cette faille était activement exploitée par les hackers russes derrière la dernière campagne de piratage visant à perturber les élections des États-Unis.
Il faut préciser que le 8 novembre était le deuxième mardi du mois. Microsoft a donc profité du Patch Tuesday pour publier un correctif la faille. La faille identifiée comme CVE-2016-7255 a été décrite dans le bulletin de sécurité MS16-135 relative à une mise à jour du noyau de Windows. Il s’agit d’une vulnérabilité d'élévation de privilèges dans Win32k affectant toutes les versions de Windows, sauf Windows 10 Anniversary Update. Si les chercheurs de Google l’ont jugée critique, Microsoft l’a classée comme « importante » dans son indice de gravité, c’est-à-dire juste après le niveau « critique ». Les chercheurs de Threat Analysis Group de Google ont également été récompensés pour leur découverte.
Dans le Patch Tuesday, Microsoft corrige environ 70 vulnérabilités dans Windows, Microsoft Office, Internet Explorer, Microsoft Edge et SQL Server. Les patchs sont décrits à travers 14 bulletins de sécurité.


Source : Reuters
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